L'affaire avait fait à l'époque grand bruit dans le monde entier : Nicolas Sarkozy annonçait le 9 février 2009 consentir à Renault et à PSA, alors frappés de plein fouet par la crise économique, un prêt de 3 milliards d'euros sur 5 ans, avec un taux d'intérêt de 6%, sous certaines conditions : « l'engagement très important de ne fermer aucun de leur site pendant la durée du prêt et de tout faire pour éviter les licenciements » selon le Président. Une décision qui n'avait pas manquer de faire grincer des dents certains voisins européens qui qualifiaient cette mesure de protectionnisme à peine déguisé.

Deux ans plus tard, de l'eau a coulé sous les ponts et Renault comme PSA ont pu se refaire une santé économique en retrouvant le chemin des bénéfices. Conformément aux prévisions et pour éviter de continuer à payer les intérêts, les deux groupes automobiles français ont décidé aujourd'hui de solder de façon anticipée le troisième tiers du prêt, après un premier tiers en septembre 2010 et un second en février 2011.

Mais une fois ce prêt remboursé, une question se pose : maintenant qu'ils ne sont plus tenus par leurs engagements leur ayant permis d'en bénéficier, va-t-on assister à un exil massif des unités de production ? Renault a déjà annoncé dans son plan stratégique qu'il n'y aurait pas de fermeture de site, ni de plan social ou de départs collectifs. Reste à savoir où sera produite la Renault Clio de quatrième génération l'année prochaine. PSA, quant à lui, surfe sur le succès des Peugeot 3008, 5008 et Citroën C3/DS3 assemblées en France, comme le sera aussi la 508, et n'a pour projet annoncé que d'augmenter globalement sa production sur ses sites européens. 40% de la production de la DS5 sera néanmoins réalisée en Chine, où devraient être aussi assemblés les modèles de la future marque low-cost créée en partenariat avec Changan Automobile.

Source : Reuters