L’Outback avec sa transmission intégrale symétrique AWD reste un régal à conduire sur le sec comme sur le mouillé. Cette cinquième génération aux trains roulants peaufinés (rigidité de la suspension arrière et de ses fixations au châssis, vectorisation de couple active…) s’avère précise et efficace. Au moins la version Diesel qui illustre cet essai que nous avons longuement testée, chaussée de pneus été Bridgestone Dueler H/P, des enveloppes conçues pour 4x4 et crossovers, ici en 225/60 R18. La transmission intégrale avec répartition active du couple (embrayage de transfert multidisque) qui va de pair avec la boîte CVT Lineartronic distribue généralement 60 % du couple à l’avant, et le reste aux roues arrière. Elle modifie peu l’équilibre du comportement par rapport aux versions à boîte mécanique équipée d’un viscoupleur (différentiel central à glissement limité) dont la répartition de couple est en adhérence normale égalitaire entre les deux trains.

Freinage et direction sont sans reproche. La démultiplication de cette dernière a été réduite de 16.5:1 à 14.0:1 pour une sensation plus directe. L’assistance électrique au moteur plus puissant ne donne jamais l’impression d’une trop grande légèreté. En prime, l’Outback est presque la reine des demi-tours, avec un diamètre de braquage réduit à 11 mètres entre murs.

Le confort des suspensions est de très bonne facture. Seul bémol, à faible vitesse trop de trépidations remontent sur revêtement imparfait, sans que l’on sache si le phénomène provient des flancs des pneus trop rigides ou des choix d’amortissement. En revanche, les gros nids-de-poule et autres anfractuosités de la chaussée sont avalés sans sourciller, et le confort devient quasiment irréprochable à allure rapide. Peut-être que Subaru songera un jour à l’amortissement piloté pour garantir un confort de suspensions douillet en toutes circonstances, ou reviendra à des réglages proches de ceux de 2004-2005 dont a gardé une excellent souvenir sur le Forester et l'Outback.


Réelles capacités off-road

Essai vidéo - Subaru Outback V  : valeur sûre

Avec sa garde au sol de 200 mm, ce break peut sortir des sentiers battus. Comme nos pneus n’étaient pas adaptés à la gadoue, nous l’avons testé dans la caillasse et sur le sable où il s’en sort étonnamment bien. Le nouveau X-Mode uniquement avec la boîte CVT Lineartronic (contrôle optimisé du moteur, de la transmission intégrale, du freinage, couplé à un contrôle en descente maintenant une vitesse réduite sur les pentes difficiles) facilite la progression. Activée depuis la console centrale, cette aide autorise une efficacité à laquelle bien des SUV ne peuvent prétendre. Pour l’instant, s’il ne grimpe pas aux arbres, il est le plus à l’aise de la catégorie hors des chemins carrossables. On attend de voir les capacités de la Passat 8 Alltrack qui dispose comme la précédente d’un mode Offroad optimisant lui aussi l’action des aides à la conduite sur les terrains difficiles.


La charge tractable atteint 1 800 kg en Diesel et 2 tonnes en essence, soit presque au meilleur de la catégorie détenu par l’Insigna Country Tourer Diesel 163 ch bvm6 avec 2 100 kg.


Deux bons Boxer

Essai vidéo - Subaru Outback V  : valeur sûre

Il y a deux ans, l’Outback 2013 associait pour la première fois la transmission automatique Lineartronic à variation continue au moteur quatre cylindres à plat Diesel 2,0 litres de 150 ch et 350 Nm. Sa consommation atteignait 6,3 l/100 km (166 g/km de CO2). Ce couple revient aujourd’hui. Le Boxer gazolé a apparemment peu évolué : puissance et couple restent inchangés, la baisse de la consommation se limite à 0,2 litre (émissions de CO2 réduites à 159 grammes : 2 200 € de malus). Contrairement au 2.5 litres à essence, il ne s’équipe pas d’une calandre avec volets à fermeture automatique, ni d’un stop and start, deux éléments qui auraient permis de descendre d’une ou deux tranches de malus.

Pourtant, il a changé puisque plus de la moitié des pièces auraient été modifiées ou remplacées, dont le turbo. Il faut en fait chercher les progrès du côté d’une meilleure dépollution des oxydes d’azote, en conformité avec les normes Euro 6, et d’une insonorisation plus poussée. Il devient l’un des Diesel les plus silencieux de la catégorie, et reste un des moins sujets aux vibrations, à peine perceptibles au ralenti.

Si le couple maxi n’est pas colossal et qu’il manque un peu de ressources à très bas régimes (sous 1 500 tr/mn), ce boxer s’avère très agréable à l’usage. Il s’accommode parfaitement de la boîte Lineartronic CVT, même si certains jugeront les performances trop timorées (192 km/h et environ 10 secondes sur le 0 à 100 km/h) et les reprises un peu justes.

La Lineartronic 7 est une boîte CVT (à variation continue) au fonctionnement très doux, dont la simulation de passage des sept rapports la rapproche d’une très bonne boîte auto classique. On évite ici le moteur qui mouline quand le conducteur accélère, phénomène aussi courant que crispant avec la plupart des transmissions à variation continue. Comme en prime, elle est rapide et réactive, sans même utiliser le mode Sport ou les palettes au volant, nous lui attribuons le titre de meilleur CVT du marché.

Sur cet essai mené sans trop d’excès, la consommation moyenne réelle avec le Diesel associé à la CVT a atteint 8,7 l/100 (8,6 l/100 km selon l'ordinateur de bord). Les 6,1 l/100 km annoncés en cycle mixte ne sont réalisables selon nous qu’au mini sur route plane. On peut par contre grimper à plus de 12 l/100 en circulation urbaine congestionnée, ou en poussant l’Outback dans ses derniers retranchements sur route de montagne. Sur autoroute à 130 km/h, la consommation reste sous les 8 litres même climatisation en marche.

Pour les amateurs, la boîte mécanique à six rapports reste au programme en Diesel. Les démultiplications du premier et du deuxième rapport ont été revues. Les performances progressent peu (0,2 seconde de mieux sur le 0 à 100 km/h) par rapport à l’Outback 2.0 D Lineartronic, mais la consommation normée baisse d’un demi-litre (5,6 l/100 km), et avec 145 grammes de CO2, le malus chute à 500 €.

L'Outback est toujours proposée avec la motorisation à essence 2.5, uniquement accouplée à la transmission à variation continue Lineartronic. Ce gros 4 cylindres à plat opposés deux à deux continue sa carrière avec quelques améliorations. Si la puissance reste à 173 ch, le couple à moyen régime du Boxer FB25 progresse pour une plus grande vivacité aux régimes d’usage courant. Des changements apportés à l’admission, à l’échappement et au système de combustion ont permis de diminuer les besoins en carburant. Ainsi, la consommation diminue à 7 litres en cycle mixte, mais dans la réalité il ne faut pas espérer descendre sous 10 litres, surtout pour qui veut de temps à autre profiter du beau potentiel du châssis.