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Airbags Takata: encore 1,3 million de voitures "Stop drive" à traiter

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

L'affaire des "airbags tueurs" risque de durer encore longtemps et il est à craindre que d'autres cas surviennent malgré les rappels en cours. Pas seulement dans les Outre-mers.

Airbags Takata: encore 1,3 million de voitures "Stop drive" à traiter

L’affaire des airbags Takata se poursuit, et avec elle une campagne de rappel qui ne se terminera pas avant de longs mois. Les tous derniers chiffres officiels, fournis cette semaine à Caradisiac par le ministère de Transports, indiquent que sur un total de 2,4 millions de véhicules concernés, 600 000 véhicules avaient été traités au 1er octobre. Cela signifie que 1,8 million d’airbags resteraient à remplacer, dont 1,3 million dans le cadre de la procédure de "Stop drive" qui impose en théorie un remplacement immédiat. "Ces chiffres montrent une augmentation du nombre de réparations comparés aux derniers trimestres", commente le ministère.

Un constat qui laisse toutefois dubitatif Me Charles-Henri Coppet, avocat spécialiste en droit du dommage corporel, qui représente les intérêts de 14 victimes blessées et 11 familles de victimes décédées à la suite de déploiement d’airbags défectueux. Interrogé par Caradisiac, l’avocat qualifie ces données de "trop optimistes" - "600 000 voitures traitées entre juillet et octobre, avec des ateliers fermés au mois d’août, je n’y crois pas" - et souhaite que les marques communiquent de façon plus transparente, notamment sur les Outre-mers qui concentrent pour le moment la plupart des cas. "Il peut y avoir des victimes partout, comme on l’a vu il y a quelques jours en Nouvelle-Calédonie avec une voiture dont l’airbag s’est déployé alors même qu’elle était sur cales (une enquête pour homicide involontaire a été ouverte après ce décès suspect, NDLR). Et il faut rappeler que l’Hexagone représente 10% des décès avec deux cas répertoriés. Il y aura encore des victimes !"

Les choses avancent donc trop lentement, avec en outre des constructeurs qui traîneraient la patte."Les constructeurs ont tendance à se défausser sur Takata qui a produit les airbags défectueux, mais leur responsabilité est bel et bien engagée car ce sont eux qui ont distribué le produit", commente Me Coppet, avant d’avertir : "la procédure judiciaire sera longue."

Administration au ralenti

D’autant plus longue que d’autres obstacles se présentent, d’ordre pratique ceux-là, au traitement du problème. Ce que souligne un rapport de 124 pages publié en juillet dernier par l’Inspection générale de de l’environnement et du développement durable (IGEDD). Ce document pointe notamment du doigt les carences du Système d’immatriculation des véhicules (SIV) en ces termes: "sur 100 requêtes portant sur des numéros de châssis, seules 63 adresses sont envoyées au constructeur, dont 5 % sont incomplètes et dont 10 % donnent lieu à un retour de la poste avec la mention : "N’habite plus à l’adresse indiquée"." Dans ces conditions, difficile d’alerter les automobilistes du danger que représente leur propre véhicule.

Le remplacement des airbags est pris en charge par les réseaux des constructeurs, et il est relativement aisé d’obtenir en rendez-vous en quelques jours, comme l’avait montré une enquête menée par Caradisiac au cœur de l’été. Mieux vaut toutefois viser les concessions que les petits agents, dont les ateliers sont logiquement plus rapidement débordés. (photo MaxPPP)
Le remplacement des airbags est pris en charge par les réseaux des constructeurs, et il est relativement aisé d’obtenir en rendez-vous en quelques jours, comme l’avait montré une enquête menée par Caradisiac au cœur de l’été. Mieux vaut toutefois viser les concessions que les petits agents, dont les ateliers sont logiquement plus rapidement débordés. (photo MaxPPP)

A un fichier des cartes grises manquant de fiabilité s’ajoute un autre phénomène, plus inquiétant, qui est celui du manque de réactivité des automobilistes. Et ce même si le contrôle technique mentionne depuis février le fait qu’un véhicule fait l’objet d’un "rappel Takata", mesure que complètera en janvier prochain une obligation de contre-visite obligatoire au contrôle technique en cas de non-remplacement d’un airbag en "stop drive".

Dans son rapport, l’IGEDD indiquait que 45 jours après avoir été avertis du risque d’explosion de leur airbag, près de 8 conducteurs sur 10 n’avaient toujours pas réagi! Et d’ajouter que "sur la même période, 8,93 % des propriétaires ayant un airbag Takata concerné par un rappel, mais n'étant pas passé en contrôle technique ont procédé aux réparations. Cette simple mention a donc eu un effet positif : ce résultat est cependant insuffisant au regard du risque encouru. 80 %, voire 90 % des propriétaires auraient dû procéder à la réparation dans ce délai."

Bref, les choses traînent et le nombre de voitures dangereuses en circulation ne laisse d’inquiéter. Pour mémoire, 150 modèles fabriqués par 30 constructeurs différents sont concernés par la campagne de rappel (liste complète ici). "On est déjà à 4 décès en 2025, il faut espérer qu’il n’y en aura pas d’autres", commente Charles-Henri Coppet.

La campagne de communication des pouvoirs publics risque de durer encore de longs mois.
La campagne de communication des pouvoirs publics risque de durer encore de longs mois.
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