2. Dans un baquet

Après avoir regardé des voitures gavées de chevaux tourner sur des circuits aux 4 coins du monde, l’essayeur que je suis ressort, forcément, avec une certaine frustration.

Heureusement, Nissan a pensé à tout et nous a invités, quelques heures plus tard, sur l’un des tracés européens les plus fameux, le Circuit de Catalunya, situé à quelques kilomètres de Barcelone. L’occasion de découvrir cet endroit dans des conditions inédites, sans restriction de circulation. Stands, Pit-Lane, gradins… tout nous est accessible puisque, contrairement à ce qui se passe lors d’une compétition, il n’y a aujourd’hui aucun secret à cacher.

Pour nous mettre en bouche, nous débutons par un petit apprentissage au Drift. Au volant d’une auto équipée de pneus arrière parfaitement lisses, un moniteur nous enseigne les bons gestes pour rattraper une voiture lorsqu’elle part en survirage. Voilà pour la théorie car, en pratique, l’exercice se révèle extrêmement difficile. Il faut bien l’avouer, la quasi-totalité de mes tentatives se sont soldées par un tête-à-queue, malgré l’allure modérée et la puissance plus que raisonnable (150 ch) de notre monture. OK, je n’ai donc rien d’un pilote. Alors, laissons faire un pro…

Pour cela, direction le circuit lui-même, celui qui sert, notamment, au Grand Prix de Formule 1. Sur la ligne de départ, plus de 5 000 ch piaffent d’impatience en nous attendant. Objet de l’exercice ? Reproduire, durant quelques tours, des conditions de course. Car pas question de faire gentiment des tours de piste en file indienne. Les autos, qui sont toutes strictement des véhicules de série portant des noms prestigieux, vont se dépasser, se "coller au train" voire, pour certaines, effectuer quelques figures de style. Pour que tout ça se déroule dans des conditions de sécurité aussi parfaites que possible, je serais, comme tous mes collègues, invité à occuper le siège passager. Derrière le volant, un pilote, un vrai. Le mien s’occupe au quotidien de développer des véhicules de compétition et des voitures de série parmi les plus performantes du monde.

Son sang-froid et son expérience sont donc plus que nécessaires lorsqu’il s’agit d’avaler la longue ligne droite de ce circuit à près de 300 km/h… tout en ayant le pare-chocs avant à moins de 3 mètres de la voiture qui nous précède. Accélérations jusqu’à la limite du rupteur, freinages plus qu’appuyés et courbes abordées à la limite de l’adhérence se succèdent à un rythme effréné. Après un quart d’heure de ce traitement, on ressort du baquet trempé et avec quelques courbatures. Voilà qui permet de se donner une (toute) petite idée de ce que subissent les pilotes durant une course de plus d’une heure et demie avec des voitures encore plus performantes.

Et la journée n’est pas encore terminée ! Nissan et Sony nous ont réservé une dernière belle surprise : quelques minutes en tête-à-tête avec le réalisateur de Gran Turismo.