Faut-il courir voir The running man, le film dont Alpine est aussi, un peu, le héros ?
En salles depuis quelques jours, l’adaptation du livre de Stephen King fait la part belle à l’action au détriment d’un univers cauchemardesque que le film décrit de manière anecdotique. La marque de Dieppe y réalise un placement de produit pas forcément indispensable au scénario. Le sera-t-il pour Alpine ?

Mais quelle bonne idée. Remettre en chantier The Running man, un petit film plutôt raté de 1987, dont le seul intérêt était la présence d’Arnold Schwarzenegger, dont le jeu est, comme souvent, au bord du second degré.
Stephen King avait quarante ans d’avance
Bonne idée aussi de confier ce remake à Edgar Wright, réalisateur doué du très étonnant Baby Driver. Bonne idée encore que d’exhumer une histoire qui pourrait bien devenir d’actualité, tirée d’un roman de Stephen King. L’écrivain américain, beaucoup plus subversif qu’il n’y paraît (ce qui lui vaut d’ailleurs d’être en tête de la liste des auteurs interdits dans les écoles de certains états sur la ligne trumpesque) a imaginé, dès 1982, cet univers dictatorial. Il est dirigé par une méga entreprise privée qui a fait main basse sur la police et sur les médias qui tordent la vérité et les images. Le tout, quatre décennies avant que l’IA ne soit sur toutes les lèvres.
Autant dire qu’on s’est précipité sur ce nouveau Running man ou le héros, interprété par Glen Powell, participe à un jeu télé en forme d’immense chasse à l’homme dans lequel le gagnant, s’il survit 30 jours, ramasse 1 milliard de nouveaux dollars, puisque nous sommes dans le futur.
En plus, le placement de produit d’Alpine, qui fait glisser son A290 sur ces routes du cauchemar, a de quoi intriguer puisque la marque n’est pas présente aux États-Unis, et que ce blockbuster de la Paramount y a été produit et s’y déroule. Mais la marque de Dieppe se rêve un futur mondialiste et le film aussi, alors soit.
Sauf que la version musclée de la R5 électrique déboule dans le scénario, ou il a bien fallu la caser sur l’injonction de la production, d’une manière légèrement incongrue. Voilà un film ou les autos, et il y en a moult, sont plutôt des Américaines sales et ruinées (mais à conduite autonome) et de gros trucks militaires. Et puis soudain, voilà que surgit une citadine rutilante, toutes LED dehors et qui est autant à sa place qu’une roue de Formule 1 sur la fourche d’un vélo. S’ensuit une assez longue séquence ou l’Alpine démontre d’étonnantes capacités de course-poursuite en marche arrière et prouve l’obéissance de son système autonome aux forces de l’ordre.
Incongrue comme une roue de F1 sur un vélo
Un placement pas forcément indispensable donc, sauf aux producteurs du film. Des producteurs qui ont peut-être lourdement insisté auprès du réalisateur pour qu’il ne s’appesantisse pas plus que nécessaire sur le monde étrange ou ses personnages évoluent, ce monde de manipulation et d’images générées par l’IA. Un monde ou le contrôle est systématisé, à travers les drones caméras de l’émission et d’étonnants capteurs d’ADN.
Car Running man est avant tout un film de baston, ou le cahier des charges doit stipuler que le héros se retrouve blessé et en sang, mais toujours vivant, à chaque fin de scène.
Du coup, que reste-t-il du talent d’Edgar Wright ? Il s’acquitte plutôt bien de son contrat et s’autorise même quelques extravagances pour prouver que c’est bien lui derrière la caméra, comme cet étonnant guet-apens vécu depuis le coffre d’une voiture ou le héros s’est planqué. Est-ce suffisant pour passer 2h15 dans un cinéma ? Pourquoi pas, à condition d’être adepte de films pop-corns. Car ce Running man est, malgré ses défauts, loin d’être le pire du genre.
















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