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Les batteries électriques au cœur des troubles en Nouvelle-Calédonie

Si le changement de loi électorale voulu par le gouvernement français a mis le feu aux poudres en Nouvelle-Calédonie, un autre élément a créé le mécontentement des autochtones : les turbulences du cours du précieux nickel, spécialité du Caillou et minerai essentiel dans la composition des batteries des voitures électriques.

Une mine calédonienne de nickel. Photo Eramet.
Une mine calédonienne de nickel. Photo Eramet.

Bien sûr, les velléités d’indépendance sont au cœur du problème. Évidemment, la réforme constitutionnelle voulue par l’Élysée a mis le feu aux poudres. Mais il y a un élément, ou plutôt un minerai, au cœur du problème calédonien, et il est très certainement abordé au cours des discussions qu’Emmanuel Macron, en visite sur le caillou, multiplie ce jeudi.

Il s’agit du nickel, très présent en Nouvelle-Calédonie, et ultra-présent dans l’électrification de l’automobile. Car une batterie de voiture à watts contient, en moyenne, 50 kg de nickel et que l’archipel détient entre 20 et 30 % des réserves mondiales. De quoi attiser la convoitise de toute la planète ? Pas si simple.

50 kg de nickel dans une batterie

Le nickel et le territoire d’outre-mer, c’est une vieille histoire. On y extrait le métal depuis la deuxième partie du XIXe siècle et il y est devenu, au fil du temps, la principale source d’exportation du territoire, employant un quart de la population locale. Mais il est aussi devenu un enjeu politique entre le gouvernement français et les indépendantistes. Au point ou, quelques années après les accords de Nouméa en 1998, la cogestion de l’une des deux usines de transformation du minerai est confiée à la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), une entreprise contrôlée par les indépendantistes de la province nord, aux côtés d’un groupe canadien. L’usine est installée dans la province où, justement, les habitants ne profitaient pas de la manne du nickel jusqu'à son implantation.

L'État français voit dans cette cogestion de quoi calmer les ardeurs d’indépendance et de quoi rétablir la justice sociale sur le territoire. Un double bénéfice. Pendant deux décennies, tout le monde est ravi, mais avec la montée en puissance de la voiture électrique sur la planète, les choses vont changer. L’explosion de la demande, et du cours du nickel, aurait dû permettre aux mines calédoniennes et aux deux usines de traitement du territoire de tourner à plein régime et de se développer encore plus. Et certains Calédoniens se voyaient déjà vivre l’opulence d’une contrée pétrolifère. Las, c’est exactement le contraire qui se produit.

La Chine, leader des batteries électriques, a besoin de nickel, de beaucoup de nickel, et sa production locale représente à peine la moitié de celle de Nouvelle-Calédonie. Mais pas question pour Pékin d’acheter au prix fort le précieux minerai aux Français, notamment. Alors l’État chinois se tourne vers l’Indonésie ou d’énormes gisements ont été découverts et les rachètent à tour de bras. On est en 2018 et en l’espace de trois ans, le nickel indonésien représente 50 % de la production mondiale, avec des salaires cinq fois inférieurs aux Calédoniens. Résultat : le cours s’effondre, les prix dévissent et les mines, comme les usines du Caillou sont menacées de fermeture.

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Pour Emmanuel Macron, ici aux côtés de Carlos Tavares au Mondial de l'auto 2022, le nickel sera l'un des points de discussion au cours de son séjour à Nouméa. Photo Caradisiac.
Pour Emmanuel Macron, ici aux côtés de Carlos Tavares au Mondial de l'auto 2022, le nickel sera l'un des points de discussion au cours de son séjour à Nouméa. Photo Caradisiac.

Panique à Paris ou l’on sait l’importance du métal pour la paix sociale, financière et politique locale. En 2023, Bruno Le Maire propose un « pacte nickel ». C’est un deal gagnant-gagnant selon lui, mais pas pour les indépendantistes. L’État pose plusieurs centaines de millions sur la table, en échange de quoi, les collectivités locales mettent elles aussi la main à la poche mais surtout, la filière locale doit s’engager à fournir en priorité les clients français, à savoir Renault et Stellantis qui ouvrent des gigafactories. Les gérants de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), contrôlés par les indépendantistes ne l’entendent pas de cette oreille. Ils hurlent à la mainmise de l’État français et voient dans cette manœuvre une forme nouvelle de colonialisme.

On connaît la suite : la réforme de la constitution de la loi électorale du caillou annoncée il y a quelques jours a mis le feu aux poudres et déclenché les émeutes en Nouvelle-Calédonie qui ont provoqué la mort de 6 personnes.

Le président de la République qui, sur place tente de réunir les différentes instances locales devrait sans aucun doute évoquer le dossier nickel. Mais si les protagonistes loyalistes ou indépendantistes attendent des propositions, il est un autre acteur qui lui aussi attend de connaître les options choisies par les différentes parties en ce qui concerne les mines et les usines : c’est la Chine. À Pékin, on est toujours partant pour reprendre une industrie en difficulté, surtout quand elle vaut potentiellement de l'or.

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