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Non, la BMW Série 4 n'est pas moche et la Tesla Model S n'a pas un capot trop long

Dans Nouveautés / Haut de gamme

Michel Holtz

Contrairement au proverbe, les goûts et les couleurs se discutent. Si la nouvelle BMW Série 4 a une calandre démesurée, et si la découvrable Porsche nous ramène aux origines du genre, c'est qu'elles ont leurs raisons. Explications.

BMW Série 4 : une calandre attaquée par tous, sauf par les clients qui font le succès de la marque.
BMW Série 4 : une calandre attaquée par tous, sauf par les clients qui font le succès de la marque.

Pourquoi la Tesla Model S a-t-elle un long capot ? Pourquoi adorons-nous la ligne de la nouvelle Porsche 911 Targa ? Pourquoi détestons-nous le double haricot démesurément grand de la nouvelle BMW Série 4 ? Beaucoup de questions qui méritent une seule réponse : parce que nous sommes d’indécrottables nostalgiques.

BMW et les haricots magiques

Mais les internautes de Caradisiac ne viennent pas par ici pour se voir ranger dans le camp des rétrogrades et un tel traitement mérite quelques explications. Prenons la marque de Munich. À chaque fois qu’elle ose une innovation stylistique, les fans lui offrent le goudron et les plumes. Ce fut le cas à l’orée des années 2000 lorsque Chris Bangle était aux manettes du bureau de style maison et c’est à nouveau le cas avec cette affaire de haricots magiques. Mais pourquoi un tel tollé à chaque fois ? Peut-être parce que le carré des fans de BMW semble très attaché, pour ne pas dire figé, à ce que la marque fut : le symbole des années de dynamisme économique, celui des jeunes cadres aux dents longues, sportifs dans l’âme, et qui devaient aller vite, à tout prix, avec un 6 cylindres en ligne et une propulsion sinon rien.

Ce temps est révolu. Aujourd’hui, BMW lorgne ostensiblement vers la traction et les moteurs à quatre cylindres pour une partie de sa gamme. Son image n’est plus celle de la sportive coûte que coûte (même s’il subsiste quelques beaux restes) mais plutôt celle d’une marque premium qui sait qui sont ses acheteurs, et qui sponsorise de la photo plasticienne plutôt que du catch.

Certes, les fans de l’hélice de la première heure ne se reconnaissent pas toujours dans cette évolution, mais les clients s’y retrouvent parfaitement. Le chiffre d’affaires de la maison s’est établi à plus de 104 milliards l’an passé et a augmenté de 7,6 %. Les voitures chouchous des BMistes d’aujourd’hui ? Les séries X, de purs SUV, pas vraiment des sportives à ras du bitume, dont le X7 affublé des haricots géants qui n’ont visiblement pas fait fuir grand monde, pas suffisamment en tout cas pour que la marque de Munich prenne en compte la nostalgie des puristes.

Porsche 911 Targa : on ne change pas trop un design qui gagne.
Porsche 911 Targa : on ne change pas trop un design qui gagne.

Une nostalgie pour le temps d’avant qui semble, à l’inverse, guider Porsche, du moins dans le dessin de la nouvelle 911 Targa. Résultat : une quasi-unanimité. Le montant central en aluminium comme la ligne générale nous ramènent tout droit au modèle original de 1965 et les aficionados en sont ravis. Un retour vers le futur qui pousse le puriste à liker et qui entretient l’image de Porsche autour de son engin mythique. Car à Stuttgart on a compris que pour vendre des Cayenne et des Macan (le gros des immatriculations), la sportivité et le mythe qu’elles trimballent sont essentiels. La Targa ne sera pas un best-seller ? Pas grave, elle est une magnifique caravane publicitaire et remplit parfaitement son office.

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Porsche et BMW ont donc deux approches opposées pour parvenir à la même finalité : vendre des autos, et si ce sont des camionnettes luxueuses et hautes sur pattes, ils ont tout ce qu’il faut en magasin. Les deux marques offrent (moyennant quelques dizaines de milliers d’euros tout de même) ce que les clients souhaitent. Et si ceux de BMW se fichent de la sportivité et de la nostalgie et ceux de Porsche les revendiquent, Stuttgart et Munich s’adaptent, car c’est leur job. Ils ne sont pas les gardiens du temple de l’histoire de l’auto, sauf si le temple leur amène des prospects.

 

Tesla Model S : un long capot vaut mieux qu'un long discours.
Tesla Model S : un long capot vaut mieux qu'un long discours.

Et les Allemands ne font pas exception. Quand il est question d’image, il est un connaisseur. C’est ainsi que même Elon Musk, le radical qui renverse la table du vieux monde de l’industrie auto en permanence, se plie à ces codes nostalgiques ou futuristes, c’est selon.

Il suffit d’observer une Tesla Model S. On le sait, le moteur d’une électrique est beaucoup plus petit que celui d’une thermique. Pourquoi, dans ce cas, la grande berline américaine dispose-t-elle d’un capot aussi long ? Pour permettre au conducteur et à ses passagers d’emporter plus de bagages, puisque la partie avant libère de la place et devient un coffre ? Pas vraiment. C’est simplement pour que le client, qui va dépenser en moyenne 90 000 euros pour s’offrir cette auto, se trouve face à une vraie voiture, avec ses bons vieux codes stylistiques qui incluent un long capot.

À l’inverse, le Cybertruck est un peu la 911 d’Elon : une voiture d’image. Non pas une auto qui renvoie au mythe du passé, comme chez Porsche, mais au futur de ce que Tesla pourra être capable de faire un jour, en mettant ses pneus dans la modernité. Et si le pick-up électrique ne risque pas de faire un carton commercial, ce n’est pas très grave. Pas plus grave en tout cas que le nombre de ventes de la Targa.

L'auto est une industrie, son design aussi

On le voit, le dessin d’une auto n’est pas guidé par un simple souci esthétique. Il est guidé par un sens du marketing et le marketing fait vendre des voitures. Un studio de design n’est pas une galerie d’art destinée à vendre des œuvres qui ne sont pas, à l’origine, conçues pour attirer les foules. C’est la différence entre l’art et l’industrie. Et l’auto est une industrie.

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