2. Sur la route : la modernité de l’Ariya paie

Lorsque l’on est un SUV de plus ou moins deux tonnes et que l’on fonctionne grâce à la fée électricité, ce qui est le cas de notre duo de protagonistes, le dynamisme de conduite ne fait pas forcément partie du cahier des charges. L’Ariya l’a parfaitement compris et favorise plus que tout le confort de ses occupants. Non seulement son amortissement absorbe avec maestria les déformations du bitume mais, de plus, ses sièges se révèlent extrêmement moelleux.

Au jeu de la route en piteux état, le MG s’en sort un peu moins bien. En effet, les réglages de ses suspensions sont un peu trop souples et chaque déformation fait onduler la voiture. Ce n’est pas très agréable et incitera à favoriser les axes dotés d’un asphalte aussi lisse qu’un billard. On pourra alors apprécier le confort des sièges, là encore remarquable. Pour mériter son qualificatif de Performance, le Marvel R a toutefois droit à quelques réglages spécifiques, allant dans le sens de la fermeté. Pour en profiter pleinement, il suffit de basculer le mode de conduite sur Sport. La direction devient alors bien plus informative, ce qui compense en partie les faiblesses du train avant, qui manque un peu de rigueur.

Un caractère inconnu du Nissan qui, en toutes circonstances, que soient le mode de conduite enclenché et le type de conduite adopté, se montre des plus "pépère". Les accélérations sont toutefois suffisantes pour assurer des dépassements rapides, mais les sensations sont tellement effacées que l’on ne se rend pas forcément compte de la vitesse à laquelle on roule. Il paie néanmoins sa masse largement supérieure à celle de son rival (plus de 200 kg supplémentaires) par des reprises nettement moins vives.

Une fois lancées, ces deux autos doivent bien être arrêtées. Toujours à cause du poids, il est impossible d’imaginer obtenir des distances de freinage dignes d’une Porsche 911. Mais aucun de nos deux concurrents n’affiche un manque de mordant flagrant lorsqu’il faut stopper en urgence. En revanche, la sensation à la pédale diffère notablement. Ainsi, les ingénieurs Nissan ont réussi à parfaitement calibrer la consistance, alors que, sur le MG, cette dernière manque, ce qui renvoie une impression peu agréable.

Parmi les qualités communes à ces SUV, on trouve une insonorisation très soignée. À allure légale, les bruits de roulement sont quasi imperceptibles, tandis que le flux aérodynamique ne se fait pas plus entendre dans l’habitacle. Pour le Marvel R, cette médaille a toutefois un revers. Faute d’assemblages suffisamment rigoureux, le mobilier de bord émet parfois quelques grincements. Et, forcément, faute d’autres éléments sonores perturbateurs, ceux-ci se font d’autant plus remarquer.

Enfin, en matière de consommation, nous avons déjà souligné que ni l’un, ni l’autre, ne brillait en usage mixte. Toutefois, si l’on adopte les préceptes de l’écoconduite et que l’on oublie l’autoroute, l’Ariya se montre bien plus efficient puisque son appétit passe alors en dessous des 16 kWh/100 km. Dans les mêmes conditions, le Marvel R réclamera toujours entre 2 et 3 kWh de plus. Au final, sur les longs trajets, l’Ariya s’avérera moins contraignant avec une autonomie moyenne de 400 km, là où son rival peinera à dépasser les 300 km. Et comme ce dernier affiche une puissance de charge maximale ridicule (92 kW contre 130 kW pour le Nissan), la route des vacances semblera sans fin.