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Tour Auto : quand le business de la nostalgie prend le pas sur le business d’aujourd’hui

Dans Rétro / Tour Auto

Michel Holtz

Les anciennes, tout le monde les aime. Et toutes les manifestations réunissant des vieilles voitures, de prestige ou de tous les jours, rencontrent un vrai succès. À l’instar du Tour Auto qui s’est achevé ce week-end. Un carton qui pousse les constructeurs à s’intéresser à leur passé. Au détriment de leur avenir ?

Tour Auto : quand le business de la nostalgie prend le pas sur le business d’aujourd’hui

C’est chouette le Tour Auto. Il s’est achevé samedi et on y a vu de belles voitures et parfois de très belles, des voitures vieilles et parfois pas très belles, mais qui toujours nous évoquent un bout d’histoire, qu’elle soit nôtre ou universelle. On y a vu aussi quelques peoples en goguette : le comédien Gaspard Ulliel, Miss France et Miss Corse, et beaucoup de happy fews ravis.

Sur le tour de France automobile qu’on n'a plus le droit d’appeler comme ça depuis que le proprio du Tour de France à vélo y a vu une usurpation d’identité, on a vu aussi des constructeurs sortir de leurs musées quelques spécimens du temps d’avant. Des équipages « officiels » se sont constitués, des marques automobiles ont sponsorisé l’événement, contentes d’avoir flairé le bon plan, ce qui, après tout, est le job de leurs services marketing. Et peu importe qui a gagné samedi, peu importe le classement « régularité » ou « compétition ». L’important est d’être visible, sur les routes, à la télé et sur le web.

La nostalgie des trente glorieuses

C’est donc une affaire qui roule que ce Tour Auto Optic 2000, puisque c’est son nom légal et exact. Une affaire qui roule et une formule magique pour Peter Auto, la société organisatrice qui, au passage, vient de s’allier à ASO, la maison qui, justement, lui reprochait il y a quelques années d’utiliser indûment l’expression « Tour de France » dont Amaury Sport Organisation est propriétaire.

Tour Auto : quand le business de la nostalgie prend le pas sur le business d’aujourd’hui

Pourquoi un tel succès ? À cause de la nostalgie qui s’est emparée de la planète auto en général, et d’une bonne idée en particulier. Celle qui consiste à n’autoriser à rouler que les autos nées entre 1951 et 1973. Des dates qui ne sortent pas par hasard du chapeau du très malin Patrick Peter, patron et créateur de l’affaire. Elles démarrent au début des trente glorieuses, après la reconstruction de l’immédiat après-guerre, pour s’achever au premier choc pétrolier. En cette période sont nés et ont grandi les baby-boomers qui retrouvent, en regardant passer les autos de leur enfance, un peu de celle-ci. Et, cerise sur la calandre, ce sont ceux-là mêmes qui achètent aujourd’hui des voitures puisque, rappelons-le, l’âge moyen du client d’une voiture neuve en France est de 56 ans, et qu’il augmente chaque année.

La nostalgie des youngtimers

Difficile de trouver une meilleure adéquation entre la cible (ce bon vieux client) et la manifestation sponsorisée (le Tour Auto). Une belle idée que Patrick Peter a d’ailleurs déclinée tous azimuts, du Mans Classique aux 10 000 tours du Paul Ricard en passant par l’Âge d’Or de Montlhéry et le concours d’élégance de Chantilly. Ainsi est né le business de la nostalgie roulante à laquelle on peut ajouter le salon Rétromobile et l’émission du remarquable François Allain, Vintage Mecanic sur RMC Découverte. Ce dernier a d’ailleurs participé au Tour Auto au volant d’une 2 CV, en compagnie de Robert Puyal, autre journaliste émérite.

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Tour Auto : quand le business de la nostalgie prend le pas sur le business d’aujourd’hui

Une frénésie de la vieillerie auxquels les constructeurs aimeraient bien participer. Alors ils font ce qu’ils peuvent. Renault, qui vient de fêter ses 120 ans, a ouvert les portes de son grenier pour en extirper quelques antiquités et l’on a même vu fleurir des essais de sa vénérable R20 ici ou là. Citroën a parfaitement mis en scène la vente aux enchères de ses anciennes, dont la XM de l’inspecteur Navarro, alias Roger Hanin. Bref, oldies but goodies : la nostalgie bat son plein et pour la génération post-baby-boom, la suite de l’histoire s’écrit au travers de la presse et des sites internet consacrés aux youngtimers, les autos nées entre 73 et 90 en français dans le texte. La relève est donc assurée.

La nostalgie contre-productive

Cette prolifération d’événements et de publications, auxquels les constructeurs participent de plus en plus activement, est évidemment fort agréable, et les vieilles autos sont plutôt plaisantes à conduire. Sauf que le but final de toute opération de communication, parce que c’en est une même si ce n’est pas la moins respectable, consiste à vendre plus de voitures d’aujourd’hui. Pas à vendre la nostalgie de celles d’hier. Or, à force de foncer tête baissée dans l’engouement du temps d’avant, le danger existe : celui de détourner un peu plus les conducteurs des voitures du moment.

Tour Auto : quand le business de la nostalgie prend le pas sur le business d’aujourd’hui

Évidemment, ils ne vont pas lâcher leur Peugeot 208 millésime 2017 qui démarre sans encombre et les mène au bureau chaque matin pour une 205 Phase 1 de 1983 plus aléatoire. Et PSA espère qu’ils achèteront le successeur de ladite 208 le moment venu. Mais s'ils le font, ce sera sans passion et sans illusion, puisque désormais cette passion est réservée aux vieilles autos. Et puisque l’on achète sans illusion, autant s’offrir une chignole juste solide, une machine à rouler juste utile, une auto au juste prix. Sauf qu'au moment de ce constat, n’importe laquelle fera l’affaire, et peu importe qu’elle porte le même logo que la mythique 205.

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