Voiture électrique : l’état des batteries, élément clé pour développer un marché de l’occasion auprès des flottes
Dans un marché encore freiné par le manque de transparence, les grands leasers cherchent à rassurer les professionnels sur les capacités de vieillissement des batteries. Une façon d'améliorer la valeur de revente véhicule et de développer le marché de la seconde main aux flottes.

Chacun cherche son SoH. L’évaluation de la santé des batteries des voitures électrique (SoH / State of Health) s’impose comme un élément déterminant sur le marché du VE d’occasion ?
Ce certificat indique la capacité actuelle de la batterie par rapport à sa capacité d’origine, ainsi que l’autonomie réelle du véhicule. Une donnée capitale. La batterie représente entre 30 et 50 % de la valeur d’un véhicule électrique, et son état influe directement sur sa valeur de revente.
Une initiative sans cadre légal
Parmi les cinq grands acteurs mondiaux de la LLD, Ayvens, dégaine le premier. Le groupe, via sa plateforme Carmarket, propose un certificat d’état de santé (State of Health, ou SoH) pour les batteries des véhicules électriques d’occasion destinés aux professionnelles.
Aucune réglementation nationale ou européenne n’impose aujourd’hui la fourniture d’un SoH pour les voitures d’occasion. La réglementation sur les batteries concerne uniquement les modèles neufs ou reconditionnés.
Par ailleurs il n’existe pas à ce jour de mesure standardisée pour mesurer la capacité des batteries. La lecture directe via le BMS (Battery Management System) rapide, non invasive, est largement utilisée par les professionnels car elle permet un diagnostic fiable sans démontage ni tests lourds. Les Tests de capacité (Capacity Test) consistent à décharger complètement la batterie sous conditions contrôlées, puis à mesurer la quantité d’énergie réellement restituée. Une troisième méthode consiste à mesurer l’impédance (résistance interne de la batterie) afin d’en détecter son état de dégradation. Une mesure rapide mais moins précise que les précédentes.
La pression du marché s’intensifie.
« Les performances de la batterie sont une préoccupation majeure pour les clients qui envisagent l’achat d’un véhicule électrique d’occasion », souligne Frédéric Van Heems, directeur de la ligne d’activité remarketing chez Ayvens.
Des acteurs indépendants comme TÜV ou Dekra proposent déjà des évaluations techniques similaires. Et certains autres grands loueurs, concurrents d’Ayvens — Arval (BNP Paribas), Alphabet (BMW Group), Volkswagen Financial Services ou encore Leasys (Stellantis) — pourraient être contraints de suivre, tant la demande de transparence s’impose pour lever les incertitudes liées au vieillissement des batteries dans le temps.
Prendre de l’avance sur la concurrence
En introduisant ce certificat, Ayvens entend bénéficier d'un double enjeu, marketing et financier. Cela permet de réduire les incertitudes liées aux batteries, encore largement perçues comme un frein à l’achat en seconde main. « Avec cette certification SoH, Ayvens offre une plus grande transparence et aide les clients à acheter en toute confiance. »
Tester la capacité des batteries permet également de mieux évaluer la valeur résiduelle des véhicules, en fournissant aux concessionnaires et aux distributeurs un outil fiable pour fixer un prix juste.
Déjà disponibles dans six pays européens — dont la France, l’Allemagne et les Pays-Bas — les certificats SoH d’Ayvens seront prochainement déployés au Royaume-Uni et dans d’autres marchés. Une stratégie assumée pour prendre l’avantage sur ses concurrents, dans un secteur où la maîtrise du cycle de vie des batteries pourrait bien devenir un facteur décisif de compétitivité. Le VEO représente un peu plus de 2 % du marché global de l’occasion. Cette part pourrait atteindre 15 % en Europe en 2030.
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