Aujourd’hui, quelques semaines après la déconvenue, Peugeot revient sur les causes du désastre. Et se tourne vers les courses à venir.


Bruno Famin, directeur technique de Peugeot Sport : « tout d’abord, sur la 908 HDi FAP n°3 qui a été contrainte à l’abandon après 2 heures 30 de course, nous avons identifié un problème de qualité de fabrication de la coque au niveau de la fixation du triangle de suspension inférieur avant droit. Cette coque, qui a notamment remporté les 24 Heures du Mans 2009 et les 1000 km de Spa 2010, était – comme tous les châssis 908 – régulièrement contrôlée dans nos ateliers à l’aide de moyens sophistiqués qui nous permettent de détecter des vieillissements ou des endommagements du carbone. C’est ici une malfaçon totalement indétectable qui a provoqué la rupture prématurée et brutale de la fixation. Pour ce qui est des moteurs, nous avons très rapidement eu la confirmation que les trois avaient souffert du même problème : une bielle cassée, mais sur des cylindres différents. Des investigations approfondies viennent de mettre en lumière que les conditions particulièrement sévères rencontrées au Mans cette année ont généré une surcharge fatale de notre V12. Effectivement, la piste avait globalement beaucoup de grip. Le taux de pleine charge a donc été plus élevé qu’escompté. Par ailleurs, la température ambiante est restée fraîche et, contrairement aux années précédentes, les échangeurs air/air ne se sont pas encrassés. Le remplissage, et donc les performances du moteur sont restés élevées toute la course. Certes ces conditions étaient les mêmes pour tous les concurrents mais cette année nous utilisions de nouvelles bielles que nous avions pourtant longuement éprouvées au banc moteur et à l’occasion des nombreuses simulations sur piste. Tout au long de ces séances nous n’avons pas connu une seule avarie, ce qui ne nous a pas permis de réaliser que nous étions en fait bien plus près de la limite que nous ne l’imaginions. Les conditions rencontrées nous ont fait basculer du mauvais côté. Après trois participations au Mans, nous pensions avoir un cahier des charges pertinent. La preuve est faite que ce n’était pas le cas et que même avec une expérience croissante, il est difficile de tout maîtriser. Les conditions rencontrées lors des 24 Heures du Mans changent tous les ans et les contraintes mécaniques avec. Il est clair que nous devons renforcer notre processus de validation. »


Le programme Peugeot Sport de la deuxième partie de la saison va se poursuivre avec la participation à la nouvelle Intercontinental Le Mans Cup (ILMC). Dans la mesure où une ou deux voitures seront engagées dans les trois courses de ce programme, Olivier Quesnel, directeur de Peugeot Sport, a cherché à « partager équitablement » les volants entre les neuf pilotes de l’écurie comme suit :

- 1000 km de Silverstone (10 au 12 septembre) : une 908 HDi FAP (parallèlement à la 908 HDi FAP engagée par le Team Oreca-Matmut) pour le duo : Anthony Davidson (GBR) - Nicolas Minsassian (FRA).

- 1000 miles de Road Atlanta-Petit Le Mans (29 septembre au 2 octobre) : deux 908 HDi FAP pour Anthony Davidson (GBR) - Marc Gene (ESP) - Alex Wurz (AUT) et Pedro Lamy (POR) - Franck Montagny (FRA) - Stéphane Sarrazin (FRA)

- 1000 km de Zhuhai (5 au 7 novembre) : deux 908 HDi FAP pour Franck Montagny (FRA) - Stéphane Sarrazin (FRA) et Sébastien Bourdais (FRA) - Simon Pagenaud (FRA)


Dernière nouvelle, et non des moindres : l’ensemble des pilotes des 24 Heures du Mans est reconduit pour l’an prochain. De quoi rebâtir mais aussi laisser quelques aspirants sur le carreau...