Aux portes du paradis

Port de cette expérience, Surtees se lance dans la réalisation d'une Formule 1 en 1970 : la TS 7. Petite, compacte avec ses flancs verticaux et son museau en forme d'aile delta, elle apparaît en juillet lors du Grand Prix de Grande Bretagne. Cette monocoque en aluminium, toujours aussi remarquablement construite est animée par un classique V8 Ford Cosworth accouplé à la traditionnelle boîte Hewland DG 300. Qualifiée en avant dernière ligne, elle va effectuer des débuts prometteurs, tournant de très près dans les temps des meilleurs en course. Bon châssis, mais mauvais moteurs pour Surtees qui ne possède pas encore d'assez hautes lettres de noblesse pour être bien servi chez Cosworth. Le V8 casse en Angleterre, puis en Allemagne où il se bat pour la troisième place derrière Rindt et Ickx et encore en Autriche...Lors de la Gold Cup disputée hors championnat à Oulton Park, Surtees dispose enfin d'un moteur fiable. Il s'impose devant la Lotus 72 de Rindt. Première victoire, puis premiers points au championnat du monde avec une cinquième place au Canada. Dès sa première saison et sans grands moyens, Surtees a réussi à se hisser parmi les meilleurs et il nourrit de grandes ambtions pour 1971. Il lance un nouveau modèle en Formule 5000, la TS 8 pour son ami motard Mike Hailwood, décide d'assurer la préparation "maison" de ses moteurs Ford Cosworth et d'engager deux nouvelles TS 9 pour lui-même et Rolf Stommelen. Recevant le soutien de Rob Walker et de son sponsor, la compagnie de thé "Brooke Bond Oxo", les Surtees, même si elles sont souvent pointées aux avant postes, ne vont guère se montrer convaincantes. Evolution trop timide de la TS 7,la TS 9 est v4gulièrement devancée par les Tyrrell, BRM ou Lotus et doit toujours se contenter des accessits. Sur le plan du caractère, l'allemand n'a rien à envier à son patron et après une sortie de route aux essais du GP d'Italie, la rupture est consommée toujours se contenter des accessits. Sur le plan du caractère, l'Allemand n'a rien à envier à son patron et après une sortie de route aux essais du GP d'Italie, la rupture est consommée.

A cette occasion, apparaît la nouvelle TS 9B dotée de radiateurs latéraux. Plus efficace, plus moderne, elle se révèle prometteuse aux mains de Hailwood et de Carlos Pace recruté en fin de saison. Tout les espoirs semblent permis et pourtant, il déjà presque trop tard. La formule 1 exigeant des technologies de plus en plus coûteuses et sophistiquées vient d'entrer dans l'ère du sponsoring. Surtees appartient à une autre époque. Celle où circuits et paddocks ne sont fréquentés que par des poignées de passionnés. Surtees le pur, peste contre ces parasites, ces riches touristes ou ces filles court vêtues qui encombrent les stands et empêchent ses mécaniciens de travailler. Peu doué pour les relations publiques et encore moins pour trouver de l'argent, il fait fuir les rares bonnes volontés et se retrouve confronté à d'insurmontables problèmes financiers. En 1972, il admet enfin qu'il ne peut être pilote, ingénieur, team manager, comptable et il met fin à sa carrière en Grands Prix. Dans le but de financer son équipe de F1 par la vente de monoplaces, il décide de lancer la fabrication de Formule 2 : la TS 10 et de réaliser une nouvelle formule 5000, dérivée de la TS 9B : la TS 11. Il ne renonce cependant pas au pilotage et il va assurer lui-même la promotion de sa nouvelle Formule 2. Très anguleuse, fine et toute plate, cette F2 animée par un Ford Hart va enlever le championnat d'Europe de la spécialité avec Mike Hailwood tandis que John s'imposera au GP du Japon et à Imola. De leurs côtés, Van lennep impose la TS 11 au championnat d'Europe de F5000 et Posey échoue de peu dans le championnat américain. Admirable mais sans lendemain. Le Team Surtees ne vendra que quelques exemplaires de sa F2 et aucune formule 5000.

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