La descente aux enfers

Des trois premières années d'activité furent les meilleures du Team Surtees. 1973 va marquer le début du déclin. La nouvelle Fi TS 14, sera à la fois la plus ambitieuse et la plus décevante.Trop lourde, mal adaptée à ses pneus Firestone et cassant ses suspensions avec une belle régularité, elle décourage tout ses pilotes. Son record du tour au Nürburgring devra plus au talent de Carlos Pace qu'à son potentiel. Surtees accable ses pilotes, refuse de les écouter et assure lui-même la mise au point des monoplaces. Le climat s'alourdit au point que le fidèle Hailwood fini par s'en aller. La saison 1974 sera tout aussi catastrophique. La TS 16 se révèle encore moins compétitive que le modèle précèdent et pour comble, Surtees perd son principal sponsor. Carlos Pace quitte le navire suivi par Jochen Mass et Surtees doit faire appel à des pilotes "payants".L'autrichien Helmut Koinigg y laissera même la vie aux essais du GP des Etats Unis.

Préférant se concentrer sur la réalisation de sa prochaine F1, l'équipe ne terminera même pas la saison. Elle effectue des débuts prometteurs à la Course des Champions où Alan Jones termine à la seconde place. Ce sera encore une fois un feu de paille et l'amorce d'une lente agonie. Faute de points marqués au championnat en 1978 et ainsi privée des avantages octroyés par la FOCA, l'avenir de l'écurie apparaît bien sombre. Surtees qui a repris espoir après les bonnes prestations de René Arnoux sur la TS 20 aux Etats Unis et au Canada a entrepris la réalisation d'une monoplace à effet de sol pour 1979. Le recrutement du Français par Renault, puis une longue hospitalisation dûe aux séquelles de son accident de 1965, lui donnent le coup de grâce. Il n'a plus envie de se battre. Pendant de longues années, il disparaît des circuits et du monde automobile. Il refait sa vie, achète une propriété élisabéthaine, restaure des motos anciennes et enfin en paix avec lui-même réapparaît en 1987 au Grand Prix d'Angleterre. Le temps d'une démonstration, il pilote en compagnie de Stirling Moss une ancienne Mercedes de Grand Prix. Le plaisir est intact et l'accueil du public prodigieux. John Surtees va alors sortir de plus en plus souvent de sa retraite pour piloter toujours avec le même talent ses chères motos aux quatre coins de l'Europe et parfois même à Montlhéry. Séduits par son extrême politesse et son caractère affable, les spectateurs des Coupes Moto Légende ne sont d'ailleurs pas prêts d'oublier ce jeune homme aux cheveux argentés et sa fabuleuse MV Agusta...

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