Considérations esthétiques, caractéristiques techniques, les roadsters allemands que sont l'Audi TT 180 ch, la BMW Z3 2.8, la Mercedes SLK 230 K et la Porsche Boxster 2.5 présentent bien des différences. Le comparatif de Caradisiac vous aidera à faire votre choix.

Un roadster, c'est normalement un engin dont le tempérament sportif prime sur le confort, à deux portes, strictement deux places, et recouvert d'une simple capote. Déjà, avec la Mercedes SLK, l'orthodoxie du concept en a pris un coup. Elle permet de rouler à la fois dans un coupé silencieux, grâce à son toit dur, et à découvert, sans presque aucune contrepartie (la capacité du coffre en cabriolet). Les autres teigneux réunis ici ne se déparent pas de leur toile, mais tous offrent un niveau de confort qui autorise un usage quotidien, contrairement aux modèles d'antan ou à de rares purs et durs comme la Lotus Élise. Ils possèdent tous toutefois leur lot de particularités et d'inconvénients, qu'il faut connaître avant la décision d'achat.

Une rigidité surprenante

Sur nos quatre roadsters rigoureusement conçus, on obtient une rigidité très proche de coupés équivalents, donc sans baie de pare-brise tremblotante et sans couinements du mobilier après de violentes mises en appui, en virages.

Le renforcement de la structure pour compenser l'absence de toit rigide (et ses montants arrière) entraîne un supplément de poids allant de 50 kg à plus de 105 kg (pour la TT), en comparaison avec un coupé équivalent. Cette surcharge pondérale est à l'origine d'une hausse de la consommation et d'une baisse des performances amplifiées sur autoroute, en raison de la dégradation des valeurs aérodynamiques (Cx/SCx de 0,36/0,73 pour la TT ; de 0,42/0,77 pour la Z3 2.8 ; de 0,35/0,65 pour la SLK 230 K ; de 0,31/nc pour la Boxster). Les flux d'air détériorent le confort acoustique, au point d'interdire une conversation normale ou l'usage de la radio, même capoté au-delà de 130 km, voire 160 km/h selon les cas. Sauf pour la SLK, bien sûr.

Le coffre, qui doit en partie faire place à la capote dépliée et aux renforts de structure, offre la capacité de celui d'une Lupo ou, au mieux, d'une 106. Partir en vacances en amoureux d'accord, mais sans malle Vuitton.

Des assurances trop élevées

Sur un même millésime et pour un même modèle, les kilométrages varient énormément d'une occasion à une autre, nombre de ces engins étant la deuxième ou la troisième voiture du ménage. Les prix varient en conséquence, mais les très faibles kilométrages ne sont pas obligatoirement source de tranquillité. Évitez les voitures parquées au fond du garage de la résidence secondaire, qui ne roulent que la moitié de l'année (en vérifiant factures et carnet d'entretien), l'inactivité prolongée n'étant pas la meilleure garantie de longévité pour le moteur, les Durit ou les étriers de freins.

Avant de craquer pour le roadster de vos rêves, vérifiez si les tarifs d'assurance n'explosent pas votre budget – ils augmentent couramment de 60 % , par rapport à la berline équivalente, dans la plupart des grandes villes. Attention également à l’obligation de posséder un parking : certaines compagnies exigent, pour garantir le vol, un parking privé, voire un box individuel fermé. Tout cela en raison des risques élevés de vol et de vandalisme. Compréhensible, quand on sait que le prix d'une capote complète tourne autour de 30 000 francs et que celui de la toile (sans la doublure) approche les 10 000 francs.

Repères

Les ventes de roadsters et de spiders en Europe (18 pays) sont passées de 31 000 unités en 1995 à 119 000 unités en 1998. Leur pénétration sur le marché global a plus que triplé en quatre ans, passant de 0,26 % à 0,83 % . La BMW Z3 a trusté la première place en 1996 (18 000 exemplaires) et en 1997 (31 000 exemplaires), avant de fléchir en 1998 (25 000 exemplaires). La Mercedes SLK, qui a commencé par près de 4 000 exemplaires en 1996, talonnait la BMW en 1997 (30 816 exemplaires exactement), avant de prendre la tête en 1998

(36 000 exemplaires) et en 1999. Pour information, la troisième marche du podium, ces années-là, était disputée par la Mazda MX-5 et la Fiat Barchetta. Quant à la Porsche Boxster, ses scores restent plus confidentiels : 627 exemplaires en 1996, 9 240 exemplaires en 1997, 7 420 exemplaires en 1998 et un peu plus en 1999, avec l'arrivée de nouvelles motorisations en fin d'année. À la même époque est apparu le roadster Audi. Si nous disposons uniquement de chiffres Europe globaux pour le TT (coupé et roadster), on peut toutefois avancer qu'il est le plus rare des quatre sur le marché en France, pour l'instant (75 unités vendues en 1999 et 133 unités en 2000).

D’autres roadsters allemands d'environ 200 ch

Mercedes SL 280 : la fin de carrière se profile pour ce roadster au superlatif lancé à la fin des années 1980. Rien à redire, sauf qu'il galvaude un peu son appellation SL (Sport und Licht), car il se caractérise plutôt par son poids respectable et un comportement peu sportif (agilité, freinage).

En revanche, pour celui qui recherche un modèle Grand Tourisme, confortable, sûr et rapide, pas d'hésitation : le 2.8, de 193 ch, s'avère un peu juste (sauf pour les inconditionnels de boîte manuelle). Préférer le 3.2 ou le V8, 5 litres, à partir de 130 000 francs, pour un modèle âgé de dix ans. Léger restylage au Salon de Turin 1998, avec l'apparition des V6, 2.8, 204 ch et 3.2, 224 ch, en remplacement des anciens 6 cylindres en ligne. Le roadster Wiesmann : exclusif, donc cher, horriblement cher même, ce roadster distribué au compte-gouttes en France par l'importateur des Morgan se distingue par sa superbe finition, pour un produit artisanal, et ses mécaniques BMW à six cylindres 2.8 et 3.2 litres. Comme nous ne l'avons jamais essayé, on ne vous en dira pas plus.

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