Audi TT , BMW Z3, Mercedes SLK, Porsche Boxster : la magie des roadsters

Diablement homogène et rigoureux, civilisé, polyvalent et pratique (2 coffres, capote électrique de qualité peu bruyante qui s'escamote en 12 secondes, couvre-capote automatique, hard-top en alu disponible...), le Boxster justifie un tarif plus élevé que ses comparses. Et ce malgré quelques lacunes d'équipement (vitre coupe-vent, sièges en cuir et climatisation en option encore aujourd'hui), ou l'absence de réglage en hauteur de la colonne de direction qui décevra les grands (volant implanté un peu bas), et une finition de certains plastiques pas vraiment comparable à un cabriolet 911 (deux fois plus cher, il est vrai). Il a bien fallu économiser sur des éléments qui ne sont pas communs !

Le plus polyvalent

Apparu fin 1996 avec un 2.5 litres tout neuf jugé trop sage, même s'il commence à vivre au-dessus de 4 000 tr/min dans une belle sonorité, le Boxster est passé à 2.7 litres en octobre 1999. Celui-ci apporte un mieux perceptible sur tous les registres, grâce à ses 220 ch et à ses 260 Nm. Le bon rendement du moteur flat 6 (refroidi par eau, tout arrive) et l'aérodynamique léchée permettent d'afficher une consommation raisonnable et une vitesse maxi élevée. À part une course d'embrayage longue et une commande de boîte au maniement un brin décevant pour une Porsche, c'est le bonheur ! Comportement équilibré (agile sur commande dans les virages serrés et stable en grandes courbes) et sûr, qui ne rend pas indispensable l'option Porsche Stability Managment (l'antisortie de route, équivalent à l'ESP). La direction précise, le freinage à la hauteur de la réputation du constructeur (irréprochable) et le confort de suspension incroyablement prévenant avec le châssis normal complètent le tableau. Les adeptes du dérapage tenteront de trouver une auto équipée du châssis sport optionnel, mais pas forcément de l'antipatinage proposé avec le système ABD. Ce dernier n'équivaut pas à un différentiel autobloquant classique et concourt sans doute, par son facteur de blocage élevé, à la difficulté de stabiliser l'angle de dérive. Autrement dit, le comportement à la limite du Boxster pardonne moins les erreurs que la Z3. Cette difficulté à être dompté tient également à la répartition des masses, idéale, et des porte-à-faux, courts, à l'origine d'une faible inertie qui entraîne des vitesses de mise en lacets très supérieures à une voiture avec moteur à l'avant. La glisse est donc réservée à une conduite sur circuit et à des pilotes aguerris, disposant d'un don d'anticipation : contre-braquer suffisamment tôt pour ne pas se laisser embarquer dans une figure non désirée.

Audi TT , BMW Z3, Mercedes SLK, Porsche Boxster : la magie des roadsters

La fiabilité générale est conforme au standard de la marque, bien au-dessus de la moyenne, et donc proche des trois rivales du jour. Bien qu'il soit trop tôt pour en juger, la longévité de la mécanique devrait être exceptionnelle, si l'on en juge par les soins de fabrication apportés par Porsche à ses mécaniques Boxster. Voilà qui compense de savoir son moteur inaccessible et invisible. Ici encore, la hauteur des prix demandés généralement donne un peu le vertige.

Des tensions sur la cote

La tension sur la cote tient également à la rareté : moins de 300 Boxster en moyenne sont immatriculés chaque année en France. Le Boxster S présenté en juin 1999 passe à la vitesse supérieure : 3 179 cm3 ; 252 ch à 6 250 tr/mn ; 305 Nm à 4 500 tr/min ; boîte 6 vitesses ou boîte automatique 5 vitesses Tiptronic, pour 1 295 kg. Cette version vitaminée a tout pour plaire. Ou presque, car l'équipement est toujours incomplet pour le prix demandé. Le seul progrès notable provient de l'adoption d'une doublure de capote, qui permet d'atténuer sensiblement les bruits de vent, surtout entre 130 km/h et 170 km/h. Aussi rationnel et confortable que la version de base, tout en se montrant très performant, ce Boxster est moins démonstratif qu'un roadster BMW Z3 M, mais son comportement est cependant encore plus efficace, malgré, là encore, l'absence d'un vrai autobloquant. Très rare en occasion, on a aperçu quelques exemplaires à faible kilométrage sous les 270 000 francs.

Caractéristiques : Boxster à moteur 6 cylindres à plat, central, arrière ; 2 480 cm3 ; 204 ch à 6 000 tr/mn ; 245 Nm à 4 500 tr/min ; boîte manuelle 5 vitesses ou boîte automatique 5 vitesses Tiptronic ; direction à assistance constante ; 1 280 kg ; performances : 238 km/h, 400 m DA en 14,8 secondes ; degré de finition unique. Consommations selon normes (urbaine/extra-urbaine/mixte), en litres, aux 100 km : 14,3/7,1/9,7 ; moyenne réelle estimée : 11,8 l/100 km.

La Porsche Boxster en bref : 2 portes ; transmission : aux roues arrière ; boîte manuelle 5 vitesses ou boîte automatique 5 vitesses Tiptronic ; longueur : 4,02 m ; coffre : 2 fois 130 litres. Commercialisée en octobre 1996, Boxster S et 2.7 en remplacement du 2.5 en octobre 1999.

Qualités :

confort, comportement équilibré, freinage, disponibilité (2.7) et sonorité du moteur.

Défauts :

absence d'un vrai autobloquant en option, finition intérieure un peu “grande série”, comportement relativement pointu, à la limite d'adhérence, équipement de base “léger”, lucarne arrière souple.