Les rumeurs évoquant l’arrivée à hauteur de 30 % du capital du chinois Dongfeng, déjà partenaire de PSA en Chine où le gouvernement local oblige les entreprises étrangères à partager leur savoir-faire pour y exister, s’amplifient. Cette arrivée de Dongfeng au capital de PSA pourrait être menée conjointement à une augmentation du capital du groupe automobile. Cette augmentation pourrait également déboucher sur une prise de participation de l’Etat français, une prise de position qui avait déjà été évoquée il y a plusieurs mois. Dans une telle perspective, d’une certaine manière, le gouvernement « copierait » les méthodes du gouvernement chinois.


Les enjeux sont en réalité simples : la famille Peugeot n’a plus les moyens, seule, d’assurer l’avenir du groupe. La Chine est pour partie l’avenir de l’automobile, si l’on met de côté l’Afrique qui a encore besoin de quelques années avant de pouvoir devenir un acteur majeur. Seulement, en devenant le premier actionnaire, devant la famille Peugeot, de PSA, Dongfeng ferait de ce dernier un « groupe chinois ». Une prise de participation de l’Etat français pourrait permettre d’équilibrer le montage et d’assurer une présence pérenne de PSA en France même si la question de construire des automobiles de marque chinoise dans les usines du groupe en France pourrait aussi se poser à moyen terme. Au-delà de ces questions, il s’agit d’assurer la présence d’un outil industriel important en France, un outil associé à l’ingénierie et au savoir-faire qu’il suppose.


Rappelons que parallèlement à cette stratégie capitalistique nouvelle, la direction de PSA mène des négociations avec les syndicats et que le groupe promet, en échange d’un accord de compétitivité, le maintien des sites industriels en France jusqu’en 2016 tout en assurant la production d’au moins un million de véhicules.