Sous l'influence grandissante de Renault qui vient de produire un superbe moteur V6, Alpine revient aux circuits dès 1973. Le montage du turbo donne de nouvelles ambitions à la Régie qui vise désormais la victoire au Mans, mais ne vit plus que pour la Formule 1...

Juin 1978, depuis près d'un an, Renault est en Formule 1, mais le premier objectif à atteindre reste une victoire au Mans. En dépit des moyens impressionnants mis en ouvre et l'apparente sérénité des acteurs, la tension est palpable au sein de Renault-Sports. Après la déroute de l'année précédente, l'équipe n'a plus le droit à l'erreur et personne n'ose envisager les conséquences d'un nouvel échec qui bouleverserait une patiente escalade entreprise cinq ans plus tôt. Flashback !

D'Alpine... à Renault

1973 marque un tournant décisif dans l'histoire d'Alpine. Renault, le partenaire de longue date, devient majoritaire de la société dieppoise à hauteur de 55 % . Si Jean Rédélé, le fondateur de la marque, reste aux commandes, le service compétition, dirigé par Jacques Cheinisse, est rebaptisé Renault Sports et placé sous la haute responsabilité de Jean Terramorsi. Ce dernier, sera à l'origine de la politique qui conduira la Régie à jouer dans la cour des grands sans aucun complexe.

La réalisation d'un moteur de compétition, un projet d'ailleurs largement soutenu par Elf, affirmera d'abord cette volonté. Débutant modestement en 1973 sur le proto Alpine A 440, le V6 trouve dès l'année suivante la consécration en survolant le Championnat d'Europe des voitures de sport de moins de deux litres (7 victoires et un triplé au classement général !). Un succès qui ouvre de nouveaux horizons à Renault, du moins officiellement du côté de la direction, car en fait, dès le départ, ses promoteurs visaient bien plus haut. On n'hésite plus parler ouvertement d'une victoire aux 24 heures du Mans, tandis que les murmures concernant un programme F1 ne démentent plus tout à fait les rumeurs. Difficile de croire qu'un grand constructeur comme Renault aurait investi dans la production d'un moteur pour triompher seulement dans la petite classe ! Le V6 possède un réel potentiel et Terramorsi croit à la suralimentation, d'autant que Bernard Dudot, l'un des motoristes de Renault Sports, a acquis une grande expérience sur les turbos aux Etats-Unis. Dans un premier temps, c'est le Championnat du monde des marques qui est visé. Le règlement qui accorde un coefficient d'équivalence de 1.4 (en clair une cylindrée de 2142 cm3 multipliée par 1,4 donne 3000 cm3) pour les moteurs suralimentés est plutôt favorable pour le V6 2 litres.

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