Essai vidéo - Renault Latitude : influence zen

Essai vidéo - Renault Latitude : influence zen

 



Essai vidéo - Renault Latitude : influence zen

Aucune grande familiale (segment M2/D) et encore moins de grande routière (segment H/E) coréennes ne figuraient dans le top 250 des ventes de voitures neuves en France en 2009, c’est à dire parmi les modèles réalisant au moins 200 ventes annuelles. Topo identique l’année précédente avec six Kia Opirus et dix Hyundai Azera vendues. Très très loin des ténors de ce segment H, où Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes Classe E occupent régulièrement les trois premières marches du podium et cumulent à eux trois entre 10 000 et 14 000 ventes selon les années. En 2008, nos trois constructeurs généralistes nationaux décrochaient déjà derrière les marques Premium germaniques avec 1 200 à 2 000 unités écoulées sur le marché français, suivis de près par Skoda.

En 2009, la Superb passait largement devant les trois grandes routières françaises grâce à l’apport du break (2 000 unités en tout), d’autant que les ventes de C6, Vel Satis et 607 s’érodaient encore.

 

Ce panorama n’a pas empêché le constructeur au losange d’emprunter la SM5 à sa filiale coréenne Samsung, la mettre à minima aux standards européens (la face avant, le tableau de bord, les moteurs diesel, le tarage des suspensions et les freins) et la rebadger Renault Latitude afin de l’importer en Europe. Un choix étonnant, mal pris par la CGT fâcheux pour les employés de Sandouville qui assemblaient la Vel Satis maintenant soumis à de longues semaines de chômage technique en raison du demi-échec commercial de la Laguna, mais à priori calculé.

 

Sous quelle latitude Renault erre-il ?

Renault s’est retrouvé sans grande berline dans sa gamme en 2010, une fois la Vel Satis retirée du catalogue pour cause de mévente (à peine un millier d’exemplaires écoulés en France en 2009). Pour boucher ce trou, et espérer au passage capter quelques clients de la Peugeot 607 (1 100 exemplaires en France en 2009) passée à trépas au bout de dix ans de carrière -quelques mois après la Vel Satis-, la manière la plus rapide et la moins coûteuse était d’importer la SM5/Latitude. Si elle ne remplace pas la Vel Satis stricto sensu, la Latitude lui succède bel et bien en attendant une hypothétique vraie berline de prestige dans des temps meilleurs. Ce qui risque de prendre des années car chez Renault les équipes dédiées au haut de gamme s’affairent avant tout au remplacement de l’Espace IV. Le futur grand monospace a déjà pris un sérieux retard, le premier projet pourtant bien avancé ayant été refusé par Carlos Ghosn.

Comme le ticket d’entrée pour l’adaptation de la SM5 au marché européen a été limité à moins d’une centaine de millions d’euros, couvert par la vente de quelques dizaine de milliers d’unités, Renault juge le risque financier faible même en cas de succès mitigé de la Latitude.

Enfin, entre le SUV Koleos dérivé du Samsung QM5 importé depuis juin 2008 (vendu à environ 4 600 exemplaires en France pour sa première année pleine de commercialisation) et la Fluence fabriquée en Turquie mais reprenant la base de la SM3 produite en Corée, le constructeur au losange a pris l’habitude de mettre à contribution sa lointaine filiale et de gérer une logistique intercontinentale.

 

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Le projet Latitude apparaît comme une bonne opportunité pour Renault, mais ne risque-il pas de brouiller encore plus l’image du constructeur? Elle a déjà été perturbée après la commercialisation chez nous de la Fluence, au départ destinée aux marchés d’Europe de l’Est et méditerranéens. Quoique, si cette dernière a du mal à trouver sa place chez nous entre Mégane et Laguna, la Latitude positionnée clairement comme une grande berline orientée confort se distingue de la Laguna auquel Renault assigne désormais le rôle de famillale dynamique. Reste à vérifier si la quiétude à bord annoncée se situe vraiment au niveau des ténors européens -premium ou non- de la catégorie.