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Au salon de Munich, une bonne humeur de façade ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

C'est la fête à l'auto pendant une semaine dans la capitale bavaroise. Mais derrière les paillettes, l'ambiance est plus morose, conséquence des soucis à venir pour l'industrie européenne, coincée entre le pouvoir d'achat des consommateurs en berne, l'offensive chinoise sur le vieux continent et le désamour dont  nos constructeurs sont victimes sur place.

Le futur Audi Q6 e-tron parviendra-t-il à redorer le blason allemand en Chine ?
Le futur Audi Q6 e-tron parviendra-t-il à redorer le blason allemand en Chine ?

Bien sûr, devant les caméras et les visiteurs, ils vont afficher un grand sourire pendant les 5 jours du salon de Munich. Tous les constructeurs, Allemands en tête, puisqu'ils jouent à domicile, vont répéter que tout va bien. Une méthode Coué qui cache une autre réalité. Et ce n’est pas parce que le soleil va inonder la capitale bavaroise tout au long de la semaine que les nuages ne vont pas très vite venir obscurcir le ciel. Et lorsqu’un seul problème surgit, il peut déjà être conséquent à traiter, mais lorsque les soucis volent en escadrille, ils sont d’autant plus compliqués à gérer. Et c’est bien ce qui risque de se passer dans les prochains mois.

Le pouvoir d’achat chute et l’auto trinque

Le prix des autos s’est envolé, atteignant 30 % de hausse en trois ans. Officiellement, cette explosion des tarifs est liée, selon les constructeurs, au prix des matières premières, de l’énergie et de la guerre en Ukraine. Officieusement, c’est aussi une manière pour les marques de financer leur très chère transition vers l’électrique et de conserver leurs marges, avec le fameux « vendons moins pour gagner plus, ou au moins autant ». Mais l’équation est en panne.

Les taux d’intérêt bancaires ont augmenté. Du coup le consommateur s’est jeté sur la LOA pour financer son auto, plutôt que d’en passer par un crédit bancaire, trop cher. Las, la hausse de ces taux atteint désormais la location avec option d’achat. Résultat : la tendance à garder son auto plus que de mesure devrait se confirmer. Dans un pays (la France en l’occurrence) ou la baisse constatée des achats dans la grande distribution atteint 10 % en un an, les baisses des ventes d’autos devraient être pires encore dans quelques mois, puisque le renouvellement de sa voiture (si tant est qu’elle roule encore) sera toujours moins urgent que le fait de s’alimenter.

Volkswagen ID GTI : la marque ressort les vieux blasons pour tenter de convaincre.
Volkswagen ID GTI : la marque ressort les vieux blasons pour tenter de convaincre.

On peut se dire que les bons scores réalisés par les ventes de voitures neuves en France le mois dernier, et qui affiche 24% de hausse par rapport à la même période un an auparavant, ont de quoi faire espérer des futurs radieux. Sauf que cette hausse est, en partie, liée à la sortie de crise des semi-conducteurs, et donc à un rattrapage de production, et a fortiori de livraisons. Et après ce rattrapage ? Les consommateurs risquent de se replier encore plus sur les autos d’occasion (qui représentent déjà 3 autos vendues pour une neuve) et pour les attirer vers leurs stocks neuf qui vont se regarnir, les constructeurs vont revenir à la bonne vieille politique des rabais, que Tesla a déjà initié. 

La menace chinoise se concrétise en Europe

On en parle depuis longtemps, mais c’est désormais une réalité, déjà visible au dernier  Mondial de l’automobile à Paris. Les marques chinoises sont également du voyage allemand cette semaine, et en force. Les constructeurs de l’empire du milieu sont deux fois plus nombreux que lors de la précédente édition. Byd, MG, Leapmotor, Xpeng et même la petite start-up HiPhi sont venus. Et pas seulement avec des modèles généralistes. Byd profite du moment pour lancer sa filiale premium Denza. Il y a quelques années, une telle affaire aurait fait rire du côté de Stuttgart (Mercedes), d’Ingolstadt (Audi) ou de Munich (BMW). Aujourd’hui, elle fait trembler.

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Les constructeurs européens n’ont plus la cote en Chine

D’accord, les constructeurs européens voient les Chinois affluer en Europe. Mais ils sont toujours les maîtres du jeu premium dans l’Empire du milieu ? De moins en moins. Surtout en ce qui concerne les autos d’avenir : les électriques. La montée en gamme, la hausse de la qualité de fabrication et l’avance technologique des voitures chinoises ont produit leur petit effet sur leur propre terrain de jeu qui est, aussi, le premier marché mondial. Résultat :  80% des électriques vendues en Chine l’an passé étaient chinoises. Le premium allemand ? Pour le thermique, passe encore, pour les boomers qui passent à l'électrique pourquoi pas. Les autres ont choisi leur camp.

Byd Seal : la berline qui pourrait faire mal à l'Europe.
Byd Seal : la berline qui pourrait faire mal à l'Europe.

Entre la Chine menaçant l’Europe automobile, et cette dernière privée du march chinois, en passant par la dégringolade du pouvoir d’achat chez nous : les vents contraires s’accumulent. Ils pourraient être traités isolément, mais lorsqu’ils surviennent simultanément, ils sont beaucoup plus compliqués à éradiquer. Devant les mois difficiles qui arrivent, autant profiter de la fête munichoise actuelle et des quelques jours de répit, et de nouveautés, qu’elle offre.

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