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La beauté des laides – Renault Wind : le coupé-cabriolet s’est pris un vent

Dans Rétro / Autres actu rétro

Michel Holtz

En 2010 apparaissait un drôle de roadster au toit pivotant conçu sur une base de Renault Twingo. Mais trois ans plus tard, la Wind est retirée du marché faute de clients. Ils n'ont pas du tout apprécié sa curieuse ligne et du coup, n'ont jamais pu constater les qualités d'une auto pourtant bien supérieure à d'autres coupés-cabriolets.

"Des fois qu'on n’aurait pas compris qu'elle s'appelle Wind, on s'est permis d'ajouter un petit ventilateur".
"Des fois qu'on n’aurait pas compris qu'elle s'appelle Wind, on s'est permis d'ajouter un petit ventilateur".

Il est 6h15 en ce matin du 15 juillet 2008. On sonne à la porte du domicile de Bruno Thomas. Il est journaliste au magazine Auto Plus, plus spécialement chargé de la rubrique "nouveautés". En ouvrant, il tombe sur des policiers qui l'embarquent au commissariat et lui signifient sa garde à vue. Elle durera 48 heures. Au bout de deux jours, ce confrère se voit signifier sa mise en examen, suite à une plainte de Renault, pour "recel d'abus de confiance, révélation du secret de fabrique, contrefaçon par édition ou reproduction d'écrit, de dessin ou toute autre production au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété de son auteur et recel, contrefaçon par diffusion d'œuvre de l'esprit au mépris des droits d'auteur et recel et acquiescement aux sollicitations de corruption et complicité de ce chef". C'est beaucoup pour un seul homme. Sa faute ? Avoir publié, un an auparavant, un scoop titré "Surprise ! Renault prépare une Twingo coupé-cabriolet".

Tout ça pour ça

Deux ans, une indignation générale et un journalise disculpé plus tard, tout le monde découvre l'objet du délit que le losange a tant voulu protéger. Un drôle d'objet qui, en cet été 2010, a un nom : Renault Wind. En découvrant le fameux coupé-cabriolet réalisé sur une base de Twingo 2, on est légitimement en droit de se demander pourquoi l'ex-Régie tenait tant à protéger sa création. Par crainte de se voir piquer le design par un constructeur rival ? Personne n'y songerait. Trop haut, trop court, il est à l'inverse des codes d'un roadster classique aux flancs minimalistes et aux lignes étirées. Pourquoi ne pas bousculer ces codes puisque l'innovation est le sel de la création ? Oui, mais condition que cette création soit harmonieuse, ce qui n'est pas vraiment le cas du Wind.

Le concept-car Wind laissait présager du meilleur lors de son passage à la série. Las.
Le concept-car Wind laissait présager du meilleur lors de son passage à la série. Las.

Pourtant, ce nom de Wind rappelait un joli souvenir. Celui d'un concept-car exposé au salon de Genève 2004 et qui avait suscité l'enthousiasme de par sa ligne et son astucieuse architecture trois places (deux à l'avant et une à l'arrière, au centre). Mais de ce rêve à la real politik industrielle, six ans se sont passés et la concurrence déjà présente a de plus en plus de succès.

Chez Peugeot, l'ennemi de toujours, la 206, existe en version coupé-cabriolet depuis l'an 2000. Et c'est un succès international. En Australie, elle devient l'auto de la marque la plus vendue, même si aux antipodes, les autos du lion ne courent pas les rues. Jusqu'en 2007, l'année où elle est remplacée par la 207 CC, il s'en vendra 370 000.

Renault doit réagir. le concept Wind est bien beau, mais avec sa simple capote, il ne risque pas de rapporter le gros lot. C'est que les gens veulent un couteau suisse : une auto fermée par un toit en tôle en hiver qui se transforme en cabriolet l'été.

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Une Twingo équipée d'un sac à dos

Pour répliquer à l'invasion des coupés-cabriolets, Renault compte sur sa Twingo. La deuxième version de la géniale petite auto est sortie en 2007 et, comme elle est d'un dessin beaucoup plus commun que la première, lui accoler une version décapotée pourrait bien la faire remonter dans l'estime du public. Alors, le bureau du style cogite et accouche de la Wind. Elle n'a que deux places, certes, mais un vrai coffre de 270 litres qu'elle soit découverte ou fermée. En face, la 206CC fait pâle figure avec ses tout petits 175 litres lorsque son toit est replié dans la malle. Sauf qu'elle est affublée d'un sac à dos disgracieux sur toute sa partie arrière. "Elle est joufflue", diront les observateurs trop gentils. Mais ce ne sont pas des joues qui enrobent ses roues postérieures, plutôt de terribles abcès dentaires qui la font grossir.

Lors de l'ouverture, le toit amovible pivote sur lui-même. Malin.
Lors de l'ouverture, le toit amovible pivote sur lui-même. Malin.

C'est qu'il faut bien abriter le toit lorsque l'auto est en position cabriolet. Un toit très malin qui pivote sur lui-même et vient tout seul se fixer sous le capot du coffre, en laissant son espace intact. C'est très futé, mais ce capot de coffre sous lequel le toit s'est caché est d'une lourdeur effrayante lorsqu'il faut l'ouvrir. Évidemment, ce détail n'est pas la cause principale du bide qu'a essuyé le Wind auprès du public. Le pauvre petit coupé-cabriolet au toit rotatif a été victime de son physique ingrat, mais pas seulement.

Deux places et traction : les autres raisons d'un flop

Présenté en juillet 2010, il ne sera commercialisé qu'à l'automne, pas vraiment la meilleure saison pour se découvrir. Une commercialisation à contre-temps qui, à elle seule, explique son échec  ? La configuration à deux places du Wind est également fautive. "Mais il y a des roadsters accessibles qui sont légendaires, répliqueront ses défenseurs. Il suffit de regarder la carrière du Mazda MX5". Sauf que ce dernier annonce la couleur depuis plus de 30 ans et quatre générations : celle d'une deux places, certes, mais aussi d'une petite sportive qui, de surcroît, est une propulsion. Pas la Wind : c'est une traction, puisque c'est une Twingo.

Si le design extérieur est lourdaud, l'intérieur est beaucoup moins pataud, et plus homogène.
Si le design extérieur est lourdaud, l'intérieur est beaucoup moins pataud, et plus homogène.

Malgré ces défauts, Renault se voit déjà au firmament. Les responsables de la marque se fixent un bel objectif : en vendre 75 000 chaque année. Les clients leur donnent rapidement tort. En 2010, il s'en est vendu à peine plus de 4 000. "Oui, mais elle n'a été commercialisée que quelques mois. Attendons", ont expliqué les responsables du Losange. Alors, tout le monde a attendu la fin 2011 plein d'espoir. Elle s'est soldée par 6 700 Wind vendues. L'année suivante fut pire encore avec seulement 1 550 autos. Le bide est consommé et Renault arrête les frais, après trois petites années de production.

Sous la coque ratée, une mécanique de qualité

Et pourtant, la petite auto ne méritait pas de filer tout droit vers l'enfer des flops automobiles. Les qualités de la Wind sont réelles. Son châssis est passé par les ateliers de Renault Sport qui l'a revu, corrigé et rigidifié. Son poids est contenu et l'auto de moins de 1 200 kg fait un pied de nez à la 207 CC de 200 kg plus lourde. Son moteur essence  de 133 ch est pétillant à souhait, même si le bloc de 100 ch d'entrée de gamme est plus anémique. Au volant de cette Wind, on s'amuse. On y est parfaitement bien installé dans un habitacle joliment dessiné. En plus, ceux qui la regardent passer s'amusent aussi. Et tant pis si leur sourire est quelque peu narquois.

La finition Gordini : une ultime tentative de relance sans effet.
La finition Gordini : une ultime tentative de relance sans effet.

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