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5. Les kei-cars feraient un carton en Europe, mais…

 

De gauche à droite : le Wagon R, le Hustler, la Lapin, l’Every Wagon et la Spacia Gear. Photo Thomas Antoine.
De gauche à droite : le Wagon R, le Hustler, la Lapin, l’Every Wagon et la Spacia Gear. Photo Thomas Antoine.

Quand on sort des citadines de segment B européennes (Renault Clio, Peugeot 208…) ou même des micro-citadines de segment A (Toyota Aygo X, Hyundai i10…), rouler dans une kei-car oblige à faire des concessions sur le plan de l’efficacité dynamique. Ces véhicules possèdent des motorisations aux performances similaires à celles des petits modèles européens d’entrée de gamme faiblement motorisés (Renault Clio et Dacia Sandero 65 chevaux, etc) mais surtout des châssis moins efficaces.

Compte tenu de leur prix extraordinairement bas, cela n’enlève rien à leur pouvoir d’attraction. Sachant qu’une kei-car comme la Suzuki Lapin semble capable de consommer moins de 5 litres aux 100 kilomètres dans la vie de tous les jours, qu’elle bénéficie d’une habitabilité digne d’une bonne citadine et qu’elle affiche un design très fort, ces autos feraient un malheur chez nous au prix d’une Dacia Sandero sans options de 2020 !

L’impossible mise aux normes européennes ?

Hélas, les kei-cars actuelles respectent des normes différentes de celles du marché européen et devraient ainsi adapter leurs moteurs à notre réglementation (ce qui coûterait probablement très cher à cause des dernières évolutions du volet Euro 6 et du volet Euro 7 qui se profile).

Par ailleurs, elles répondent aussi à des normes spécifiques au registre de la sécurité : au Japon, on trouve bien des kei-cars qui obtiennent cinq étoiles au crash-test JNCAP (équivalent local de notre EuroCNAP). Mais ces kei-cars s’évaluent alors dans la catégorie « Mini-sized car » et non pas celle des voitures particulières classiques, ce qui donne accès à un barème de notation différent et plus favorable.

A cause de leurs tout petits châssis et de leurs zones de déformations moins grosses, les kei-cars présentent un niveau de sécurité structurelle moins bon que celui des voitures « normales » en cas d’accident. Dans une étude du Transport Research Laboratory datant de 2014, les auteurs s’appuyaient sur les données d’accidentologie du Japon pour montrer que les kei-cars faisaient courir un risque plus grand de blessures graves ou de décès en cas d’accident par rapport aux voitures normales, risque en partie gommé par les vitesses inférieures atteintes de ces autos dans leur utilisation quotidienne. Le niveau de sécurité de ces kei-cars semble rester plus que correct dans l’absolu, d’autant plus qu’elles peuvent désormais s’équiper d’aides à la conduite assez sophistiquées aujourd’hui (du genre du régulateur de vitesse adaptatif), mais il leur faudrait probablement subir de profondes modifications pour se conformer à la réglementation européenne.

Une étude datant de 2014 du Transport Research Laboratory, montrant une plus grosse probabilité d’avoir des blessures graves ou un décès en cas d’accident avec une kei-car (« minicar » et « minitruck » ici) par rapport aux voitures normales. 
Une étude datant de 2014 du Transport Research Laboratory, montrant une plus grosse probabilité d’avoir des blessures graves ou un décès en cas d’accident avec une kei-car (« minicar » et « minitruck » ici) par rapport aux voitures normales. 

La kei-car « européenne » fait-elle fausse route ?

On le sait, la Commission européenne travaille en ce moment même avec les principaux constructeurs automobiles à l’élaboration d’une nouvelle catégorie de petites voitures répondant à une réglementation moins stricte que celle des autos actuelles (dont la complexité pousse les constructeurs automobiles à déserter le terrain des véhicules les plus petits et abordables faute de rentabilité). Mais on s’oriente plutôt vers une nouvelle catégorie « e-car » réservée aux petites voitures 100 % électriques avec un prix situé juste au-dessous des 20 000€. C’est-à-dire au niveau de modèles déjà existants comme l’imminente Renault Twingo de quatrième génération ou la Citroën ë-C3. Dès lors, l’intérêt de ces e-cars » paraît limité sur le papier.

Au Japon aussi, d’ailleurs, les kei-cars électriques existent : Suzuki travaille par exemple sur une kei-car à batteries dont le style s’inspirera du concept-car Vision e-Sky exposé au dernier salon de Tokyo et la Nissan Sakura, commercialisée depuis l’année dernière au Japon avec des batteries de 20 kWh et un moteur de 64 chevaux, coûte 2 599 300 yens soit l’équivalent de 14 360€. Ces nouvelles kei-cars électriques sont moins abordables que leurs équivalents thermiques et s’approchent dangereusement du prix de nos micro-citadines électriques les moins chères (16 900€ pour une Dacia Spring de base, pour rappel).

En imaginant une dérogation pour autoriser la commercialisation de modèles thermiques comme la Suzuki Lapin chez nous sans nécessiter un gros et coûteux travail d’adaptation à nos normes, ces kei-cars japonaises représenteraient la solution parfaite pour les consommateurs français et européens qui refusent de suivre l’augmentation vertigineuse du prix des voitures neuves. Mais on rêve et rien que la conversion de ces modèles à la conduite à gauche aurait un coût non négligeable. Avec des prix aussi bas, les kei-cars feraient aussi très probablement un massacre auprès de la clientèle des quadricycles lourds et des voitures thermiques et électriques d’entrée de gamme (probablement jusqu’aux citadines). Dans l’idée, voir Peugeot, Citroën, Volkswagen ou Renault se lancer dans la conception de véhicules aussi malins et attractifs, ça serait la réponse idéale aux dérives récentes de notre marché automobile vers la montée en gamme absolue. Mais là, on fantasme totalement…

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