Louis Schweitzer : adieu à un homme de culture
Le jeudi, c’est le jour où les routes (de nuit) de l’automobile et de la culture se croisent ou convergent.

Louis Schweitzer est mort le 6 novembre dernier à l’âge de 83 ans. Énarque, ancien inspecteur des finances, ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius alors Premier ministre, Louis Schweitzer a dirigé Renault de 1992 à 2004.
« Il faut aimer l’automobile pour diriger une entreprise comme Renault ; c’est un métier spécifique qui exige un état d’esprit particulier, avec ses propres règles de management. L’automobile synthétise toutes les découvertes technologiques notamment dans le domaine de l’informatique », nous confiait-il au moment de quitter l’entreprise.
Au cours du mandat de Louis Schweitzer, Renault a connu les transformations les plus profondes de son histoire : sa privatisation, la reprise de Samsung et de Dacia, l’Alliance avec Nissan, la percée en Amérique latine, le retour en Formule 1…

Particulièrement intéressé par le design, Louis Schweitzer était un homme de culture. Son décor quotidien levait le voile sur ses jardins secrets avec son bureau ponctué d’œuvres d’art, entre une céramique japonaise laquée et une sculpture de Jean Dubuffet en passant par une toile fulgurante de Roberto Matta
Louis Schweitzer avouait son intérêt pour la bande dessinée, mais sa grande passion, c’était le théâtre : « Après mon travail et ma famille, le spectacle vivant est la chose la plus importante pour moi ». Sans distinction de style ou d’époque, sans préjugé entre grands spectacles et créations confidentielles, il aimait tous les styles… avec une réserve pour le boulevard. Son éclectisme s’appliquait aussi à l’opéra.

De Don Juan à Wozzeck, toutes les voix le transportaient. « Je suis triste quand je passe plus d’une semaine sans aller au théâtre ou à l’opéra. Ce que j’aime dans le spectacle vivant, c’est sa fragilité, son caractère unique, le fait que d’un jour sur l’autre, on n’assiste jamais au même spectacle ».
Sa silhouette juvénile, ses grosses lunettes et sa démarche dégingandée d’éternel universitaire, suscitaient une sympathie spontanée.

Louis Schweitzer laisse à ses interlocuteurs le souvenir d’un homme courtois, et chaleureux, un esprit limpide et serein, une personnalité pudiquement protégée derrière sa culture protestante.













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