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Malgré la tempête, la Volkswagen Golf reste insubmersible

Dans Nouveautés / Nouveaux modèles

Michel Holtz

Si un concurrent avait voulu saboter le lancement de la Golf 8, il ne s'y serait pas pris autrement. Rien ne lui aura été épargné, ni le Covid, ni les retards liés à une techno défaillante, ni les polémiques. Mais à la fin 2020, après une année chaotique, la huitième génération de la compacte allemande est encore et toujours à sa place en Europe : la première.

Huit générations de Golf se sont succédé sans encombres, ou presque.
Huit générations de Golf se sont succédé sans encombres, ou presque.

Lorsque l'on fabrique un modèle depuis 1974, que l'on en a déjà vendu 34 millions au travers de sept générations, le lancement de la huitième est une pure formalité, une routine que l'on reproduit tous les 7 ou 8 ans, selon une partition parfaitement rodée. Un peu trop peut-être. À force de répéter les mêmes gestes et les mêmes process, un individu comme une entreprise perd sa vigilance. La majeure partie des accidents de la route surviennent sur les trajets quotidiens, ceux que l'on emprunte chaque jour, ceux que l'on connaît par cœur. Il est donc assez logique que ce qui aurait pu être un énorme accident industriel concerne justement la voiture la plus vendue en Europe et star incontestée du groupe allemand : la Volkswagen Golf.

Sueurs froides à Wolfsburg

Mais ce qui aurait pu être un drame  se termine comme une comédie romantique où, après moult rebondissements, les amoureux se retrouvent à la fin, convolent et font de beaux enfants. De la même manière, après de multiples péripéties, la Golf retrouve sa place au sommet du podium des ventes européennes de 2020, avec 255 000 voitures vendues, devant la Toyota Yaris et la Renault Clio. Mais pour en arriver là, Wolfsburg a vécu deux ans de sueurs froides. Deux saisons d'une série à rebondissements au siège de Volkswagen avec ses ingrédients habituels d'engueulades, de ratés, d'explications hasardeuses et de quiproquos qui renvoient Game of Thrones à une gentille bluette enfantine.

C'est la règle : comme toutes les Golf, la huitième du nom a droit à sa version GTI.
C'est la règle : comme toutes les Golf, la huitième du nom a droit à sa version GTI.

Tout avait pourtant fort bien commencé en ce début 2019. Lancée 7 ans plus tôt, la Golf VII avait accumulé les annuités nécessaires pour lui ouvrir les droits à une retraite méritée. L'affaire était sur les rails depuis un an, la numéro 8 devait entrer en production au mois de juin, et comme on ne joue jamais aussi bien qu'à domicile, quel meilleur endroit pour dévoiler cette nouvelle génération que le salon de Francfort qui devait s'ouvrir en septembre de cette année-là ?

Mais au mois de mars, changement de cap. Volkswagen annonce que finalement, c'est la nouvelle compacte ID3 qui se pavanera au salon, et pas la Golf dont la sortie est repoussée à la fin de l'année. Un mois plus tard, le calendrier change une fois encore : les fêtes ne sont pas vraiment le moment idéal pour commercialiser une nouvelle auto. Le consommateur a la tête dans le sapin et les cadeaux. La hotte du Père Noël est rarement garnie d'une voiture flambant neuve, alors la direction de la marque décide de retarder une fois de plus la mise sur orbite de son chouchou. Va pour le début 2020.

Des bugs techniques et un virus planétaire

En réalité, la voiture connaît des bugs techniques et les ingénieurs doivent à nouveau se pencher sur son berceau avant sa mise en production. L'année 2019 se passe, l'ID3 est présentée au salon de Francfort et au mois de décembre, la presse prend enfin le volant de la huitième Golf. Elle livre son verdict, qui ressemble peu ou prou à celui dont elle honorait les versions précédentes : elle est sûre et homogène, bourrée de techno et très chère. Une recette qui fonctionne depuis des décennies.

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Le lancement public est programmé dans la foulée, et la Golf 8 sera d'abord disponible en édition limitée avant de déployer ses multiples finitions et motorisations à partir du salon de Genève. Mais le scénariste facétieux de la saga de cette auto ne l'entend pas de cette oreille et sort son atout maître pour pourrir la vie de la nouvelle : le Covid. Le salon suisse qui devait se tenir au mois de mars et annulé. Dans la foulée, les usines et les garages européens sont fermés et les acheteurs de Golf doivent rester chez eux.

La huitième Golf, comme ses ancêtres, va bénéficier d'une version break.
La huitième Golf, comme ses ancêtres, va bénéficier d'une version break.

Chez Volkswagen, on se console en se disant que dès le déconfinement arrivé, les clients se précipiteront comme jamais : ils achèteront leur nouvelle compacte dès le mois de mai. Sauf que les problèmes volent en escadrilles et les chaînes qui produisent la Golf s'arrêtent à nouveau. C'est encore un bug électronique qui vient stopper la fusée sur sa base de lancement. À Wolfsburg, certains cadres connaissent des nuits agitées et se demandent, après un dieselgate et une valse de dirigeants qui les avait déjà bien secoués, si la marque n'est pas maudite.

Un redémarrage lent, mais une arrivée au sprint sur le podium

Ont-ils été entendus ? En tout cas, les bugs techniques sont enfin réglés et le lancement commercial peut se dérouler normalement. Ou presque. Car fin mai, une polémique enfle sur les réseaux sociaux. Une pub de la Golf est jugée raciste. On y voit une main blanche bousculer un homme noir et histoire d'en rajouter un tantinet, derrière la voiture, on aperçoit un bistrot joliment dénommé le café du colon, dans lequel l'homme est expédié manu militari. C'est beaucoup. Volkswagen reconnaît sa maladresse, c'est le moins qu'il puisse faire, et retire la campagne. La polémique retombe et les affaires reprennent.

Une techno embarquée enfin au point.
Une techno embarquée enfin au point.

Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut vraiment pas. En juillet, un magazine automobile suédois reproche à la Golf d'échouer au test de l'élan. À la vitesse de 77 km/h, lors d'un brusque changement de direction, la voiture se met à glisser de l'avant et ne reprend pas sa trajectoire malgré les efforts du pilote. Ce sera tout ? Le nid à problèmes est suffisamment garni ? Les problèmes techniques ont été réglés et les polémiques oubliées. Mais ce n'est pas encore fini.

Au mois de novembre, Greenpeace envoie 50 faux acheteurs dans les concessions Volkswagen allemandes. Ils se présentent comme des clients parfaits pour l'ID3 électrique : ils disposent d'une prise à la maison et n'effectuent pas plus de 200 km d'affilée. Sauf que la très grande majorité des commerciaux tentent de leur vendre une Golf thermique plutôt que la compacte à watts. La raison ? La commission touchée par le vendeur en cas de bon de commande signé serait plus de deux fois supérieure dans le cas d'une Golf. Une nouvelle polémique qui, si elle ne vise pas directement les qualités de la voiture, fait mauvais genre.

Toutes seraient coulées, la Golf est à peine touchée

La liste de tous ces accrocs est suffisamment longue pour signer l'arrêt de mort d'une voiture. Et d'autres marques, à l'instar de Renault en ont largement pâti au moment de lancements de modèles comme l'Avantime ou la Vel Satis. Mais pas VW, qui finit encore et toujours en tête des ventes européennes avec son insubmersible Golf, malgré tous les obstacles qui se sont dressés sur sa route, dont certains sont de la seule faute des responsables de la marque. On en vient à se demander qui aura la peau de la Golf. Les SUV ? Ils représentent 40 % des ventes sans réussir à la bousculer. Les voitures électriques ? Un jour peut-être, ce qui expliquerait le favoritisme du constructeur envers la Golf.

Mais en attendant, la compacte la plus célèbre du continent poursuit sa course en tête, malgré tous les bugs et toutes les polémiques imaginables. Alors osons un pronostic sur la voiture la plus vendue en 2021. Et si, par on ne sais quel hasard, il s'agissait de la Golf 8 ?

Malgré la tempête, la Volkswagen Golf reste insubmersible

 

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