Permis de conduire : les autos-écoles souhaitent l’instauration de la conduite accompagnée dès 14 ans
L’INFO DU JOUR - Ce 19 septembre, 3 000 auto-écoles à travers la France baissent leur rideau et 500 d’entre eux manifestent à Paris. Parmi leurs revendications, outre un renforcement du nombre d’inspecteurs, elles souhaitent que l’âge de la conduite accompagnée soit abaissé.

Elles seraient plus de 500 selon la Préfecture de police de Paris et près de 3 000 dans toute la France. Cinq cent autos flanquées du panneau auto-école, venues de tout le pays et qui ont convergé vers la capitale, tôt ce matin du lundi 29 septembre. Après un tour du périph au ralenti, elles se sont dirigées vers la place de la Nation, avent de rejoindre la République, lieu de la manifestation prévue par leur coordination syndicale.
Pourquoi ce mouvement ? Les enseignants à la conduite réclament avant tout des inspecteurs supplémentaires. Ils ne sont que 1 500 sur l’ensemble du territoire et les professionnels en réclament entre 150 et 200 de plus. Une paille pour traiter le 1,4 million d’élèves, le chiffre relevé en 2023. Car malgré ce renfort, chaque inspecteur devrait faire passer près de 950 examens par an. Ce qui explique le fait que le mouvement des autos-écoles soit rejoint par ces inspecteurs débordés et mécontants.
Des inspecteurs et des heures de conduite en plus
Le ministère de l’Intérieur qui gère ce service d’inspection, assure avoir entendu la grogne de ses fonctionnaires et des moniteurs qui s’exprime depuis plusieurs années déjà, et entend bien combler les manques avec une promesse de 108 embauches d’ici la fin de l’année.
Le compte n’y est évidemment pas pour la profession qui en exige entre 150 et 200 tout de suite, d’autant que l’embouteillage aux portes de l’examen a augmenté depuis l’autorisation de passer son permis à 17 ans. Les délais d’attente augmentent, et s’ils sont de trois mois pour quelques départements comme la Creuse ou le Cantal, ils peuvent parfois atteindre 8 mois à Paris ou Marseille.
En plus, le taux de réussite n'a pas dépassé 57 % au premier passage en 2024, après une année 2023 plus noire encore avec 55,7 % seulement. Ce faible taux rallonge d’autant la liste des candidats au papier rose et l’embouteillage qu’il crée. Mais la profession ne réclame pas que des inspecteurs supplémentaires.
Elles exigent également que le nombre d’heures minimum à effectuer pour se présenter à l’examen passe de 20h à 28h, non pas pour pouvoir facturer un peu plus des sessions d’une heure dont le montant oscille entre 50 et 70 euros, du moins pas seulement.
Les moniteurs estiment que l’obtention du permis s’est complexifié, ce qui expliquerait aussi le fort taux d’échec à l’examen, et que 8h de cours supplémentaires ne sont pas de trop. Une façon, selon eux, de résorber les bouchons, et de réduire les délais d’attente.
La conduite accompagnée dès 14 ans
Ces professionnels demandent aussi que la conduite accompagnée soit désormais accessible dès l’âge de 14 ans, au lieu de 15 actuellement, puisque, selon eux, les ados peuvent dès cet âge, conduire des quadricycles à moteur type Citroën Ami. Il est vrai que cette formule a fait ses preuves, puisque le taux de réussite au premier passage des jeunes qui ont conduit avec un adulte conducteur à leurs côtés, atteint 77 %.
Reste que le fait de démarrer l’apprentissage dès quatorze ans, permet aux autos-écoles de capter une clientèle supplémentaire, puisqu’avant de conduire en étant accompagné par un tiers, les jeunes candidats devront s'offrir vingt heures de conduite au sein de l’auto-école, et passer leur code.
Un simple gain supplémentaire pour les autos-écoles ou une réelle amélioration de la situation ? L’ambiguïté reste de mise, car le permis de conduire français, qui est l’examen le plus populaire dans l’hexagone, puisqu’il compte chaque année deux fois plus de candidats que ceux qui passent leur bac, est également l’un des très rares cursus de formation entièrement privé. Un passeport pour la conduite qui coûte, en moyenne, 1 800 euros.
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