Renault et Volvo ne sont plus d’accord sur leurs vans électriques communs
Alors que Renault, Volvo Trucks et la GMA CGM prévoyaient de concevoir ensemble une toute nouvelle génération de véhicules utilitaires électriques, les trois entreprises ne seraient plus d’accord quant à la stratégie à suivre. Renault chercherait à s’adapter au marché moins important que prévu.

L’annonce remonte au début de l’année 2024. Renault s’associait alors à Volvo Trucks (société qui n’a plus de liens avec le constructeur automobile éponyme) pour mettre en commun le développement d’une nouvelle famille de véhicules utilitaires électriques, rejoints dans cette coentreprise par le géant du transport maritime CMA-CGM.
A l’époque, Renault annonçait qu’elle détiendrait 45 % des parts de la nouvelle société Flexis, à égalité avec Volvo Trucks. La CMA-CGM posséderait les 10 % restants. Chez Renault comme chez Volvo Trucks et la CMA-CGM, on se réjouissait alors de collaborer sur la conception de nouveaux utilitaires ayant vocation à remplacer à court et moyen terme la plupart des véhicules thermiques utilisés par d’innombrables professionnels partout en Europe. Pour le constructeur français, c’était surtout l’occasion de réduire les coûts de conception en les mutualisant.
Au début de l’année 2025, d’ailleurs, Renault dévoilait ses versions de ces trois familles d’utilitaires électriques conçus par Flexis comme des véhicules de type « SDV (« Software Defined Vehicle ») ultra-connectés : le Trafic E-Tech, la Goelette E-Tech et l’Estafette E-Tech, qui auront droit à des cousins de chez Volvo Truck arborant des badges différents. D’après le plan initial, les premiers modèles de série doivent être prêts l’année prochaine.
Et maintenant, ça coince
Mais justement, la coentreprise Flexis va-t-elle pouvoir aller jusqu’au bout et industrialiser ces modèles dans le cadre prévu ? D’après les journalistes du Monde, le contexte économique très différent de celui des prévisions initiales, établi à l’époque où Luca de Meo était encore le président-directeur général de Renault, oblige le groupe au losange à une réévaluation de la stratégie à mener.
« Renault estimerait que la valorisation de la start-up, dont le marché ne décolle pas, est aujourd’hui inférieure à ce qu’elle était au lancement du projet. Ce qui n’est pas l’avis des deux autres actionnaires. La situation est bloquée », peut-on lire chez nos confrères rapportant des propos de source interne au groupe au losange.
Les journalistes du Monde, qui ont contacté Volvo Trucks et Flexis, précisent que ces deux entités refusent de confirmer ces problèmes et parlent plutôt d’échanges « réguliers entre les actionnaires à chaque étape importante de son développement et en particulier ces derniers temps dans la perspective des annonces de la Communauté européenne ».
D’après les journalistes du Monde, la société Flexis a demandé au tribunal des affaires économiques de Nanterre de nommer un conciliateur pour statuer sur la stratégie à suivre.
Un projet à plus d’un milliard
Le conciliateur en question serait March Sénéchal, un administrateur judiciaire déjà expérimenté sur les affaires de ce genre.
En mars 2024, un communiqué officiel de Renault expliquait ceci : « Renault Group et Volvo Group envisagent d’investir respectivement 300 millions d’euros au cours des trois prochaines années ». D’après les journalistes du Monde, le budget total serait de 1,2 milliard d’euros.
Renault aurait proposé de réduire la voilure par rapport aux plans initiaux mais Volvo Truck aurait refusé cela. Compte tenu de l’avancement des projets, on imagine que les deux sociétés parviendront à se mettre d’accord au prix de négociations houleuses. En France, l’usine Renault de Sandouville doit fabriquer les premiers utilitaires électriques conçus par Flexis dès 2026.















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