Le diesel est toujours majoritaire en France, notamment dans le segment des familiales, malgré ce constat, certains constructeurs s’obstinent à proposer de nouveaux moteurs essence. C’est le cas d’Alfa Romeo qui présente aujourd’hui un moteur essence de 1742 cc développant 200 ch. Essayé récemment sur la Delta, ce bloc fait aujourd’hui son apparition sur la plupart des modèles hauts de gamme d’Alfa (159, Brera et Spider) et les ingénieurs de FPT (Fiat Powertrain Technologies) vont encore faire parler d'eux prochainement puisque Alfa Romeo va inaugurer la technologie Multiair sur la Mito – Une invention aussi révolutionnaire que l’injection directe sur le diesel, il y a quelques années, si on en croit les gens du groupe Fiat. En attendant ce possible tournant dans l’histoire automobile, nous avons pris les commandes de ce 1750 à la sauce XXIe siècle.

Essai - Alfa Romeo 159 1750 TBi : retour dans le futur

Même si ce 4 cylindres fait référence au passé, sa technologie est des plus modernes avec une injection directe d’essence, un double variateur de phase continu, un turbo et une innovation dénommée Scavenging qui contrôle le temps et le degré d’ouverture des soupapes. Il en résulte un temps de réaction du turbo divisé par deux et surtout un couple maximum supérieur de 70% à un moteur turbo traditionnel. A l’usage, on profite d’un moteur qui combine les avantages d’un diesel et d’un essence. Alfa revendique même des performances d’un moteur de 3000 cc avec des consommations d’un moteur de sa cylindrée. Sans aller jusque-là, on découvre un moteur particulièrement coupleux qui reprend très bas dans les régimes quelque soit le rapport engagé. Logique quand on sait que ce moteur dispose d’un couple de 320 Nm disponible sur une large plage comprise entre 1400 tr/min et près de 4000 tr/min. Toutefois, alors que la plupart des moteurs diesel s’éteignent à ce régime, le 1750 bénéficie de sa puissance maximale de 200 ch soit 115 ch/l entre 4700 et 5500 tr/min. Les performances sont convaincantes avec une vitesse de pointe de 235 km/h et un 0 à 100 km/h abattu en 7,7 secondes. Ne vous attendez pas à des sensations spectaculaires mais la 159 joue plutôt la carte du dynamisme que de la sportivité pure et dure car tout se fait dans la progressivité et la linéarité.

Si ce moteur nous a convaincu et pourra séduire les amateurs de diesel, il y a toujours un critère qui pèche à savoir la consommation car même en roulant relativement calmement on n’arrive que très difficilement à descendre en dessous des 9 l/100 km. Un point négatif auquel vient s’ajouter un malus de 750 €.

Un comportement inchangé

L’arrivée de ce moteur de 200 ch ne change pas fondamentalement le comportement de la 159 qui est toujours pénalisée par un poids important, malgré un allégement récent de certains organes lors du millésime 2009. Le train avant n’a aucune difficulté à supporter les 320 Nm de couple et il se montre toujours aussi incisif et précis, ce qui permet de prendre du plaisir au volant en conduite dynamique. Pas de perte d’adhérence à signaler donc. Cet essai nous a permis également de nous rendre compte une nouvelle fois des qualités de filtration de la 159. Même montée sur des jantes de 18 pouces, celle-ci est toujours aussi confortable et absorbe parfaitement les différentes irrégularités de la route. Une belle performance qui confirme sa vocation de dévoreuse de kilomètres ; le tout dans un bon confort phonique.