Après quelques jours de forte chaleur, le temps orageux avec des nuages sombres menaçant à tout instant de laisser échapper des trombes d'eau ne tempère pas mon enthousiasme d'essayer la Daihatsu Copen 2006, car il est bien connu que tous les cabriolets peuvent être appréciés décapotés même en cas de fortes averses à partir d'une certaine vitesse propre au modèle. C'est très rafraîchissant et ça ne manque pas d'étonner les autres automobilistes tristement enfermés dans leurs boîtes de métal bien étanches. Malgré les quelques gouttes qui commencent à tomber, c'est donc avec un léger sourire de fin connaisseur que je replie le toit de la midget japonaise. Quelques minutes plus tard, alors que la pluie s'est faite plus intense, les cheveux trempés et la manche gauche du t-shirt alourdie par l'eau, une de mes certitudes vient de tomber et je me résigne à me garer pour remettre le toit en place afin de ne pas abîmer les sièges en cuir, sous le regard goguenard des autres usagers de la route. La honte.

Le problème ne vient pas de la voiture, mais de moi : mon front dépasse légèrement au dessus du pare-brise et mon bras gauche ne peut adopter une position confortable qu'en le mettant à la portière. Une fois à l'abri, c'est pire. Il a fallu que je me tasse dans le siège pour ne pas me faire briser la nuque par le toit se déployant et les vitres latérales de la taille de meurtrières font passer celles d'une Audi TT pour des baies vitrées de véranda, mais au moins je suis au sec. Plus de 1m80 n'étant pas taillé comme un cure-dent, passez donc d'ores et déjà votre chemin.

Forcément, avec une longueur de 3m40 et une largeur de 1m47, il ne fallait pas s'attendre à un confort de Maybach 57S et à un volume de chargement de Citroën C5 break, mais espérons qu'il y ait déjà une certaine intimité entre vous et votre passager parce qu'il est difficile d'éviter les frôlements douteux dès qu'on entreprend de changer de vitesse et vous devrez probablement garder les mêmes vêtements si vous partez en week-end, le volume du coffre une fois le toit plié ne dépassant pas les 14 litres, soit 3l de moins que la... boîte à gants d'un Renault Scénic 2.

Voiture de OuiOui du 21ième siècle, la Daihatsu Copen voit, pour cette cuvée 2006, son volant positionné du bon côté et son moteur 660cm3 turbo de 68ch si typique troqué contre un plus conventionnel 1.3l atmosphérique délivrant 87ch (malheureusement) aux roues avant. Ce dernier fait preuve d'une grande vivacité à bas régime, bien aidé par une boîte de vitesse aux rapports courts et au maniement ferme et permettant d'en remontrer à bien plus gros quand il s'agit de s'extraire de la masse au feu vert. Un véritable pousse-au-crime tant on en vient à se réjouir d'un feu rouge. Par contre, rien ne semble plus arriver après 3000tr/min, à part une augmentation notable du niveau sonore, et les suspensions très sèches lui donnent certes une maniabilité de kart, permettant de se faufiler dans la circulation avec aisance, mais réclameront rapidement un abonnement chez un chiropracteur.

A l'intérieur, l'ambiance offerte par les sièges au rouge vif et le volant Momo fleurent bon le sport, même si la finition et la qualité des matériaux laissent clairement à désirer. Le plus gros défaut ? Sans aucun doute les pare-soleils. Pas assez rigides et à l'utilité discutable, leurs extrémités vibrent et sont en plein dans votre champ de vision, une horreur.

Mais ce qu'il y aura paradoxalement de plus frappant lors de cet essai, c'est la sympathie qu'attire la petite Daihatsu. A un feu, un chauffeur de taxi demande son prix, sur l'autoroute un motard la double le pouce levé et pendant la séance photo, la Copen fera merveille auprès de la gente féminine. Une véritable arme de séduction massive qui fait oublier bien des défauts.

Retrouvez bientôt l'essai complet et sérieux de la Daihatsu Copen 2006 dans le magazine de Caradisiac.