Jamais 2 sans 3 dit le vieil adage. Et la série des monstres routiers n'y échappe pas. Avant de quitter les USA et de sillonner le monde à la recherche de nouveaux missiles sol-sol, je n'ai pas résisté à la tentation vous présenter le modèle ultime de Corvette. La Corvette C4 a peut-être été la plus sage au niveau du design, c'est la seule qui passerait presque inaperçue. Néanmoins, c'est la seule génération qui a reçu un moteur 32 soupapes, la désormais mythique ZR-1. Mais cette version qui sortait pourtant 400 chevaux, en faisant d'ailleurs l'une des voitures les plus puissantes au monde quand elle est sortie, fait presque figure de petit joueur devant celle que je vais vous présenter. Callaway n'a jamais fait dans ce que l'on peut appeler la dentelle pour préparer ses Corvette. Et ce coup-ci, il a réellement mis le paquet. Callaway Corvette Sledgehammer : La « masse », en français. Parti de la version V8 5.7 TPi de 1987 (16 soupapes donc), Callaway n'y a pas été par 4 chemins pour booster la ‘Vette. Il aurait pu lui greffer un arbre à cames plus violent et libérer l'échappement, mais non, ça n'aurait pas été suffisant. La solution utilisée ici est bien plus efficace : la greffe d'une paire de turbocompresseurs soufflant à 22 psi. Evidemment, toute la cinématique de refroidissement est modifiée, tous les éléments moteur renforcés pour pouvoir encaisser le surplus de puissance. Des performances météoritiques : Le V8 ainsi préparé produit environ 880 chevaux à 6250 tours/minute et a un couple de 1050 N.m a 5250 tours ! Vous imaginez que les performances sont de premier ordre : Le 0 à 100 Km/h est abattu en 3.9 secondes, le 400 mètres départ arrêté en 10.6 secondes, mais c'est surtout la vitesse de pointe qui est effarante. 410 Km/h ! Elle a longtemps porté le nom de véhicule terrestre homologué le plus rapide au monde, il n'y a que la Bugatti Veyron qui l'a dépassée récemment. Mais au delà de ce record du monde, la Sledgehammer était aussi très confortable, était équipée de tous les raffinements possibles comme la climatisation ou les vitres électriques. La carrosserie n'est pas en reste, car elle a été redessinée pour offrir de la stabilité à 400 Km/h, on pourra aussi distinguer les discrètes ouvertures devant le capot moteur pour alimenter en air frais le moteur suralimenté. La Sledgehammer a aussi été équipée de pneumatiques spéciaux développés par Good Year, Callaway avait effectivement préparé une voiture hors du commun, et les pneumatiques adéquats pour s'aventurer à de telles allures n'existaient pas sur des voitures de série. On peut penser que la fiabilité était aussi au rendez-vous, puisque après avoir réalisé son record du monde, la Corvette a été conduite sur l'autoroute jusqu'aux locaux de Callaway dans le Connecticut ! Malheureusement, elle n'a été produite qu'à un exemplaire, mais Callaway affirme que pour 400 000 $ il serait possible d'en reproduire une ! A un prix battant largement toute concurrence à ce niveau de performances, une fiabilité pas forcément inférieure à celle d'une Veyron, et l'exclusivité d'avoir un modèle unique, si seulement j'avais le choix...en plus des moyens !