L'officialisation par l'OMS du placement des particules émises par les Diesel dans la catégorie 'cancérogène' fait trembler les constructeurs qui ont investi lourdement et depuis longtemps sur ce type de moteurs. Chez PSA Peugeot Citroën qui est un des leaders dans le domaine, la réaction peut sembler en décalage avec les informations parues ces derniers jours puisque selon Christian Chapelle, directeur des chaînes de traction chez PSA, interrogé par l'Usine Nouvelle : « il n'y a plus de problème de particules avec les moteurs Diesel »


Pour lui, l'étude du CIRC qui a servi de base à l'OMS « doit être prise avec prudence car elle a été réalisée sur des mineurs de fond entre les années 1967 et 1997 exposés à des équipements Diesel anciens et dans des endroits confinés. ».

Nous ne contestons pas cette étude, nous pensons simplement qu'elle n'est pas représentative du monde automobile moderne

Il explique encore que depuis les années 70, la qualité des carburants s'est améliorée et que désormais l'industrie automobile sait traiter ce problème grâce notamment aux filtres à particules introduits dans les années 90. « Ainsi, en 1970, une Peugeot 404 Diesel émettait 1200mg de particules au km alors qu'une 406 Hdi de 1998 ,'en rejetait plus que 30mg. Aujourd'hui, avec les normes Euro V, nous sommes sous la barre du mg ! »


À ceux qui rétorquent que les scientifiques s'inquiètent des conséquences des nanoparticules encore plus nocives, Christian Chapelle répond que « les filtres à particules de la marque sont très efficaces sur les rejets compris entre 10 nanomètres et 100 micromètres, soit ceux que l'ADEME considère comme les plus nocifs pour la santé. Notre FAP filtre 99,9% des particules. Nous ne contestons pas cette étude, nous pensons simplement qu'elle n'est pas représentative du monde automobile moderne »


Bref, cette annonce de l'OMS inquiète PSA qui est dans le wagon de tête des concepteurs et fabricants de moteurs Diesel. Le placement des particules des moteurs Diesel au rang de danger de santé publique pourrait évidemment engendrer des prises de décisions lourdes de conséquences pour tous les constructeurs ayant massivement et quasi exclusivement investi dans ce secteur. La bataille et les lobbysmes divers ne font que commencer. Ou continuer plutôt.