Une fois au volant, les premières impressions offertes par l'extérieur et la fiche technique demeurent. Le parti pris de la marque à l'ovale a été d'offrir à la Focus, conformément à la version essence, un châssis ferme, extrêmement ferme même, malgré le fait que notre modèle d'essai ne soit pas équipé des jantes de 19 pouces en option avec pneus en 235/35 mais « que » des 18 pouces chaussées en 235/40. Pas de roulis ni de tangage donc et une efficacité certaine, mais transmettre intégralement les imperfections de la route dans l'habitacle se fait évidemment au détriment du confort, surtout que les sièges baquet méritent tout à fait leur nom en vous enserrant un peu trop puissamment si vous avez le dos large, comme on dit poliment. La direction est très rapide mais remonte peu d'informations, a contrario des effets de couple qui se frayent de temps en temps un chemin jusqu'au volant, tandis que la boîte, si elle a le mérite d'être mécanique, offre un maniement, une course et des verrouillages des plus communs. C'est certain, cette ST, toute TDCi soit-elle, a un comportement de véritable sportive, avec les avantages et les inconvénients que représente un tel choix. Mais quand on a déjà fait la concession d'opter pour une mécanique diesel dans le but logiqued'aligner des kilomètres - puisque la version essence est plus performante et à un tarif proche malus compris - ne recherche-t-on pas aussi des réglages moins extrêmes offrant plus de polyvalence ?


C'est en tout cas ce que propose la 308 GT HDi qui ramène le curseur un peu plus au milieu entre efficacité et confort, que ce soit par la façon dont elle est suspendue ou par sa boîte de vitesses automatique. Cette EAT6, si elle se montre particulièrement agréable jusqu'à un rythme soutenu, se montre toutefois un peu dépassée au-delà. Routière puissante et silencieuse par défaut, la Peugeot offre de plus une fonction dont n'est curieusement pas dotée la Ford : un mode sport. Les compteurs virent alors au rouge et la réponse à l'accélérateur est plus vive, tout comme la direction, sans les remontées de couple désagréables. Pas de véritable changement de visage ici pour atteindre le caractère radical de la Focus, mais la compacte au lion se montre alors à la fois plus facile et plus ludique, en sortant enfin le joker de son jeu de cartes : son poids. Avec 150 kg de moins sur la balance, elle fait preuve en effet d'une vivacité et d'un équilibre auxquels ne peut prétendre la ST TDCi, sensations que le petit volant ne fait que décupler.


Cette différence de poids en faveur de la française gomme son désavantage apporté par sa boîte automatique, tant en performances en ligne droite qu'en consommations, l'une comme l'autre se marquant à la culotte dans chaque domaine, 8,1 s au 0 à 100 km/h pour la Ford et 8,4 pour la Peugeot, et 7,5 l/100 km constatés pendant la durée de notre essai pour les deux.