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Alfa 156 V6 vs BMW 323i : des berlines aux 6-cylindres magiques, dès 3 500 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Rouler en famille tout en profitant d’un moteur de rêve sans se ruiner, c’est simple. Il suffit d’opter pour une de ces deux protagonistes, offrant chacune un 2,5 l enchanteur. Mais laquelle choisir ?

Alfa 156 V6 vs BMW 323i : des berlines aux 6-cylindres magiques, dès 3 500 €

Les forces en présence

  • Alfa Romeo 156 V6 (1997-2005) : berline 4 portes, 6-cylindres en V 2,5 l, 192 ch, 1 320 kg, 230 km/h, à partir de 3 500 €.
  • BMW 323i (1997-2001) : berline 4 portes, 6-cylindres en ligne 2,5 l, 170 ch, 1 410 kg, 225 km/h, à partir de 4 000 €.

Heureuse époque où le plaisir d’un beau 6-cylindres pouvait se déguster en famille, à prix presque raisonnable. Alfa Romeo et BMW s’étaient fait une spécialité de ce type de moteur, l’italien préférant une architecture en V, le bavarois s’en tenant à un bloc en ligne transférant sa puissance aux roues arrière. Tous deux ont sorti presque en même temps une berline trois volumes se voulant chic, la 156 d’un côté, la Série 3 E46 de l’autre. La première se démarque par son look plus charmeur que jamais, la seconde par un retour à une belle qualité de finition, et les deux proposent des performances similaires ainsi qu’un petit tempérament sportif.

Présentation : coup de cœur contre tradition

L’Alfa Romeo 156 comporte son lot de références au passé, comme la grande calandre et la plaque déportée sur le côté. Ici, une version de 2002 reconnaissable à ses rétros peints.
L’Alfa Romeo 156 comporte son lot de références au passé, comme la grande calandre et la plaque déportée sur le côté. Ici, une version de 2002 reconnaissable à ses rétros peints.

C’est peu de dire que le rachat d’Alfa par Fiat en 1986 n’a pas suscité que de l’enthousiasme à Milan. Les premières synergies ont engendré la 155, en 1991, qui, si elle ne manquait pas de qualités, a raté sa cible par la faute d’un style maladroit et d’une technique rejetée par les alfistes : plateforme de Fiat Tipo et roues avant motrices.

Pour la remplacer, on a tout remis à plat et décidé de produire une auto qui devrait incarner au plus juste l’ADN Alfa. Cela donne la berline 156, lancée fin 1997 parée d’une superbe carrosserie, due à l’équipe de Walter de Silva. Fluide, élégante et comportant son lot de références aux milanaises d’antan, elle n’est pas le seul atout de l’italienne, qui inaugure le premier diesel common-rail au monde, ce qui lui permettra d’être élue Voiture de l’année 1998. Elle se pare aussi de trains roulants sophistiqués (double triangulation avant, essieu multibras fortement influencé par Lancia à l’arrière), ce qui aide à oublier qu’elle dérive toujours de la Tipo.

La 156 récupère le fabuleux V6 Busso de la 155, en le coiffant de culasses contenant 24 soupapes. Résultat, une puissance de 190 ch et de belles performances : 230 km/h en pointe, 0 à 100 km/h en 7,3 s. À 199 700 F (42 000 € actuels selon l’Insee), la 156 V6 est chère, mais bien équipée : clim auto, sono, airbags, 4 vitres électriques, sellerie cuir… Un Pack Sport permet de s’offrir des sièges Recaro, une décoration plus typée et une suspension affermie. Par la suite, la 156 V6 ne va mécaniquement pas évoluer. Elle va simplement recevoir un ESP et une planche de bord modifiée en 2002 (une clim bizone apparaît simultanément), et subir un restylage en 2003. Là, la 156 V6 se dédouble en Distinctive (cuir supprimé) et Selective (cuir et sono Bose de série), avant de disparaître en 2005.

En E46, la BMW Série 3, ici en 1998, reprend les trouvailles de sa devancières E36 comme les projecteurs sous verrière.
En E46, la BMW Série 3, ici en 1998, reprend les trouvailles de sa devancières E36 comme les projecteurs sous verrière.

Apparue un poil plus tard que l’Alfa fin 1997, la BMW Série 3 E46 a moins à prouver, sa devancière E36 s’étant bien vendue. Aussi en reprend-elle les grandes lignes : propulsion, moteurs 6-cylindres, essieu arrière multibras, jambes McPherson à l’avant. Surtout, elle corrige le gros défaut de celle à laquelle elle succède : une finition indigne.

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Ainsi, l’E46 arbore une superbe planche de bord dans la plus pure tradition BMW : finition de haute volée, console orientée vers le conducteur, ergonomie exemplaire. Le tout s’habille d’une carrosserie sobre et de bon ton, due à l’équipe d’un Chris Bangle qui n’a pas pu exprimer sa fantaisie. Sous le capot, les 6-cylindres sont de mise en 2,0 l (150 ch), 2,5 l (170 ch) et 2,8 l (193 ch).

Le bloc intermédiaire qui nous intéresse équipe la 323i, facturée 215 000 F (44 700 € actuels selon l’Insee). Cette version est rapide : 230 km/h au maxi, 0 à 100 km/h en 8 s. Cela dit, l’équipement de série reste moyen : clim manuelle, six airbags, antipatinage, vitres et rétros électriques, banquette rabattable. Pour le cuir, les jantes alliage, ou les sièges sport, il faut piocher dans les options ou choisir un pack. Après un excellent début de carrière, la BMW est modifiée pour 2001. À cette occasion, le 2,5 l passe à 192 ch et équipe la 325i, qui remplace la 323i. Les performances maxi augmentent, au contraire des reprises aux régimes moyens. La Série 3 E46 berline quitte la scène en 2005.

Fiabilité / entretien : une BMW plus simple

Très solide, le V6 a cela dit besoin d’un entretien relativement coûteux, comme le changement périodique de la courroie de distribution.
Très solide, le V6 a cela dit besoin d’un entretien relativement coûteux, comme le changement périodique de la courroie de distribution.

Éprouvé, le V6 de l’Alfa 156 se révèle fiable et très endurant, à condition d’être bien entretenu. Cela passe par un changement de la courroie de distribution vers 80 000 km, ce qui coûte plus de 1 000 €. On doit aussi renouveler régulièrement les bougies, ce qui demande, là aussi, un peu de main-d’œuvre.

Pas de souci côté boîte, mais l’embrayage est souvent usé avant 100 000 km, ce qui, là aussi, se solde par une facture de plus de 1 000 €. Autres éléments à remplacer dans cette zone de kilométrage : les silentblocs de triangles de suspension avant. Enfin, sur les exemplaires les plus anciens, la rouille peut attaquer les soubassements.

Le 6-en-ligne de la BMW 323i, très robuste, simplifie sa maintenance avec la chaîne de distribution, mais les bougies situées sous l’auvent sont peu accessibles.
Le 6-en-ligne de la BMW 323i, très robuste, simplifie sa maintenance avec la chaîne de distribution, mais les bougies situées sous l’auvent sont peu accessibles.

Tout comme l’Alfa, la BMW profite d’un moteur très solide et capable d’encaisser de gros kilométrages. Pas de courroie de distribution ici mais une chaîne, ce qui facilite grandement la maintenance, même si les guides devront être contrôlés vers 150 000 km. Les bougies se changent moins souvent que sur l’Alfa, mais elles ne sont pas forcément plus accessibles, surtout celles situées sous le pare-brise.

Pas de faiblesse sur la boîte manuelle, ni l’embrayage, qui passe facilement les 130 000 km. Vers 100 000 km, on devra toutefois changer les silentblocs de suspension avant. Si la corrosion n’affecte pratiquement pas la 323i, on fera très attention aux attaches de son essieu arrière : elles s’arrachent parfois. Cela se refait mais à un certain coût.

Avantage : BMW. Pas plus solide mécaniquement que l’Alfa, la BMW est en revanche d’un entretien plus simple et moins cher.

Vie à bord : charme italien contre rigueur allemande

Tableau très joliment présenté pour l’Alfa 156, mais la finition reste loin de celle de la BMW. Ici, une auto de 2002, avec les nouvelles commandes de clim et l’écran central.
Tableau très joliment présenté pour l’Alfa 156, mais la finition reste loin de celle de la BMW. Ici, une auto de 2002, avec les nouvelles commandes de clim et l’écran central.

Tout comme la carrosserie, le tableau de bord de la 156 a été dessiné avec beaucoup de soin. Agréable à l’œil, plutôt ergonomique, il profite aussi d’une qualité très convenable. De plus, dans l’ensemble la présentation est très flatteuse : on ne s’ennuie pas à bord. Pour sa part, la sellerie délivre un joli confort, mais l’habitabilité n’a rien de mirobolant, pas plus que la luminosité à bord. Heureusement, l’équipement se révèle complet, comme on l’a vu.

Le tableau de la BMW 323i, ici en 1998, est un modèle d’élégance, d’ergonomie et de qualité.
Le tableau de la BMW 323i, ici en 1998, est un modèle d’élégance, d’ergonomie et de qualité.

La BMW impressionne par l’élégance de sa planche de bord ainsi que sa finition de très haut niveau. Tout semble taillé dans le roc ! En revanche, l’habitabilité ne semble pas supérieure à celle de l’Alfa, et les sièges, dans leur configuration standard, n’offre qu’un confort très moyen. Par ailleurs, l’équipement de base demeure inférieur à celui de l’Alfa, mais l’habitacle est plus lumineux et garni de rangements très pratiques.

Avantage : BMW. Pas plus spacieuse que l’Alfa et moins équipée, la BMW rafle la victoire grâce à sa finition et ses aspects pratiques.

Sur la route : chant contre chant

Au moteur vif et musical répond un châssis alerte et joueur sur l’Alfa 156 V6, ici en 1998.
Au moteur vif et musical répond un châssis alerte et joueur sur l’Alfa 156 V6, ici en 1998.

Parfaitement installé dans la 156 grâce au volant réglable dans les deux plans, on réveille le V6. Et là, enchantement ! Dès le ralenti, ce bloc prodigue une sonorité incroyable, qui renforce ensuite son ensorcellement à mesure qu’il prend des tours. D’une douceur incroyable, il monte crescendo en régime, plutôt que de façon linéaire, délivrant un agrément exceptionnel. Surtout qu’il a une sacrée santé, le bougre.

La boîte 6, très agréable à manier, le seconde impeccablement. Le châssis est à l’aune du moteur : direction rapide et consistante, train avant incisif, arrière enclin à se placer au lever de pied… La 156 profite d’un très beau dynamisme, d’une tenue de route extrêmement sûre en toutes circonstances, et d’un bon freinage. Reste que la suspension n’aime pas les aspérités, qui compromettent le confort.

Plus paisible que l’Alfa, la BMW 323i, ici en 1998, se montre plus confortable et presque aussi rapide.
Plus paisible que l’Alfa, la BMW 323i, ici en 1998, se montre plus confortable et presque aussi rapide.

La position de conduite de la BMW 323i est encore meilleure que celle de l’Alfa, car volant et siège se règlent sur une plus grande amplitude. À la mise en route, le bloc allemand séduit lui aussi par sa sonorité. Une mélodie presque crémeuse s’infiltre dans l’habitacle à mesure que le régime augmente, caressant les oreilles. C’est beau ! Très souple, le 6-cylindres allemand n’est pas aussi expansif que le V6 italien, mais ses performances n’ont pas grand-chose à lui envier, surtout que la boîte, elle aussi fort plaisante à manier, ne compte que 5 rapports.

Reste cette foutue pédale d’embrayage, difficile à doser. Côté châssis, la BMW n’est pas aussi dynamique que l’Alfa, ni aussi précise. Elle cherche d’abord à rassurer, offrant un comportement routier très rigoureux, du moins sur le sec. Sur le mouillé, on se méfiera de la poupe, même en lever de pied. Le freinage est excellent, mais pas très endurant. La 323i tente de se rattraper par un meilleur confort de suspension et une insonorisation plus poussée.

Avantage : Alfa Romeo. Plus sûre mais aussi plus dynamique, un poil plus véloce et musicale, la 156 prend le dessus sur la 323i malgré son moindre confort.

Budget : elles montent !

Superbe sellerie cuir de série pour l’Alfa 156 V6, mais l’habitabilité reste moyenne et la banquette fixe.
Superbe sellerie cuir de série pour l’Alfa 156 V6, mais l’habitabilité reste moyenne et la banquette fixe.

On trouve des 156 V6 en bon état pour 3 500 €, prix auquel elles avoisinent les 150 000 km. Une très belle auto de 100 000 km dépasse déjà les 6 000 €, et celles vraiment nickel peuvent flirter avec les 8 000 €.

Il faut pas mal d’options pour obtenir cette belle sellerie sport en cuir sur la BMW : à privilégier à l’achat. La banquette arrière se rabat.
Il faut pas mal d’options pour obtenir cette belle sellerie sport en cuir sur la BMW : à privilégier à l’achat. La banquette arrière se rabat.

Une belle 323i ne réclame pas moins de 4 000 €, affichant parfois un très fort kilométrage (plus de 250 000 km). Une auto de 150 000 km s’affichera plutôt vers les 5 500 €, prix qui grimpe à 8 000 € pour un exemplaire d’environ 100 000 km. On en a même vu un de moins de 60 000 km à ce prix, en boîte auto, mais ce genre d’offre est trop rare pour être représentative.

À noter que la BMW consomme nettement moins que l’Alfa : 9 l/100 km en moyenne basse, contre 11 l/100 km coté italien.

Avantage : égalité. À condition équivalente, l’Alfa coûte un peu moins cher que la BMW, mais elle est nettement plus gourmande…

Moins rationnelle que la BMW, l’Alfa 156 V6 perd le match au point mais si l’émotion entre en ligne de compte, elle ne peut que vous faire craquer. Ici en 1998.
Moins rationnelle que la BMW, l’Alfa 156 V6 perd le match au point mais si l’émotion entre en ligne de compte, elle ne peut que vous faire craquer. Ici en 1998.

Verdict : la BMW aux points

Plus aboutie, la BMW rafle la victoire aux points. Hormis un équipement un peu chiche et un essieu arrière à surveiller sur le mouillé, elle n’a rien à se reprocher. Elle est rapide, sûre et musicale. L’Alfa marque le pas côté finition, entretien et consommation, mais par sa musique, ses performances et son dynamisme supérieurs plaira davantage aux amateurs de conduite active.

Homogène, très bien fabriquée et relativement sobre, la BMW 323i, ici en 1998, l’emporte.
Homogène, très bien fabriquée et relativement sobre, la BMW 323i, ici en 1998, l’emporte.

Au final

Thème Avantage
Fiabilité/entretien BMW
Vie à bord BMW
Sur la route Alfa Romeo
Budget Égalité
VERDICT BMW

> Pour trouver ces modèles en occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale : Alfa Romeo 156, BMW Série 3 E46.

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