Et maintenant, Nissan et Renault pourraient former une nouvelle alliance !
Après s’être déchirés pendant près d’une décennie, Nissan et Renault pourraient finir par rebâtir une véritable alliance. Il faut dire que tout a changé chez le constructeur japonais depuis le changement de direction. Et le temps presse pour sortir du gouffre…

Du début des années 2000 jusqu’à celui de la décennie suivante, l’Alliance Renault-Nissan a été un formidable vecteur de réussite. Une fois redressée par sa direction mise en place par Renault, Nissan a même porté la croissance du groupe pendant de longues années en profitant à la fois d’excellents résultats aux Etats-Unis, d’un développement extraordinaire en Europe et de bonnes performances au Japon. De quoi amener l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi (la marque aux diamants ayant été ajoutée dans cette formation car détenue en majorité par Nissan) jusqu’à la place de premier constructeur mondial de voitures en 2017, même si cet objectif de devancer Toyota et Volkswagen au titre de plus gros groupe automobile en nombre de ventes n’était clairement pas un gage de rentabilité.
Car ensuite, tout a basculé. Convaincu d’être le moteur de la croissance de l’alliance et de traîner Renault comme un boulet tout en devant se soumettre à ses décisions, le board japonais de Nissan a réussi à renverser avec fracas le président-directeur général de l’alliance Carlos Ghosn, profitant de ses montages financiers sulfureux pour le faire sauter avec l’aide de la justice du pays. Les pertes ont remplacé les profits et alors que Renault et Nissan cherchaient à se refaire une santé chacun de leur côté, le second constructeur cité ne voulait plus entendre parler d’alliance. Les parts de Renault dans Nissan ont d’ailleurs été revues à la baisse en 2023 (35,7 % à l’heure actuelle), les actions restantes constituant un sujet délicat à cause de leur perte de valeur.
Après la séparation…
Après une profonde restructuration interne et un changement de stratégie, Renault peut à nouveau se targuer de présenter une bonne santé économique malgré quelques turbulences récentes (et notamment la fuite de son président Luca de Meo, qui semblait déterminé à acter définitivement la fin de l’alliance). Nissan, qui vient de lancer plusieurs voitures électriques issues de synergies techniques réalisées avec la marque au losange (la nouvelle citadine Micra basée sur la Renault 5 et la Leaf reposant sur l’architecture AmpR Medium développée par Renault tout comme le SUV Ariya), se trouve dans une situation autrement plus inquiétante : à cause de mauvaises décisions stratégiques de son ancien patron (qui faisait d’ailleurs partie de l’équipe à l’origine du « push » de 2018), Nissan a perdu 4,6 milliards d’euros en 2024 et cherche à se reconstruire.
Après avoir essayé sans succès de fusionner avec Honda, le constructeur japonais a changé de direction et nommé Ivan Espinosa à sa tête. Le nouveau patron prévoit de faire beaucoup d’économies et de licencier à tours de bras, mais il lui faudra trouver d’autres solutions pour assurer la pérennité de la société.
…le retour de l’alliance ?
Comme le rapportent les journalistes du Financial Times, ces solutions pourraient passer par… le retour à une véritable alliance avec Renault ! Le nouveau président-directeur général du groupe au losange, François Provost, est en contact direct avec Ivan Espinosa comme l’a confirmé un porte-parole. Son but ? Voir comment les deux constructeurs pourraient collaborer de façon plus poussée.
D’après la même source, François Provost serait très ouvert au partenariat avec Nissan et le constructeur japonais demanderait à joindre les forces des deux groupes pour concevoir davantage de véhicules en commun. En avril dernier, déjà, de nouvelles collaborations entre Renault et Nissan se dessinaient avec des synergies sur le marché indien mais aussi le projet d’une nouvelle microcitadine Nissan reprenant la base technique de la dernière Renault Twingo et de la future Dacia. D’après les journalistes du Financial Times, les tractations pourraient aller plus loin encore.
Alors que Honda se disait prêt à reprendre les négociations avec Nissan après son changement de direction (ce qu’a d’ailleurs récemment confirmé Ivan Espinosa), c’est donc une intensification de la collaboration entre Nissan et Renault qui se dessine. Au point de revenir aux rapports de force qui étaient ceux de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ? Sans doute que non, mais les deux groupes pourraient planifier d’importantes économies d’échelles en mettant à nouveau en commun plusieurs plateformes techniques pour leurs modèles et en se répartissant intelligemment leurs sites de production à travers le monde. Peut-être aussi que la présence toujours très forte de Nissan aux Etats-Unis peut potentiellement aider Renault qui cherche toujours un moyen d’y pénétrer avec Alpine.















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