L’arrêt de la Ford Focus marque-t-il le début de la fin des berlines compactes en général ?
L’INFO DU JOUR - La mise à mort était attendue, elle est officielle depuis quelques jours. La Ford Focus n’est plus et avec elle, ce sont peut-être 50 ans de règne qui disparaissent, celui des berlines compactes, voitures les plus vendues à travers l’Europe, jusqu’au succès des SUV.

On se doutait que le couperet allait tomber. C’est fait. Le samedi 15 novembre, la dernière Ford Focus est sortie des chaînes de l’usine de Saarlouis en Allemagne. Une unité de production qui, de fait, ne fabrique plus la moindre auto depuis le début de cette semaine.
Avec une fin programmée depuis le mois de mars dernier, et annoncée dès 2022, l’Américain ne fait pas que stopper un modèle qui, il est vrai ne se vendait plus très fort. Avec cette annonce, il enterre tout un monde, et en finit avec une certaine idée de l’automobile : celle de l’auto classique de monsieur tout le monde, qui a dominé l’Europe pendant presque un demi-siècle : la berline compacte.
Près de 50 ans de domination
C’est du moins le premier clou du cercueil de ce segment que l’ovale est en train d’enfoncer. Un genre inauguré par la Volkswagen Golf en 1978 et qui allait devenir le chouchou des familles des classes moyennes jusqu’à la fin du XXe siècle. C’est simple : tous les constructeurs généralistes comme premium se devaient d’avoir à son catalogue un engin du segment C qui, sauf en France, pays des citadines, était leur best-seller.
La classe moyenne en question n’en veut plus de ces berlines à hayon et se jette sur les SUV, pas forcément compacts, mais aussi pseudo-urbains, qui font parfaitement le job, pour ce que les familles leur demandent : caser les bambins à l’arrière et leurs affaires dans le coffre.

Et peu importe que ces autos hautes sur pattes soient un peu moins confortables que les berlines compactes, et peu importe aussi qu’elles soient un peu moins scotchées au sol. Ces familles ne sont pas (toutes) des journalistes auto.
La tenue de route et le confort, mais aussi la qualité de fabrication, étaient les autres symboles de la Focus. Car avec elle, l’entité européenne de l’Américain a changé de braquet. Avant, sa compacte s’appelait Escort, une auto à la finition et à la tenue de route somme toute aléatoire, sauf dans les versions d’exception.
Une voiture que personne ne pouvait recommander, sauf à sa belle-mère. Grâce à la Focus, et quelque temps plus tard par l’entremise de la citadine Fiesta (disparue elle aussi), les automobilistes se sont pris à considérer autrement cette marque qui devenait enfin susceptible de produire des autos de qualité.
C’est simple, 12 millions de Focus ont été vendues en 27 ans et quatre générations, aidées il est vrai par quelques modèles sportifs RS ou ST d’excellente facture. Mais l’époque n’est plus aux compactes, et même si Ford a annoncé que le thermique n’est pas mort dans sa gamme, changeant d’avis sur le sujet, il ne reviendra pas sur la condamnation de la Focus.
Son futur modèle pourrait être un SUV de plus, qui se glisserait entre le Puma et le Kuga, mais sûrement pas une berline compacte et sûrement pas une auto fabriquée à Saarlouis ou les chaînes se sont arrêtées. L’avenir de cette usine est toujours on ne peut plus incertain puisque Ford a décidé de la vendre.
La fin d’un modèle et peut-être la fin d’un genre
Reste à lui trouver un repreneur. Mais dans ces domaines, la tractation ne se fait pas seulement entre constructeurs. Le land de la Sarre est lui aussi sollicité par la marque éventuellement intéressée, histoire de pouvoir bénéficier de quelques subventions publiques.
Un avenir incertain pour l’usine donc, mais aussi pour ce genre particulier que constitue la berline compacte. Existera-t-elle encore dans 10 ans ? Verra-t-on des Golf 10 et des Peugeot 308 5 sur nos routes ? Rien n’est moins sûr.
















Déposer un commentaire
Alerte de modération
Les données que vous renseignez dans ce formulaire sont traitées par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.
Les données obligatoires sont celles signalées par un astérisque dans ce formulaire.
Ces données sont utilisées à des fins de :
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduite une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL).
Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : Politique de confidentialité
Alerte de modération