2. Le Volvo XC60 restylé T8 sur la route : confort et performances qui bousculent

Nous avons pris la route au volant d'une version T8, la plus puissante. Avec très rapidement une réflexion qui nous est revenue. Car on se l'était déjà faite lors de précédents essais, mais encore une fois, le constat est que la puissance disponible, et les performances associées, sont à l'opposée de la philosophie du châssis.
D'un côté, des accélérations de sportives, des reprises canons, et un tempérament rageur du 4 cylindres électrifié, de l'autre, un confort moelleux, ouaté, et une souplesse de suspension qui invitent au contraire à profiter de la route en toute décontraction et avec flegmatisme. ET de toute façon, la vitesse maxi est bridée à 180 km/h comme toutes les Volvo, quand les concurrents allemands la fixent à 250 km/h.

Alors oui, en mode de conduite sport, qui fait fonctionner de concert thermique et hybride et lâche la totalité des 455 ch, on peut en remontrer à 98 % de la production automobile mondiale. Moins de 5 secondes pour dépasser 100 km/h, ce n'est pas donné à tous, surtout dans le monde des SUV. Et en ligne droite, ça fait son petit effet auprès des passagers, qui en deviendront cependant vite malades.
Un confort type "tapis volant"
Car on l'a dit, les réglages sont tous orientés vers le maximum de confort. Que ce soit en ville, sur route ou sur autoroute, les suspensions (pneumatiques, en option à 2 430 €) de notre modèle d'essai filtrent tout. Un vrai tapis volant. C'est très agréable à train de sénateur. Mais cela n'incite pas à rouler vite. Car pour peu que l'envie se fasse sentir de sortir tous les chevaux (de Dalécarlie), et là, ce sont le roulis prononcé, et les mouvements de caisse, et de pompage, qui vous rappelleront que le XC60 s'est toujours apprécié avec retenue. D'autant que la direction, souple, n'est pas spécialement informative. Les Audi Q5, et surtout BMW X3 et Mercedes GLC, sont bien plus dynamiques volant en main. Mais évidemment plus raides, ou moins souples plutôt, car ils restent confortables, avec un compromis mieux trouvé. Le Suédois n'est pas dans le compromis, il est dans le choix délibéré.

Soyez rassurés tout de même, le comportement est aussi sûr que chaloupé, le grip important, la motricité rarement prise en défaut, grâce à la transmission intégrale. Mais ce n'est pas dynamiquement efficace. Ce qui l'est par contre, c'est le freinage, qui se joue du poids élevé de l'engin, plus de 2,2 tonnes avec conducteur à bord.
Impressionnante par ailleurs est la discrétion à bord. L'insonorisation est redoutable, aussi bien au niveau des bruits de roulement, que des bruits mécaniques ou d'air. Bravo. La conduite autonome de niveau fonctionne aussi très bien, mais les aides à la conduite sont un peu envahissantes par ailleurs. On peut les désactiver pour la plupart.
74 km en tout électrique
Enfin, quid des consommations me direz-vous ? En mode 100 % électrique, nous avons parcouru 74 km avant le réveil du 4 cylindres, ce qui est proche de la valeur homologuée. En parcours urbain, nous l'aurions probablement dépassée. Batterie vide, la consommation sur un parcours majoritairement routier à 70 ou 80 km/h et une petite portion à 110 km/h s'est élevée à 6,9 l/100. De l'autoroute à 130 km/h se serait probablement plus soldée par une valeur proche des 10 litres. Ce qui resterait somme toute acceptable.

Et sur un parcours d'environ 130 km, dont 74 km en 100 % électrique donc, nous avons brûlé en moyenne 2,8 litres/100 km.
Vous l'aurez compris, ce XC60 est l'illustration de l'expression "ce n'est pas parce qu'on PEUT le faire, qu'on DOIT le faire"... Et il s'apprécie bien plus en conduite famille voire juste "rapide". Et les 455 ch sont parfaitement inutiles en réalité. Tout comme doivent l'être les 350 du T6. Reste qu'une autre maxime, attribuée à Jérome Bonaldi, dit "c'est totalement inutile, donc rigoureusement indispensable"...
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