C’est en 1994 que Toyota présentait au salon de Genève le Fun Cruiser, qui devient quelque temps plus tard le Rav 4 (Recreational Active Vehicule à 4 roues motrices) pour des questions de droit. Le succès fut immédiat et cela resta ainsi pendant de nombreuses années. Malheureusement ce n’est plus le cas aujourd’hui et Il est loin le temps où le Toyota Rav 4 caracolait en tête de sa catégorie. Désormais, le SUV japonais est rentré dans le rang en se faisant distancer par de très nombreux concurrents dont notamment les Nissan Qashqai ou le Volkswagen Tiguan. Les années passent, le Rav 4 évolue mais il conserve toujours son look de 4x4 pur et dur. Un peu trop d’ailleurs, peut-être. Par rapport au premier du nom, il a perdu son côté fun, tout en rondeur pour arborer de nos jours des lignes anguleuses. Les dimensions ont sacrément augmenté en passant de 3,69 m à 4, 57 m.


Essai - Toyota Rav 4 D-4D 124  AWD : l'âge de raison ?
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Cela a eu évidemment des répercussions sur les aspects pratiques. Bien heureusement d’ailleurs et ce Rav 4 possède une habitabilité arrière et un volume de chargement particulièrement généreux (577 à 1 776 litres). La présentation intérieure ne respire pas la fantaisie bien au contraire.


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On a un peu l’impression d’avoir face à soi une planche de bord signée d’une célèbre marque de meubles suédoise, l’ergonomie en moins. Le meilleur exemple de cet agencement bizarre est la console centrale dont la partie inférieure est partiellement masquée. Comme souvent, chez les constructeurs japonais, la qualité des matériaux n’est pas extraordinaire mais satisfaisante pour autant : un peu trop de plastiques durs à notre goût mais l’assemblage est excellent


Pour célébrer ce 20e anniversaire, Toyota propose une série spéciale qui se dédouble sous les noms de Club Edition/Sport Edition et qui offre une dotation complète comprenant notamment le hayon électrique, l’accès et démarrage sans clé, les jantes alliage 18 pouces, la peinture métallisée, la navigation tactile, les sièges avant chauffants et la sellerie cuir/alcantara. Revers de la médaille, il faudra débourser la coquette somme de 34 310 € pour notre modèle d’essai. Pas vraiment donné.


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Même si notre Rav 4 est pourvu d’une transmission intégrale, ne pensez pas faire du franchissement pur et dur. Même si la garde au sol est intéressante, on devra composer avec l’absence d’une boîte courte ou de protections de carrosserie. Par contre, aucun souci tout de même pour s’aventurer hors des sentiers battus. Il trouve là un terrain de jeu à sa hauteur avec une transmission très efficace et même équipé d’un blocage de différentiel. Aucun problème de motricité donc. À l’aise sur terre mais aussi sur route. Il distille un confort de bon aloi même si son amortissement est trop ferme. Un mal dû notamment au diamètre des roues trop important. Mis à part cela, le confort est bon même s’il faut reconnaître que le dynamisme n’est pas son fort. En usage « père de famille », le Rav 4 fait preuve d’une belle sérénité, qui se dégrade quand on hausse le rythme avec des mouvements de caisse conséquents et un côté pataud plus flagrant. C’est là que l’on prend conscience que le Rav 4 a été dépassé par certains de ses concurrents. Ce manque de dynamisme est exacerbé par le D4-D 124 ch qui fait son travail sans faire de miracle. 124 ch, un couple de 310 Nm pour un véhicule frôlant les 1 600 kg, tout est dit ou presque. Malgré tout, les relances ne sont pas ridicules mais on apprécie surtout la consommation qui a dépassé tout juste les 7,5 l/100 km/h sur notre essai. Une valeur qui aurait pu être encore meilleure si ce moteur avait été doté d’un Stop & Start.