Le Renault Koleos est disponible sur trois des dix versions proposées en France (Expression 2.5 16v 170 à 24 900 euros, Expression 2.0 dCi 150 à 26 200 euros, Dynamique 2.0 dCi 150 à 28 500 euros) pourvue d’une simple transmission aux roues avant. Une offre qui n’est pas stupide quand on sait que le Nissan Qashqai a été plus vendu en Europe pour 2007 en traction qu’en version All Mode 4x4. Même si à nos yeux le look sans la fonction frise l’hérésie, le client est roi. Il aura toutefois bien tort de se priver de la transmission intégrale semi-permanente à coupleur électro-magnétique qui est à la fois efficace et pas trop chère, demandant un supplément raisonnable de 2 000 €.

C’est d’ailleurs la seule que nous ayons testée sur les routes et les pistes du Moyen Atlas. Elle intègre les modes de transmission 4x2 ou 4x4 géré automatiquement par le système « All mode 4x4-i » identique au X-Trail. Il reste possible de sélectionner les modes 4x2 ou 4x4 manuellement. En mode Auto, la répartition du couple entre trains avant et arrière se fait automatiquement en fonction des conditions d’adhérence. En conditions normales, le couple est uniquement transmis aux roues avant. En cas de perte d’adhérence ou de motricité, une partie du couple est instantanément transférée sur le train arrière. En conditions extrêmes, le couple est réparti à hauteur de 50% sur chacun des trains. En phase de démarrage, quelle que soit l’adhérence, le système répartit le couple moteur sur les quatre roues.

Cette distribution est assurée par un coupleur électronique et gérée par le système de dernière génération « All mode 4x4-i » développé par Nissan pour le X-Trail. Le calculateur dédié au pilotage du coupleur utilise des informations en provenance du calculateur moteur et de différents capteurs : vitesse de roues, vitesse de lacet, accélérations longitudinale et transversale, angle volant et enfoncement pédale d’accélérateur. Traitées en temps réel par le calculateur, ces informations permettent au coupleur de garantir une motricité optimale quelles que soient les conditions d’adhérence. Le système de gestion de la transmission intégrale contribue également à corriger les amorces de sous-virage ou sur-virage par une modification de la répartition du couple entre trains avant et arrière, retardant l’intervention du système ESP.

Bon élève en TT

Sur les surfaces à faible adhérence comme la neige ou la boue, le conducteur peut verrouiller par l’intermédiaire de l’interrupteur en base de console centrale le mode 4x4 en transférant 50 % du couple sur le train arrière. Grâce à ce pourvoyeur de motricité, à une garde au sol de 206 mm pour le 2.5 à essence (passable avec 188 mm pour les versions diesel) et à des angles d’attaque et de départ de respectivement 27 et 31° qui le situe parmi les meilleurs SUV derrière le Freelander, sans avoir l’air d’y toucher, le Koleos se défend pas mal du tout en usage tout-terrain. Il peut aussi compter sur de longs débattements de suspensions et surtout sur un amortissement bluffant d’efficacité. Sur un champs de bosses franchi sur le ralenti destiné à tester les croisements de ponts, il survole les obstacles en douceur, là où tout autre 4x4 du dimanche aurait percuté sur les butées (sauf peut-être le Freelander et le X-Trail).

Afin de faciliter la pratique du tout-terrain pour le béotien, le Koleos est équipé d’un système de Contrôle de la Vitesse en Descente (également opérationnel en marche arrière) qui s’active à l’aide d’un bouton situé à côté de celui du verrouillage des trains. Le dispositif permet de maintenir automatiquement la vitesse de descente à 7 km/h maximum lorsque la pente est supérieure ou égale à 10%. Le système de contrôle en descente permet également de réguler la vitesse de descente du véhicule sur une route enneigée ou verglacée. Pour affirmer sa vocation de baroudeur, le système de navigation optionnel du Koleos comprend des indicateurs sur l’altitude, la pression atmosphérique, l’inclinaison du véhicule, le dénivelé de la pente et sur l’historique de l’altitude des chemins empruntés et d’une boussole numérique.

Confort exceptionnel

Sur route, le comportement du Koleos ne révèle aucune embûche. C’est facile, sain, et relativement efficace –surtout sur mauvaises routes- malgré un sous-virage assez marqué, avec un bon maintien de caisse en virage. Pour situer l’échelle des valeurs en plaisir de conduite comme en sécurité, c’est mieux que Scenic ou Grand Scenic et nombre du SUV compacts déjà anciens, un peu moins bien que Kuga et Tiguan, et franchement pas au niveau d’une bonne berline type Laguna III (sans même comparer à la version GT à 4 roues directrices). Sur chaussée sèche, rien à redire sur l’adhérence des pneus coréens Hancook quasiment aussi bons que les Continental qui équipent certaines versions en haut de gamme. Malheureusement, nous n’avons pas pu vérifier leur réputation douteuse sous la pluie. La direction à assistance électrique se montre suffisamment précise, avec un diamètre de braquage pas trop pénalisant en ville, et le freinage efficace et endurant sur nos deux versions essayés.

Là ou le Koleos se détache du lot, c’est au niveau du confort de suspension, qui nous a semblé encore plus remarquable encore que celui du Nissan X-Trail, qui lui-même était devenu notre référence en détrônant le Land Rover Freelander. C’est vraiment le point fort du crossover Renault sans aucun doute, qui là soutient la comparaison avec les meilleures berlines de la marque. Comme par ailleurs, les sièges sont bien dessinés, l’insonorisation soignée, le confort de roulage permet réellement d’abattre de longs parcours sans fatigue.