2. Alfa Romeo Giulia GTA (2021) - Sur la route, et sur la piste : de l'esbroufe ? Pas vraiment

Essai vidéo - Alfa Romeo Giulia GTA (2021) : trois lettres passionnantes

Notre essai s’est déroulé dans la région de Milan et à Balocco, centre historique de développement de la marque et lieux de naissance de la toute première GTA. Mais avant de mesurer la pleine mesure de l’italienne sur l’une des 27 pistes du site, nous commençons d’abord par une virée sur les routes environnantes. Même au pays des belles carrosseries, et non loin d’un lieu hautement symbolique pour le sport auto, notre GTA Montreal Green, un superbe vert qui souligne parfaitement ses lignes, ne nous a attiré que la sympathie des passants. Dès les premiers tours de roues, cette Giulia plus radicale impressionne par… son niveau de confort.

Extrêmement efficace, la Giulia reste pourtant une confortable routière. Un compromis rare.

Facile et communicative, la Giulia GTA est une véritable machine à sensations.

Non pas que ce critère soit crucial pour un tel modèle, mais la fiche technique nous laissait imaginer une telle fermeté que cet aspect nous a pour le moins surpris. Elle parvient encore à être (en mode Neutre sur le DNA), plus confortable que le duo M3/M4, à la philosophie moins extrême. Un excellent point qui lui permet de rester une routière talentueuse. Même à 170 km/h, le moteur ronronne en 8 à seulement 2 500 tr/min, l’amortissement reste progressif et la direction conserve une relative légèreté. Utiliser confortablement au quotidien une berline de 540 ch, allégée au carbone et dont le châssis a été optimisé pour le circuit, la Giulia GTA a rendu cela possible.

Une italienne comme on les aime

Mais la route grimpe désormais vers les collines, les virages se resserrent et la circulation se fait moins dense. La molette du DNA orientée sur le mode Dynamic fait immédiatement tomber un rapport, et l’accélérateur n’attend qu’une franche sollicitation du pied droit. Le compte tour s’affole et la Giulia est catapultée vers l’avant avec une certaine rage. Jamais violentes mais consistantes, les montées en régimes enivrent l’esprit, enchanté par la sonorité du moteur, lui-même libérée par la ligne d’échappement en titane signée Akrapovic. La boîte 8 est toujours dans le bon tempo et plutôt expéditive dans ses changements de rapport. Direction ultra-directe mais finalement assez facile à doser, train avant rigoureux dans ses placements, amortissement strict favorisant la précision… Cette Giulia GTA ne se laisse pas déborder par ces petites routes sinueuses, bosselées et au revêtement dégradé. Facile et prévisible, l’Italienne n’en délivre pas moins pour autant côté sensations. Sonorité retentissante, remises des gaz façon catapulte en haut du compte-tours, train arrière mobile mais jamais piégeur… Bref, une italienne sulfureuse mais domptable.

Réellement capable sur circuit

Retour à Balocco, où nous attend une GTAm Etna Red. Fermement maintenus dans le baquet, harnais bouclé, arceau dans le rétroviseur central, nous sommes très vite plongés dans le bain de cette ambiance plus radicale. Sur cette piste rapide avec ses grandes courbes d’une part, mais techniques de l’autre, le choix a été fait de régler ses appendices aérodynamiques (splitter avant et aileron arrière) sur une position médiane. Les très collants Michelin Pilot Sport Cup 2 montés en températures, nous attaquons notre premier tour. Un terrain de jeu qui nous permet d’aller chercher le surplus de performances offertes par le moteur, situées haut dans les tours. Bride lâchée, cette Giulia explose et nous propulse de virage en virage sans jamais faire de rétention d’informations.

Sur circuit, les Pilot Sport Cup délivrent un grip phénoménal.

Sur la piste de Balocco, près de 60 ans après la création de la première GTA, cette Giulia GTAm rend un vrai hommage à son ancêtre.

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Communicative et vivante, l’italienne grise par ses performances, et son comportement précis. Le circuit nous permet de déconnecter toutes les aides (Race sur le DNA) et de découvrir la joyeuseté d’une cavalerie nourrie aux hormones. Jouissif. Les optimisations techniques de cette GTAm retardent le sous-virage, et verrouillent de manière autoritaire le travail déjà très minutieux des suspensions. Le grip est phénoménal (cette monte pneumatique est clairement typée piste), et la puissance de freinage des carbone-céramique, puissant et endurant. Bluffant, surtout quand on repense à la douce compagne de balades que cette Giulia gonflée à bloc peut aussi être.

Moteur percutant, efficacité sans faille, train avant infatigable... cette Giulia démontre de vraies capacités sur circuit.

À l'avant, le splitter peut-être extrait sur 40 mm pour favoriser l'appuie aérodynamique.

On pourra toujours pointer le manque de ressenti de la direction, ou la position de conduite moins paramétrable qu’à bord d’une M3 Compétition (les baquets ne se règlent qu’en longitudinal). Mais pinailler sur ses quelques défauts reviendrait à occulter le plaisir procuré par cette Giulia GTA, une phénoménale machine à sensations.