Renault : ventes et résultats financiers en berne

Ce n'est pas une surprise. Jean-Dominique Senard, président du Groupe Renault, l'avait laissé entendre lors d'une récente interview : les derniers résultats du Losange ne sont pas bons, aussi bien sur le plan des ventes que des finances.

Au troisième trimestre, le groupe a livré 852 198 véhicules, soit une baisse de 4,4 % alors que le marché mondial a reculé de 3,2 %. Comme son compatriote PSA, la firme française pointe du doigt l'arrêt des ventes en Iran. Sans ce marché, la baisse de Renault aurait été de 1,8 %.

Une fois de plus, c'est le low-cost qui permet de sauver les meubles. Au troisième trimestre, Dacia augmente de 9,3 %. Lada est à + 4,0 %. Pendant ce temps, la marque Renault plonge de 10,4 % et même de 13,4 % en écartant les utilitaires.

Renault ne semble toutefois pas inquiet en ce qui concerne ses ventes ! Il a reculé de 3,4 % en Europe, mais l'explique par une "base de comparaison élevée liée à l'introduction du WLTP en septembre 2018". Par ailleurs, il y a "l'attente de la pleine disponibilité de la nouvelle Clio". Sa montée en puissance et l'arrivée du Captur 2 devraient relancer les ventes sur le Vieux Continent.

À l'international, Renault a été pénalisé par la chute des ventes sur des marchés où il est bien implanté (- 21,7 % en Turquie, - 30 % en Argentine). Il y a quand même de bonnes nouvelles pour le groupe : ses ventes ont augmenté de 5,6 % au Brésil et de 6,1 % en Russie, avec les bons débuts du SUV coupé Arkana. En Inde, le nouveau minispace Triber permet de limiter la casse (- 7,8 % sur un marché en baisse de - 27 %). En Chine, Renault espère décoller avec l'arrivée de la petite électrique low-cost K-ZE.

Du côté des finances, ce n'est donc pas bon non plus. Alors que PSA a réussi à être dans le vert malgré des ventes qui ont chuté plus lourdement que celles de Renault, le Losange a vu son chiffre d'affaires baisser de 1,6 % à 11,3 milliards d'euros. Plus inquiétant, la chute est de 3,9 % (9,7 milliards) en mettant de côté la division russe Avtovaz. Pour l'expliquer, Renault met en avant la baisse des ventes aux partenaires (Nissan et Daimler) et les effets de change, avec notamment la dévaluation du Peso argentin.

Depuis le début de l'année, le chiffre d'affaires est en recul de 5,1 % à 39,3 milliards d'euros. Les ventes ont chuté de 6 % à 2,79 millions de véhicules.