Le changement de matricule du Wrangler et du Wrangler Unlimited, de MY10 à MY11, correspond au restylage annoncé à l’automne 2010. Il concerne le moteur diesel, la boîte automatique, l’intérieur revisité, ou les équipements de confort et de sécurité, plus nombreux.

Ce remue-ménage vise à  poursuivre la tendance initiée en 2007, rendre le modèle emblématique de Jeep toujours plus polyvalent, jusqu’à pouvoir devenir le véhicule principal de la famille dans le cas de l’Unlimited 4 portes.


Le Wrangler (JK2, 2 portes, 4 places, 4,22 m de long) ne peut prétendre à une telle vocation avec un coffre limité à 141 litres au bandeau et à 429 litres banquette repliée.  Au contraire du Wrangler Unlimited JK4, 4 portes, 5 places, long de 4,75 m à empattement rallongé de 52 mm et coffre de 498 à 935 litres au bandeau, vendu 1 800 € de plus que le Wrangler.

 

L’évolution ne touche pas les dessous, qui sont bien ceux d’un pur franchisseur : chassis à échelle, essieux rigides, etc. Cet essai nous a permis de vérifier que le court comme le long offrent un comportement routier sain et plaisant (pure propulsion sur le sec), un peu plus vif pour le Wrangler, mais l’ESP à régulation anti-retournement bien calibré veille de série sur toutes les versions.

Essai - Jeep Wrangler 2011 : le dur à cuire se civilise encore

Le seul grief va à la robuste direction à recirculation de billes, assez bien assistée, mais qui manque toujours de précision en comparaison des SUV modernes. Le confort de suspension n’est pas non plus totalement à la hauteur aux places arrière, que j’ai conciencieusement testées. Cela malgré un amortissement rigoureux et l’absence de phénomène de copiage ressentis sur de trop nombreux 4x4 de luxe. A vrai dire, l’essieu rigide à l’arrière engendre beaucoup moins de sautillements ou de réactions sèches que nous le craignions, même sur le court, mais il faut convenir que la banquette des SUV à roues indépendantes est généralement plus douillette.

 

 

Venons en aux changements, avec d’abord la belle évolution du moteur diesel fourni par l’italien VM Motori, revu par l’un des plus réputés motoristes de la planète, l’autrichien AVL. Le quatre cylindres 2.8 CRD,  toujours 2776 cm3 de cylindrée et déjà passé Euro V avec filtre à particules, s’offre une augmentation de la puissance conjointement à une baisse de la consommation et du CO2. Un moteur né en 150 chevaux sous le capot du Cherokee, passé en 163, puis en 177 chevaux qui ne cesse de s’améliorer. Son fonctionnement plus discret et le traitement acoustique améliorant l’insonorisation permettent maintenant au Wrangler d’etre presque aussi avare en décibels d’origine mécanique que bien des SUV à la vocation plus routière. Malheureusement, son aérodynamique de command car provoque toujours des bruits d’air allant cressendo au dessus de 110 km/h, évidemment encore plus perceptibles du moment où le moteur se fait discret.



Un Diesel de 200 chevaux sobre et discret


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 Les modifications portent sur différents éléments moteur comme la culasse, le bloc moteur, le refroidisseur et filtre à huile, le système d’injection et celui de recyclage des gaz d’échappement. La puissance passe de 177 à 200 ch, tandis que le couple ne change pas. Il reste de 460 Nm avec la BVA 5 disponible sur les versions Sahara et Rubicon. Il s’agit d’une nouvelle boîte automatique à 5 rapports (NAG1 d’origine MB avec mode séquentiel) moins lente que l’ancienne et dont le convertisseur de couple est moins vorace en énergie. Elle est facturée 1 400 € de plus que la boîte  manuelle à 6 rapports. Avec cette dernière, le couple atteint toujours 410 Nm. Dans les deux cas, la vitesse maxi n’évolue pas officiellement (172 km/h).




Cette motorisation revue concourt à des consommations et des émissions de CO2 en baisse de 9 % à 20 % selon les versions. Ce qui signifie avant tout un malus de 750€ pour le Wrangler 3 portes  Diesel à boite manuelle contre 1 600€ précédemment (auquel n’échappe pas le 5 portes à quelques grammes près), tandis que le 3 et le 5 portes à BVA évite dorénavant le super malus annualisé de 2 600 €.

La baisse de consommation sur les versions BVM6 provient en partie de l’adoption d’un système Stop & Start d’origine Bosch au fonctionnement assez discret. Il est géré par le contrôleur moteur et peut être désactivé à tout moment par le conducteur grâce à un interrupteur situé sur la console centrale. Il fonctionne sous plusieurs conditions, dont  une température ambiante située entre -17°c et 40°C, une altitude inférieure à 2300m, etc.



Essai - Jeep Wrangler 2011 : le dur à cuire se civilise encore

Ce système doit réduire la consommation de carburant et fait baisser de 10% le CO2 émis (jusqu’à 20 % en ville), ce que nous n’avons pas pu vraiment vérifier sur cet essai. Pour le Wrangler Unlimited 2.8 CRD à BVM6 donné pour 7,4 l/100 en cycle mixte que nous avons testé le plus longuement, la consommation moyenne a oscillé entre 10,5 et 11,0 l/100 (chemins, route de montagne et autoroute principalement), tandis qu’au mini, nous avons eu du mal à descendre sous 9 litres. Ce qui représente plus d’un litre de moins que l’ancien 177 ch à usage comparable, et sans doute plus de deux litres en circulation urbaine. Très correct pour un engin de 2 tonnes à vide.



A signaler pour les amateurs, le V6  de 3.8 litres à essence 199 ch/315 Nm et BVA4  reste disponible sur commande spéciale (sauf  finition Sport), pour 1 700 € de moins que le 2.8 CRD FAP à BVA5.