Les connaisseurs auront noté qu'il existe déjà un 3 cylindres 1,0 l essence de 68 ch dans la gamme PSA équipant les Peugeot 107 et Citroën C1, mais il s'agit là d'un moteur d'origine Toyota (Daihatsu, plus précisément), le 1KR-FE, produit au Japon et en Pologne.
Celui de la Peugeot 208 1,0 l Vti est le EB0, issu d'une nouvelle famille de trois cylindres conçue en interne et assemblé en France sur le site de Trémery, en Moselle, et qui comprend déjà l'EB2, un 1,2 l Vti de 82 ch. D'une cylindrée exacte de 999 cm3 et pesant seulement 60 kg, l'EB0 développe donc 68 ch à 5 750 tr/min et 95 Nm à 2 750 tr/min, avec des émissions de CO2 de 99 g/km dans la 208, qui lui octroie un bonus de 200 €.
Dans un environnement urbain, la Peugeot 208 1,0 l Vti est à son aise, avant tout grâce à sa boîte de vitesses mécanique aux cinq rapports extrêmement courts et au maniement heureusement agréable, mais pour s'extraire du trafic, un pied droit lourd sera cependant nécessaire, tout comme utiliser une grande partie du compte-tours. La consommation réelle s'en ressent logiquement : annoncé par PSA à 4,3 l/100 km en mixte et plus spécifiquement 5,2 l en ville, la nôtre s'est établie à 6,5 l pour un essai majoritairement urbain, et plus spécialement dans le gourmand et agressif trafic parisien, ce qui reste une belle performance. Malgré l'absence d'arbre d'équilibrage par rapport à l'EB2, vibrations et bruits restent tout à fait supportables, avec cette sonorité toujours agréable typique des trois cylindres, aux régimes usuels. Sauf au plus bas dans les tours : la mécanique s'y montre étrangement rugueuse et il est donc préférable de rétrograder ou de remettre un coup d'embrayage si on est en en première.
Une brève escapade sur voies rapides et autoroutes nous a très vite démontré qu'il ne s'agit pas là d'un territoire accueillant pour cette 208, à commencer par la bretelle d'accès : il vous faudra en effet attendre 5 500 tr/min en 3e pour dépasser les 100 km/h et les 130 km/h s'établissent à 4 200 tr/min en 5e, régime auquel le petit 3 cylindres vient à bout de l'isolation phonique. Il est certain que vous ne tutoierez pas les limites de l'excellent comportement routier de la 208 avec cette motorisation.
Deux niveaux de finition sont désormais disponibles pour accompagner cette 208 1,0 l Vti : Access et Active. Le premier offre contre 12 250 € (12 850 € en cinq portes) des airbags frontaux, latéraux et rideaux, un dossier de banquette arrière rabattable monobloc, un régulateur/limiteur de vitesse et un volant réglable en hauteur et profondeur. En échange de 14 200 € (14 800 € en cinq portes), Active ajoute l'air conditionné manuel, la boîte à gants réfrigérée, le dossier de banquette arrière rabattable 2/3 1/3, le fameux écran tactile multifonction et les rétroviseurs électriques et dégivrants.
La finition Active, celle de notre modèle d'essai, semble le compromis idéal avec les éléments de confort essentiels. L'habitacle est lumineux et agréable, avec une pointe de couleur bienvenue sur les sièges, et, faisant plus d'1m80, le petit volant si décrié ne me cache rien des compteurs. Le large écran tactile trône de fort belle façon au milieu du tableau de bord, mais on ne peut s'empêcher de se demander si ce n'est pas un peu trop pour afficher seulement une station de radio ou un titre de chanson (ou des photos via le port USB, mais qui fait ça ?). On regrettera cependant que le tableau de bord dans des couleurs claires se reflète un peu trop dans le pare-brise.
À ces tarifs et à ces niveaux d'équipement et de puissance, la concurrence est féroce même si la 208 est la seule à décrocher un bonus écologique. Outsider de poids dans la catégorie, la Ford Fiesta s'affiche en finition équivalente Ambiente à 11 900 € et 13 350 € en Trend (respectivement 12 850 € et 13 950 € en cinq portes) mais dispose à ces prix du 1,25 l 60 ch anémique. Un peu mieux équipée, la Kia Rio 1,2 CVVT 85 ch propose la finition Motion à 12 250 € (12 650 € en cinq portes) avec entre autres rétroviseurs électriques et dégivrants, et dossier de banquette arrière 60/40, et la finition Style à 13 850 € (14 250 € en cinq portes) équivalente à l'Active de Peugeot, mais ses performances sont équivalentes malgré l'écart de puissance, avec une consommation supérieure. Seulement disponibles en cinq portes, la Clio 1,2 16v de 75 ch s'échange contre 13 000 € en finition de base Life et 14 800 € en finition Zen et s'incline pour les mêmes raisons que la Coréenne, tout comme la Nissan Micra 1,2 l 80 ch Visia Pack, à 12 640 €, sans régulateur de vitesse mais avec climatisation manuelle et la Connect Edition à 14 600 € largement mieux équipée, avec notamment climatisation automatique, jantes alliage, antibrouillards avant, etc. La Peugeot 208 dispose toujours de plus du meilleur châssis de la catégorie.
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