Caradisiac : Comme chaque année, les tarifs des péages autoroutiers ont augmenté en février. La privatisation des sociétés d’autoroutes en 2005 peine encore aujourd’hui à être digérée. Or, considérant qu'il n'a plus les moyens de les entretenir, l'État pourrait être de nouveau tenté par la mise sur le marché de réseaux non encore concédés (comme la Francilienne et l'A75 en dehors du viaduc de Millau). Quelle est votre position sur la question ? Vous engageriez-vous aujourd’hui à conserver ce réseau non encore concédé ?

Nicolas Dupont-Aignan: Non seulement le Front de Gauche s’engage a ne pas concéder de nouveaux tronçons autoroutiers aux sociétés privées, mais il s’est également prononcé pour une renationalisation. Nous proposons de mettre un terme aux concessions des sociétés concessionnaires d’autoroutes et de revenir sur le choix de gouvernement précédent qui en cédant l’ensemble des participations publiques autoroutières à des sociétés privées a organisé ce bradage qui permettrait si rien n’était fait à leurs actionnaires d’engranger 40 milliards d’euros de bénéfices d’ici la fin de la concession des autoroutes en 2032 ! Les 2 milliards d’euros par an qui représentent les bénéfices dégagés seront mis au service d’une politique de transition énergétique car il n’est pas acceptable que les collectivités territoriales se retrouvent à devoir assumer de plus en plus de missions, alors qu’elles voient leurs recettes diminuer. Ce d’autant que les infrastructures de transports coûtent très cher à la collectivité qui finance – à plus de 35% - le transport routier marchandise. Ainsi le plan FRET qui permettrait de réduire le trafic routier de marchandise pourrait être financé.

Nous sommes également favorable à la renationalisation des sociétés concessionnaires d’autoroute car celles-ci ne fixe pas des tarifs qui correspondent aux dépenses engagées. C’est une véritable rente qu'organisent aujourd'hui Vinci et les autres sociétés concessionnaires au détriment des usagers. Ainsi, il serait par exemple normal qu'une fois le coût de l'investissement amorti, les tarifs des péages diminuent. Pourtant, les sociétés ont trouvé un autre principe consistant à augmenter les tarifs sur les axes les plus saturés afin de s'assurer un maximum de rentabilité en dehors de toute autre considération et sans commune mesure avec les charges d'entretien des axes concernés. Raison supplémentaire pour mettre un terme à ce système.

 

Caradisiac : La construction des nouveaux tronçons d’autoroute coûte particulièrement cher aujourd’hui aux usagers. Pourtant le réseau autoroutier routier, comme le fait valoir l'association 40 Millions d'Automobilistes, est sept fois moins accidentogène que le réseau classique… Pensez-vous qu’il reste nécessaire d’étendre encore le réseau autoroutier en France ?

Pour ce qui est des nouvelles jonctions d’autoroute, quels pourraient être les moyens à mettre en place, selon vous, pour contenir le prix des péages ?

Nicolas Dupont-Aignan: Le Front de Gauche s’est prononcé pour un moratoire afin de définir comme pour tout grand projet s’il répond réellement aux enjeux environnementaux et sociaux. Vous comprendrez que pour nous attachés que nous sommes à la planification écologique dans un contexte où trop nombreux sont ceux qui « oublient » que le pétrole est aujourd’hui une denrée rare et dont l’épuisement est programmé à quelques décennies. Il s’agit donc de préparer la transition énergétique et écologique. Nous avons besoin de repenser la mobilité dans son ensemble et non d’entretenir un mythe qui fait dépenser beaucoup d’argent en faveur du routier alors que nous devons mailler le réseau ferré, développer la voie d’eau mais surtout réduire par la relocalisation de l’activité et le développement des circuits courts les distances parcourues par les marchandises.


**Rappelons que c'est Pascale Le Néouannic, animatrice du Front de Gauche chargée des transports qui a été missionnée pour nous répondre. Mais nos questions étaient bien dirigées à l'adresse de Monsieur Mélenchon. Caradisiac considère donc que les réponses apportées sont en adéquation avec la politique que le candidat à la Présidentielle envisage de mener en cas d'élection le 6 mai prochain.

 

Sur l'augmentation des prix des péages autoroutiers, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur la Sécurité routière, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur l'envolée des prix des carburants, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur l'industrie automobile, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur le développement durable, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur ce que pensent personnellement les candidats de la voiture, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


*Du côté de François Hollande, c'est Roland Ries, chef du Pôle Transport, qui a été chargé de nous répondre. Mais nos questions étaient bien dirigées à l'attention de Monsieur Hollande. Caradisiac considère donc que les réponses apportées sont en adéquation avec la politique que le candidat PS envisage de mener en cas d'élection le 6 mai prochain.