Caradisiac : On sait l’importance de la production automobile en France avec quelque 730.000 emplois directs et indirects (selon le ministère de l’Industrie). Au début des années 2000, on pensait que les délocalisations ne concerneraient que les sites de production, pas la conception et la recherche. Ce n’est plus vraiment le cas… Que proposez-vous pour lutter contre les délocalisations en général, si tant est que vous souhaitez ou pensez pouvoir les limiter ?

François Bayrou : Le secteur automobile, c’est plus d’un million de personnes, au moins 1% du PIB et 15% de la R&D. C’est dire son importance stratégique pour toute notre économie. Il faut conforter cette industrie, non pas avec des mesures « coup de pouce » à court terme et à effet d’aubaine réduit, mais par le biais d’une politique qui favorise l’innovation et la recherche, et d’une politique de réarmement de la production française, car nous perdons jour après jour des parts de marché.

C’est à cela qu’il faut s’attaquer, et je proposerai deux choses : un label « fabriqué en France » qui indiquera la part du produit provenant de notre sol afin de revaloriser notre image de marque nationale ; une loi d’orientation pour la recherche dont une des priorités sera la voiture propre. Je crois par ailleurs qu’il faut une véritable politique industrielle orientée par un Commissariat national aux stratégies.

La filière automobile est aussi un important réseau de sous-traitance. L’activité des PME et TPE doit être soutenue. Je prévois de créer un livret d'épargne industrie, car une partie de l'épargne doit être mobilisée vers l'industrie. Les PME auront la possibilité de créer un emploi sans charges pendant deux ans, si elles recrutent un jeune en premier emploi ou un chômeur sous la forme d'un CDI (à condition de n'avoir pas préalablement supprimé de poste de travail). Je compléterai le crédit impôt-recherche par un crédit impôt-innovation. Un établissement financier, régionalisé, associant les collectivités locales, sera dédié à leur financement. Enfin, il me semble qu’une simplification des contraintes administratives et fiscales est nécessaire, parce qu’une entreprise est comme une famille, qui a besoin de stabilité, et pas d’un paysage juridique en perpétuel mouvement.

 

Sur l'industrie automobile, les réponses complètes de :

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur la Sécurité routière, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur l'augmentation des prix des péages autoroutiers, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur l'envolée des prix des carburants, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur le développement durable, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


Sur ce que pensent personnellement les candidats de la voiture, les réponses complètes de :

François Bayrou (MoDem)

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République)

François Hollande* (PS)

Jean-Luc Mélenchon** (Front de gauche)

Philippe Poutou (NPA)

Nicolas Sarkozy (UMP)


*Du côté de François Hollande, c'est Roland Ries, chef du Pôle Transport, qui a été chargé de nous répondre. Mais nos questions étaient bien dirigées à l'attention de Monsieur Hollande. Caradisiac considère donc que les réponses apportées sont en adéquation avec la politique que le candidat PS envisage de mener en cas d'élection le 6 mai prochain.

 

**Du côté de Jean-Luc Mélenchon, c'est Pascale Le Néouannic, animatrice du Front de Gauche chargée des transports qui a été missionnée pour nous répondre. Mais nos questions étaient également bien dirigées à l'adresse de Monsieur Mélenchon. Caradisiac considère donc que les réponses apportées sont en adéquation avec la politique que le candidat à la Présidentielle envisage de mener en cas d'élection le 6 mai prochain.