Afin de juger au mieux de l'efficacité de la Fortwo ED, il a vraiment fallu se rentrer dans le crâne qu'elle a été étudiée pour être une stricte citadine, bien plus encore que ne le sont les versions thermiques.

En effet, sortir de la ville est strictement impossible pour la Smart électrique. Déjà, les artères urbaines montrent ses limites en terme de performance. Si les démarrages sont vigoureux sur 10/15 mètres, ensuite la prise de vitesse est linéaire, et très lente, malgré le couple de 120 Nm disponible sur toute la plage d'utilisation. Il faut sans cesse faire appel au kick-down et aux 30 kW maximum du moteur pour obtenir des performances correctes. Et encore, la moindre cote ou rampe de parking sera une épreuve demandant à la voiture le maximum de ses capacités. Cela conviendra peut-être aux conducteurs les plus tranquilles, mais ceux qui aiment pouvoir se faufiler avec vivacité en seront pour leurs frais. Suivre le flot de la circulation est facile, le devancer est un exercice difficile. D'autant que le dosage de la puissance à l'accélérateur n'est pas chose aisée. En début de course, on n'a presque pas de puissance, il faut appuyer à fond ou presque pour obtenir une réponse convaincante. Il faut dire que les quelques 140 kg supplémentaire pas rapport à la version thermique pèsent dans la balance, bien négativement il faut le dire…

La vitesse maximale, limitée à 100 km/h, sera aussi insuffisante pour emprunter les autoroutes périurbaines, spécialement celles limitées à 110 km/h. Au final il apparaît clairement que cette Smart électrique est faite pour rester cantonnée à la ville intra-muros, seul endroit où elle peut tout juste se sentir à l'aise.

Essai - Smart Fortwo Electric Drive : la citadine branchée

Par ailleurs, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, le silence à bord ne règne pas spécialement en maître. On s'attend à n'avoir à écouter que les bruits de roulement et de circulation alentour, mais le moteur électrique s'invite dans la partition. Il émet en effet un bruit assez strident en phase d'accélération, et somme toute assez désagréable. Il n'y a qu'à l'arrêt que la Smart est parfaitement silencieuse.

Pour le reste, la Fortwo ED reste une Fortwo. Elle conserve son rayon de braquage riquiqui qui lui permet d'évoluer en toute sérénité dans les plus étroites des rues. Sa longueur de 2,70 m lui permet de se gare dans un mouchoir de poche. La parfaite intégration du système électrique ne modifie en rien son habitabilité ou la taille du coffre. Le surcroît de poids est absorbé par des suspensions légèrement raffermies, le confort reste donc celui d'origine, à savoir assez ferme tout de même.

Essai - Smart Fortwo Electric Drive : la citadine branchée

Au terme de notre périple, reste à trouver une prise pour recharger la batterie. N'importe quelle prise domestique, nous l'avons dit, peut convenir. Le cordon de recharge se situe dans le volet inférieur de coffre. Une fois branchée, la ED aura besoin de 8 heures environ pour une charge complète. Mais comme l'autonomie est de 135 km, et que la moyenne kilométrique des citadins est d'environ 40 km, la recharge ne durera en réalité souvent que 2 à 3 heures maximum. Au demeurant, les 135 km d'autonomie, qui peuvent paraître bien peu, ne sont absolument pas un handicap pour une utilisation urbaine.

Par contre un souci. Selon Smart, en Europe, 40 % des automobilistes n'ont pas accès à une prise domestique. Il faut donc impérativement développer un réseau de bornes de recharges publiques. Daimler, groupe propriétaire de Smart, y travaille d'arrache-pied. Ces bornes seront capables de reconnaître la voiture et d'envoyer la facture de recharge directement au propriétaire. Une facture que Smart annonce réduite, contrairement à ce que coûte la voiture.