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Bilan des PV et des radars : un tourelle dans le top 10

Dans Pratique / Radars

Stéphanie Fontaine

En 2020, autant l'impact du Covid s'est fait sentir sur les chiffres de l'accidentalité, autant c'est loin d'être évident sur ceux de la répression routière. Le nombre de PV issus des radars a même légèrement progressé (+2,5 %). En un an, l'efficacité du système s'est grandement améliorée, alors que le rendement des machines ne cesse de décliner. Les premières données perceptibles sur les tourelles sont loin d'affoler les compteurs, même si celui de la rocade intérieure de Bordeaux compte parmi les 10 radars fixes les plus flasheurs.

Bilan des PV et des radars : un tourelle dans le top 10

Plus d’un an après, voilà le bilan des infractions d’il y a deux ans, enfin publié par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Le bilan de 2019 était déjà intervenu sur le tard, fin septembre 2020. Là, c’est carrément en ce début janvier 2022 - pour l’année 2020 donc - qu’il est présenté. Une année 2020 marquée comme on le sait par l’arrivée de la pandémie Covid.

En raison d’un confinement plutôt strict au printemps de cette année-là, un second plus allégé à l’automne, et plusieurs périodes sous couvre-feux, tant au niveau local que national, la circulation routière en 2020 a, à certains moments, été particulièrement impactée.

Sans grande surprise, dans ce contexte, la mortalité routière a atteint un niveau historiquement bas. Avec 2 780 personnes tuées sur les routes de France (y compris en outre-mer), elle a été ainsi inférieure de 21 % à 2019.

Mortalité en forte baisse, mais un nombre de PV stable

De fait, on pouvait également s’attendre à une dégringolade similaire de l’activité répressive. Il n’en a rien été. Ou si peu…

Le nombre de PV dressés en 2020 a certes reculé, mais de manière mesurée. En prenant en compte les nouvelles infractions, apparues depuis la dernière analyse, on est passé à la louche de 25,6 à 24 millions de contraventions, représentant une baisse de l’ordre de 6 %.

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En retirant les infractions liées au stationnement (dangereux, très gênant, gênant), qui ont été les plus affectées, le chiffre est même en légère progression (+1,4 %), avec 18,5 millions de prunes comptabilisées ! En clair, les radars n’ont pas chômé…

S’ils représentaient déjà plus de 40 % à eux seuls de l’activité répressive en 2017, année record en termes de PV, avec près de 40 millions dressés cette année-là - à l’époque, le stationnement payant faisait encore partie de la panoplie des infractions, ce qui n’est plus le cas depuis 2018 -, le poids du contrôle automatisé s’est encore accentué ces dernières années.

En 2020, il a représenté plus de la moitié (54 %) de l’activité. Et, hors stationnement, il grimpe carrément à 70 %.

L’importance des PV radars sur la totalité

Radars/PV

2020

2019

2018

2017

Total PV

24 038 323

25 626 243

26 487 455

39 857 099

Total radars

12 894 972

12 576 006

14 095 007

17 089 297

Proportion des radars sur la totalité

54 %

49 %

53 %

43 %

Source : selon les bilans annuels des infractions

« En 2020, le nombre d’infractions à la vitesse relevées par le CA [contrôle automatisé] augmente de + 44 % par rapport à 2010 », indique l’ONISR, laissant croire à une explosion des mauvaises conduites sur la route en l'espace de dix ans. Or, attention en 2010, le parc de radars comptabilisait presque 40 % de moins d’automates, avec 3 081 unités, contre 4 224 fin 2020.

Il y a deux ans, chaque appareil a en fait enregistré moins d’infractions que dix ans plus tôt. Mais en multipliant les points de contrôles, les données globales, elles, paraissent en forte augmentation.

Sans compter que le taux de transformation s’est grandement amélioré. En 2010, près de la moitié des flashs finissait à la poubelle (photos floues, plaques étrangères, deux roues pris par l’avant…). Et ça, ça n'a plus lieu d'être aujourd'hui…

Plus de PV… À partir de moins de flashs !

Car, dans le détail, les radars ont quand même un peu accusé le coup en 2020 (-11,7 % de flashs). En avril, par exemple, les crépitements des radars ont reculé de près de 50 %, révèle le bilan de l'ONISR.

Cependant, le système a grandement gagné en efficacité, avec un taux de transformation des clichés en véritables PV bien meilleur qu’en 2019, et même que 2017, voire 2010 ! Ce sont ainsi 70 % des messages d’infraction qui ont donné lieu à l’envoi d’avis de contravention aux titulaires des certificats d’immatriculation des véhicules pris en excès de vitesse ou en train de griller un feu rouge.

Plus de clichés transformés

Radars/chiffres en millions Flashs 2020 PV 2020 Tx de flashs en PV 2020 Flashs 2019 PV 2019 Tx de flashs en PV 2020 Flashs 2017 PV 2017 Tx de flashs en PV 2020
Vitesse 17,92 12,54 70,0 % 19,97 12,16 60,9 % 25,04 16,56 66,10 %
Feu rouge 0,60 0,35 59,3 % 0,71 0,41 57,7 % 1,04 0,53 51,40 %
Total 18,52 12,89 69,6 % 20,68 12,58 60,8 % 26,08 17,09 65,50 %

Source : selon les bilans annuels des infractions

Le ratio serait même de 75,6 % pour les seules immatriculations françaises, selon le dernier rapport d’activité de l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), contre 71,7 % pour ce qui est des plaques étrangères des pays partenaires, soit avec lesquels des accords d'échanges de données ont été signés.

La réduction du nombre de photos noires, qui étaient enregistrées par des radars vandalisés, en 2018 et 2019, et qui ont été ainsi réparés ou remplacés par de nouveaux appareils, comme par les radars tourelles, « contribue fortement à cette amélioration », dixit l’Antai.

Des vieux de la vieille dans le top 10

Parmi les 10 radars estampillés par l’ONISR comme les plus flasheurs de 2020, on trouve pour la première fois un radar tourelle, en 3ème position, avec 126 255 crépitements. Il s’agit d’un matériel mis en service en 2019 sur la rocade de Bordeaux (la Nationale 230), dans le sens de Lormont vers Villenave-d'Ornon.

Top 10 des radars fixes les plus flasheurs de 2020 selon l'ONISR

Top 10 des radars fixes les plus flasheurs de 2020
*les radars déjà présents dans le top 10 de 2019, et leurs statistiques annuelles en rouge.

Ce top 10 reste sinon dominé, comme en 2019, par la cabine implantée sur l’Autoroute A8, à hauteur de Cagnes-sur-Mer, dans le sens de Nice vers Cannes, avec presque 170 000 flashs. En 2019, celle-ci avait connu un regain d’activité, avec une limitation de vitesse abaissée de 110 à 90 km/h. Le nombre d’excès de vitesse enregistrés avait alors grimpé à plus de 205 500.

L’abaissement de la vitesse limite est une recette qui fonctionne généralement plutôt bien pour booster les rendements des automates. D’ailleurs, si les plus flasheurs, comme en atteste ce classement, sont généralement à retrouver sur les voies rapides, il n’y en a aucun situé sur des portions à 130 km/h.

Alors qu’on est sur autoroute, la vitesse réglementaire peut y être de 70, voire 50 km/h, et le plus souvent de 90.

Le tourelle excepté, il s’agit sinon de machines relativement connues, habituées au haut des classements de ces dernières années. Leurs performances sont toutefois bien inférieures à celles de leurs débuts.

Car une autre tendance de fond se démarque : à paramètres constants (même type de machine, même lieu d’implantation, même vitesse limite), la rentabilité des radars a tendance à décroître dans un premier temps. D’où une moyenne de flashs (ou de PV) par appareil qui a généralement tendance à décliner, avant de se stabiliser. Ça se vérifie en 2020…

Le nombre de déclenchements moyen par type d’appareils

Moyenne de flashs

par type de radar et par jour

2020

2019

2017

Tous radars Vitesse

14,1

16,4

18,7

Fixes classiques

20,5

25,4

17,2

Tourelles

9,6

-

 

-

 

Discriminants

9,6

12,2

20,8

Vitesse moyenne

5,7

9,2

10,4

Autonomes

36,7

35,2

49,6

Embarqués

7,2

8,5

12,3

Voitures radar

7,7

7,4

13,0

Tous radars de feu

2,2

2,6

3,7

Feu rouge

2,5

2,8

4,0

Passage à niveau

0,6

0,6

1,0

Tourelles

0,3

-

 

-

 

Total

12,0

13,8

16,1

Source : selon les bilans annuels des infractions

Ces moyennes cachent de grandes disparités : à côté de radars qui ne flashent pas du tout ou presque (soit « moins de 100 fois par an », selon l’ONISR), il y a ainsi ces 10 « serial flasheurs », dont les moyennes journalières oscillent entre 200 et 460 déclenchements par jour.

Une opacité toujours de rigueur

Il ne s’agit là que d’un aperçu du classement d’une partie des radars de vitesse, ceux référencés par la Sécurité routière comme étant « fixes ». Ce sont alors les cabines classiques, les discriminants, les vitesse moyenne (encore baptisés tronçons), et les nouveaux radars tourelles.

Les statistiques complètes n’étant plus du tout communiquées, il n’est pas possible de pousser plus loin l’analyse… En s’appuyant sur les maigres données transmises, les performances des 754 tourelles dénombrés pour 2020 paraissent bien en deçà des 1 291 cabines « ancienne génération »… Sauf qu’il paraît peu probable qu’ils aient fonctionné à plein régime sur toute l'année 2020, puisqu’ils sont justement en cours de déploiement.

Une bonne partie n’a dû être mis en service que quelques mois, voire quelques semaines ou bien encore seulement quelques jours… Idem pour les discriminants, dont le parc est en cours de renouvellement. Dans ces conditions, avec des données aussi clairsemées, il paraît bien difficile de se faire une idée fiable.

De tous les types de radars, ceux qui flashent le plus ne sont de toute façon pas les « fixes », ce sont les « autonomes », ces radars qui initialement devaient sécuriser les chantiers et qui sont en fait aussi placés dans des zones sans travaux. Contrairement aux autres, ils sont considérés comme déplaçables, c’est pourquoi ils ne sont pas classés parmi les fixes.

Ces « autonomes » sont-ils pour autant les plus redoutables ? À l’époque où nous avions accès à un bilan bien plus complet, on avait pu se rendre compte qu’avec ces radars chantiers, un bon paquet de photos partait à la poubelle, sans être ainsi converti en contraventions. Tandis que les tronçons, à l'inverse, bien moins flasheurs, affichaient un taux de transformation flirtant avec les 100 %.

Enfin, on notera, avec toutes les limites induites par cette opacité que les voitures radars, externalisées ou pas, c’est-à-dire confiées à des entreprises privées ou toujours entre les mains des forces de l’ordre, affichent des cadences en net recul par rapport à 2017 (quand aucune ou presque n’était encore « privatisée »). De 13 infractions repérées quotidiennement par chaque engin en service, on est passé à moins de 8 en 2020…

Les grands excès toujours très minoritaires, mais en hausse

À plusieurs reprises, on a entendu dire qu’en cette année 2020, si particulière vu le contexte, les dépassements d’au moins 30 km/h, voire 40 et plus, s’étaient multipliés. Est-ce que ça se perçoit dans les chiffres dévoilés ? Comme le note l’ONISR, les excès de vitesse de 50 km/h et plus repérés par les radars ont quand même bondi de plus de 66 % ! Ceux de 40 km/h et plus, de 36 %, ceux de 30 km/h et plus, de 21 %.

Quand on regarde l’évolution de ces chiffres depuis 2017, il semblerait toutefois que cela soit plus contrasté. Certes, la progression des plus grands excès paraît particulièrement franche en 2020. Mais comme en proportion, ils représentent 0,3 % des excès flashés par les radars, le moindre écart peut être vite sensible.

Par rapport à 2017, où leur part n’était que de 0,1 %, toujours est-il qu’ils progressent. Mais les dépassements de 40 km/h et plus sont en hausse de 6 % « seulement », et tous les autres sont en baisse. Les moins de 20 km/h (en et hors agglomération) reculent par exemple de 25 %.

Pour ceux-là, il y a en tout cas une constance : les moins de 20 km/h représentent toujours l’écrasante majorité des PV de vitesse dressés dans le cadre du contrôle automatisé. En l’occurrence, leur part représente 95 % de l'activité.

Stationnement et FPS en baisse

C’est sur l’activité manuelle de la répression que le recul paraît plus net, avec 15 % de baisse, et 11 millions de contraventions, contre 13 millions en 2019. Mais là encore, en excluant le stationnement, c’est moins évident, puisque le retrait n’est alors plus que de -1,2 %.

C'est donc surtout sur les stationnements dangereux, gênants (sur livraison par exemple) et très gênants (sur les emplacements réservés aux handicapés ou sur trottoirs) qu‘il y a surtout eu moins de prunes en 2020. Il est à rappeler que le stationnement payant a lui été dépénalisé en 2018. Il n'est donc plus considéré comme une infraction.

Les PV à 17 euros ont été remplacés par ce que l'on appelle les forfaits de post-stationnement (FPS). Et en l'occurrence, il y en a bien moins eu en 2020 qu'en 2019, passant de 8,1 millions à 6,6 millions d'avis de paiement, accusant une baisse de 18,5 %.

Rien détonnant : durant le premier confinement, nombreuses sont les villes qui ont décidé la gratuité du stationnement dans leurs rues.

Pour en revenir à l'activité contraventionnelle, en matière de vitesse et feux rouges (hors radars donc), c’est resté plutôt stable (-2 et -3 %, respectivement). En revanche, pour les téléphones tenus en mains, ou les appels avec oreillettes (et non kit mains libres), le nombre de PV a plus nettement flanché (-9 %).

Sur l’alcoolémie contraventionnelle (entre 0,5 et 0,8 g/l de sang), le décrochage est même de plus de 30 %, et sur l'alcoolémie délictuelle (plus de 0,8 g/l de sang), il est de 12 %.

Nombre de PV dressés en dehors du contrôle automatisé

Infractions hors radars

2020

2019

2017

Contraventions hors radars

11 143 351

13 050 237

22 767 802

Stationnements

5 492 127

7 328 485

17 281 265

Vitesse

788 457

803 504

795 346

Feux rouges

123 938

127 149

111 977

Téléphone (y compris oreillette)

395 123

435 150

403 386

Petite alcoolémie

41 914

61 362

80 182

Délits

584 714

654 734

594 384

Grosse alcoolémie

101 307

115 385

123 926

Conduite après usage de stupéfiants

82 127

78 137

49 135

Assurance

65 732

91 767

80 395

Récidive grand excès de vitesse

166

144

75

Ce n'est guère une surprise. En 2020, 7 005 056 dépistages d’alcoolémie ont été réalisés, soit 22,5 % de moins qu’en 2019. Quant au taux de positivité – c’est-à-dire la proportion de tests positifs sur ce nombre de dépistages – il est resté stable à 3,2 %.

Ce net recul des contrôles était attendu. Comme l’avait révélé Caradisiac en octobre 2020, le matériel pour dépister les alcoolémies avait dû s’adapter pour éviter d'éventuelles contaminations au Covid lors des contrôles. Il est donc logique que les chiffres soient en baisse.

À l'image de l'alcoolémie, la plupart des délits déclinent en 2020, sauf pour la conduite après usage de stupéfiants (+5 %) et les récidives de grand excès de vitesse (+15 %).

Pour finir, moins de points ont été retirés (-9,9 %) et moins de permis (-25,6 %) ont été invalidés pour solde de points nul en 2020.

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