Citroën part à la conquête de l'Inde

Si Carlos Tavares a su redresser en un temps record les finances de PSA, il n'a pas encore réussi à corriger un gros handicap du groupe : une trop forte dépendance à l'Europe. La situation s'est même dégradée avec l'acquisition d'Opel, un constructeur qui vend quasiment toute sa production sur le Vieux Continent.

Résultat, l'année dernière, sur 3,88 millions de véhicules écoulés dans le monde par PSA, 80 % l'ont été sur la zone Europe ! Sans Opel, c'est encore 73 %. À titre de comparaison, pour le Groupe Renault, 50 % des ventes se font en dehors de l'Europe. Pour PSA, l'internationalisation est donc une des priorités des prochaines années. Il y a quelques semaines, Opel confirmait ainsi son arrivée en Russie.

Citroën et Peugeot sont bien sûr déjà présents dans des régions clés, comme la Chine ou l'Amérique Latine. Mais ils vont partir à la conquête d'autres zones importantes. Le Lion misera sur l'Amérique du Nord. Pour les Chevrons, ce sera l'Inde. Ce marché a un énorme potentiel. Sa croissance moyenne pour les prochaines années est estimée à 8 % par an. Le volume des ventes devrait passer de 3,3 millions de véhicules en 2018 à plus de 6 millions en 2025. Citroën veut donc sa part de gâteau !

La marque a donné aujourd'hui le coup d'envoi de son arrivée sur ce marché avec une conférence à Chennai, dans le sud du pays. Citroën commencera en 2020 avec le C5 Aircross, un produit pour l'image. Car le constructeur enchaînera rapidement avec des véhicules plus adaptés aux attentes des Indiens. Pour que les prix soient attractifs, ces autos auront un fort niveau d'intégration locale, grâce à deux accords de joint-ventures entre PSA et les sociétés du Groupe CK Birla (assemblage et distribution des voitures, fabrication de groupes motopropulseurs).

Adaptés aux pays "émergents", ces modèles ont une vocation mondiale. La marque devrait donc les proposer par la suite en Chine et en Amérique Latine. Le premier élément de cette famille sera lancé en Inde fin 2021.