Essai – Nissan Micra 1.0 IG-T 100 : un avant-goût mécanique de la Renault Clio 5

La catégorie des SUV a beau tirer à elle la couverture médiatique par son expansion galopante, le segment B, celui des polyvalentes, reste encore le plus populaire en France, avec pas moins de 676 000 unités immatriculées l'année dernière. Il continue donc d'être particulièrement chouchouté par les constructeurs et surtout cette année avec le lancement des nouvelles générations de deux best-sellers accaparant traditionnellement les premières marches du podium des ventes dans l'Hexagone : les Peugeot 208 et Renault Clio. Cette dernière, qui occupera une place de choix au milieu du stand au losange au Salon de Genève début mars, aura comme atout une toute nouvelle motorisation, un 3 cylindres 999 cm3 turbo essence. Ce H5Dt, comme il est connu en interne, a été développé par l'Alliance Renault Nissan Mitsubishi et on devrait donc bientôt le retrouver dans un nombre considérable de modèles, remplaçant au passage le 898 cm3 H4Bt.

Le tout premier véhicule à en bénéficier est la Nissan Micra, fabriquée en France et vendue à plus de 100 000 exemplaires en Europe depuis le lancement de la cinquième génération, la K14, en 2017. Côté japonais, ce moteur 1.0 IG-T 100 s'appelle le HR10DET, succède au 0,9 IG-T 90 HR09DET et - contrairement à ce que l'on pourrait penser au premier abord - n'a techniquement rien à voir avec le 1.0 atmosphérique HR10DE de 71 ch déjà présent dans la gamme malgré une cylindrée identique au centimètre cube près. Entièrement en aluminium avec un revêtement des cylindres par pulvérisation pour réduire les frictions, culasse en delta avec collecteur d'échappement intégré et double système de refroidissement, courroie d'accessoire élastique permettant de se passer de tendeur et vilebrequin en acier forgé : c'est un véritable concentré de toutes les dernières technologies mécaniques. Dans la réalité, cela se traduit par une amélioration sur tous les plans par rapport à son prédécesseur.

Comparaison entre le 1.0 IG-T 100 et le 0.9 IG-T 90

Et ces gains sur le papier se ressentent dès les premiers de roues. Outre les vibrations intrinsèques aux trois cylindres aux abonnés absents et le bruit bien maîtrisé, ce moteur semble en effet bien plus plein à bas régimes que son aîné et plus rageur dans les tours, ce qui apporte un gain certain en matière de polyvalence. Seul ombre au tableau : quand on relève le pied de la pédale de droite après une forte accélération, le 1.0 continue pendant quelques dixièmes de secondes de prendre des tours, ce qui donne un effet désagréable. Mais ce « push feel », comme l'appelle le chef de projet de la Micra, est volontaire puisque censé diminuer les à-coups à bas régime, ce dont la voiture est effectivement dépourvue.

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On peut déterminer la transmission d'une Micra à la calandre : boîte manuelle à gauche, boîte CVT à droite.

Nous avons eu l'occasion de tester le 1.0 IG-T avec les deux transmissions qui sont proposées au lancement, une boîte mécanique à cinq vitesses et une CVT Xtronic, avec un bilan ici plus mitigé. La première, la seule dont se contentait le 0,9 IG-T 90, a en effet tendance à accrocher un peu, surtout au passage du troisième rapport, sans parler de la longueur démesurée de la course du levier, de celle physique de ce dernier et des rapports eux-mêmes. La seconde est plus étonnante : pour contrer l'effet « élastique » de la transmission CVT, cette prise de tours élevée et prolongée lors de fortes accélérations, dont se plaignent avant tout, soyons honnêtes, les novices, Nissan a inventé un système appelé D-Step qui créé des rapports virtuels, faisant varier les tours/minutes à la façon d'une boîte automatique sans intervention du conducteur. Il en résulte une amélioration sensible des accélérations se faisant cependant forcément aux dépens de la consommation. Un choix étonnant donc, avec lequel on perd l'efficience supérieure de la CVT sans vraiment trouver l'agrément d'une véritable boîte automatique.

Cependant, les 5,9 l/100 km constatés au terme de notre essai réalisé sur un parcours mixte dans la région montagneuse de Cascais, au Portugal, se montrent tout à fait convaincants. Gageons que sur un tracé exclusivement urbain, la Xtronic aurait même fait mieux que la BM5 pour laquelle nous avons enregistré une moyenne respectable de 5,6 l/100 km.

La Nissan Micra garde de plus ses qualités avec un bon volume de coffre de 300 litres (mais avec un seuil de coffre élevé), un comportement routier au bon compromis confort/efficacité et une très belle liste d'équipements de sécurité comprenant caméra de recul 360°, surveillance des angles morts, freinage d'urgence avec détection piéton et reconnaissance des panneaux de signalisation, prévention de franchissement de ligne et feux de route adaptatifs. Elle reçoit de plus un nouveau système multimédia Nissan Connect avec écran tactile de 7 pouces et connectivité Appel CarPlay et Android Auto. Réactif et intuitif, son seul défaut semble être son écran aux reflets dérangeants.

Le prix de base passant de 15 980 à 16 190 € et la Xtronic nécessitant une rallonge de 1 200 €, le passage du 0.9 IG-T 90 au 1.0 IG-T 100 s'accompagne d'une légère augmentation de tarif mais cette Micra demeure tout de même l'une des offres les plus accessibles du segment.