3. Groupe Renault : quel avenir ?

Depuis quelques années, le groupe Renault et son partenaire de l’Alliance Nissan affichent de bons résultats commerciaux au point que l'Alliance Renault-Nissan est devenue premier constructeur mondial l'an dernier (si l’on ne tient pas compte des ventes de camions de Volkswagen qui revendique lui aussi ce titre). Voulant continuer sur sa lancée, les deux groupes veulent à nouveau conquérir le titre en 2018. Le groupe Renault devrait participer à cet effort industriel.

PSA – Renault : passé, présent et avenir des groupes français

Si Renault dispose de plateformes communes entre ses différents modèles, il a fallu attendre l’arrivée de la plateforme CMF pour disposer d’une vraie plateforme intermarques de l’Alliance. Cette base “CMF“ (pour Common Module Family) dans sa version “C et D“ sert aux Nissan Rogue, Qashqai et X-Trail et aux Renault Espace, Mégane, Scénic et Talisman. Ainsi entre un Nissan X-Trail et un Renault Koleos. Pour ces modèles 57 % des pièces sont communes. La prochaine plateforme commune est la CMF-B qui sera inaugurée par la nouvelle Renault Clio 5 au printemps 2019. Cette base servira bien entendu à la future Nissan Micra, mais équipera les futurs modèles de Dacia. Pour la marque roumaine, cet équipement sera plus basique afin de ne pas trop augmenter le tarif des autos. Comme pour PSA, Renault veut une véritable synergie entre marques afin de réduire le plus possible les coûts de recherche et de mise en production, mais aussi les coûts d’achat des composants. Cette synergie permettra à Renault de produire des véhicules d’autres marques dans ses usines, ainsi les prochaines Mitsubishi dans leurs versions européennes pourraient être assemblées dans des usines du Losange.

Partenaires particuliers

Renault veut également poursuivre son partenariat avec Mercedes. Celui-ci a donné les dernières générations de Smart Fortwo et Forfour et de Renault Twingo, mais aussi un Renault Kangoo transformé en Citan chez Mercedes. Les moteurs diesels 1.5 et 1.6 équipent également certaines Mercedes et le nouveau bloc essence 1,3 TCe est le fruit d’une coopération entre Renault et Daimler (Mercedes). Autre partenaire du groupe, le Chinois Dongfeng Motor Corporation avec lequel Renault fait usine commune à Wuhan.

Électricité en pointe

Acteur majeur de l’électrique en France, la marque au losange va poursuivre sur cette voie et se doter de plusieurs véhicules électriques. La création d’une plateforme dédiée “CMFV“ va permettre de réaliser de substantielles économies et servira à la future Renault Zoe 2 et à la Nissan Leaf 3, mais aussi à de nouvelles voitures. Il devrait y avoir trois voitures électriques inédites de plus chez Renault dont l'une d'elles pourrait afficher 600 km d’autonomie. L’électrification des modèles Renault passera aussi par de l’hybride. Du mild-hybrid avec batterie 48 V comme le Renault Scénic équipé du bloc 1.5 dCi Hybrid Assist. Une technologie qui devrait équiper des modèles plus petits comme la future Clio 5. Mais aussi de l’hybride rechargeable, grâce à la technologie développée par Mitsubishi et son Outlander et qui pourrait équiper les futurs SUV des marques du groupe Renault.

Renault veut être autonome

Les plus grands constructeurs travaillent sur des systèmes de conduite autonome de niveau 4, c’est-à-dire “Eyes off/Hands off“ (sans les yeux et sans les mains). Des prototypes circulent (y compris le démonstrateur Renault Symbioz) pour tester grandeur nature ce système qui ne devrait pas être disponible avant 2023 (à condition que le législateur l’autorise) sur de futures Renault. En attendant, la conduite autonome de niveau 2 (la voiture gère seule la conduite dans les bouchons) devrait être généralisée sur les futurs modèles du Losange

Tour d’horizon des marques du groupe Renault et des futures autos

Alpine

La marque de Jean Rédélé renaît grâce à Renault. Et la première création, l’Alpine A110 qui reprend le patronyme de sa glorieuse ancêtre est bien née.

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On parle d’autres créations pour animer la gamme. Une A110 plus sportive avec plus de puissance, un cabriolet… Mais le projet qui a de l’avenir c’est celui d’un SUV. Un modèle qui se devra d’être agile pour plaire aux amoureux d’Alpine.

Dacia

La marque roumaine est une bonne affaire pour le groupe. Au cours du premier semestre 2018 elle a écoulé plus de 378 000 véhicules, un chiffre en progression de 13 %. Cela est dû à l’arrivée sur le marché du nouveau Duster. Demain, la marque roumaine va profiter de l’utilisation de la nouvelle base CMF-B pour renouveler ces autos à commencer par la Sandero en 2020. Tandis que la Logan pourrait disparaître du catalogue, le break Logan MCV devenant Sandero MCV. Cette nouvelle base pourrait permettre à la marque de se doter d’une voiture électrique, mais pas avant 2021.

Si le Dokker doit être renouvelé tel quel vers 2020, le Lodgy pourrait se transformer en un SUV deux roues motrices capable de transporter sept personnes.

Lada

La marque russe Lada n’est plus importée en France et cette situation devrait durer pour ne pas gêner Dacia dans l’Hexagone.

Renault

La marque au Losange a renouvelé toutes ses stars il y a peu. La première d’entre elles, la Clio va être remplacée au printemps 2019 par une cinquième génération plus performante et mieux finie.

Auparavant on aura eu droit à deux restylages, celui du Kadjar et de la Twingo. Ils sont programmés cet automne.

Renault pourrait créer un Grand Captur se positionnant entre le Captur et le Kadjar (horizon 2021).

La petite Kwid qui fait un tabac en Inde et maintenant au Brésil n’a pas, semble-t-il, vocation à venir chez nous. Dommage on l’aurait bien imaginé se parer du logo Dacia.

C’est en matière de voiture électrique que les choses pourraient changer, la Zoe qui devrait être renouvelée en 2021 ne sera plus seule, deux autres modèles devraient l’accompagner. On devrait en savoir plus sur ce point à l’occasion du Mondial de l’automobile en octobre.