On a essayé de comprendre ce qu'apporte le Renault Symbioz sur 1 800 km
Alain Dalbera, Cédric Pinatel , mis à jour
ESSAI VIDEO - Le Symbioz est déjà le septième SUV de la gamme Renault. Quel pourrait être l’intérêt de se tourner vers ce nouveau modèle très proche de ses frères en taille et en prix ? On a essayé de comprendre ça sur un road-trip de 1 800 kilomètres entre le sud de l'Espagne et Paris.
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Vous voulez un SUV Renault ? Mais lequel ? Car oui, la gamme de Renault fourmille désormais de SUV. Le Captur (4,24 mètres) occupe le terrain des crossovers urbains face aux Peugeot 2008 et autres Citroën C3 Aircross. L’Austral (4,51 mètres) s’inscrit dans la catégorie des SUV compacts familiaux en concurrençant le Peugeot 3008 ou le Nissan Qashqai. L’Arkana, avec son profil fuyant, joue plutôt dans la cour des modèles familiaux « façon coupé » tout en mesurant 4,57 mètres de long. Au-dessus de ça, il y a encore le Rafale (4,71 mètres) jouant les « précieux » et l’Espace (4,72 mètres de long aussi) offrant un maximum de volume intérieur. Sans oublier non plus le Scénic E-Tech Electric (4,47 mètres), seul SUV électrique de la gamme pour l’instant (que certains considèrent plutôt comme un break).
Dans quelle case faut-il donc ranger ce nouveau Symbioz, quasiment équidistant du Captur et de l’Austral avec ses 4,41 mètres de long ? Il y a désormais tellement de SUV sur le marché qu’il faut créer de nouvelles sous-catégories chaque année ! D’un gabarit à mi-chemin entre les SUV urbains et les compacts (qui ont bien grossi eux aussi au fil des générations), le Symbioz est très légèrement plus gros que le nouveau Citroën C3 Aircross (4,39 mètres).
Mais contrairement à ce dernier, il ne peut pas accueillir sept occupants. Peut-être qu’il se distingue par ses cotes intérieures plus généreuses au rang deux ? Non plus puisque l’engin conserve exactement les mêmes places arrière que son petit frère le Captur. Avec la banquette coulissante avancée de 16 centimètres, on se retrouve les jambes écrasées contre le siège de devant comme dans ce dernier.
Le Symbioz se démarque-t-il davantage par sa technologie ? Non car s’il propose bien l’option du Solarbay comme le Rafale haut de gamme (moyennant une rallonge de 1 500€ et uniquement sur les finitions haut de gamme Iconic ou Esprit Alpine), il repose sur la plateforme du Captur (elle-même très proche de celle de l’Arkana), plutôt que celle de l’Austral davantage sophistiquée. D’ailleurs, le Symbioz se décrit essentiellement comme un Captur rallongé. Mais sans que cet allongement profite aux places arrière, donc.
Il y a pourtant d’autres aspects où le Symbioz parvient à se distinguer. Subjectivement, déjà, il affiche un design plus moderne que celui de l’Arkana. Sa face avant de Captur restylé se combine à une partie arrière massive, dont le traitement nous paraît plus statutaire que celui d’un Arkana. Objectivement, ensuite, le Symbioz possède le plus gros coffre de toute la gamme de SUV Renault si l’on excepte les grands Rafale et Espace : 492 dm3 au minimum en version hybride contre 305 dm3 pour un Captur, 480 dm3 pour un Arkana et 430 dm3 pour un Austral quand on les dote eux aussi d’une motorisation hybride. En avançant la banquette de 16 cm (ce qui implique de sacrifier l’espace aux jambes des passagers arrière), ce volume de coffre monte même à 624 litres. Ce nouveau SUV s’impose donc comme un meilleur « cargo » que ses frères de gamme.
Autre avantage par rapport à l’Arkana, qui possède des places arrière plus généreuses et un coffre quasiment aussi grand, le Symbioz profite de l’interface Android Automotive pour son système d’infodivertissement, comme les Captur restylé et Austral. L’Arkrana restylé, lui, fonctionne toujours avec l’ancien système Renault. Plus performant et mieux conçu, ce système d’exploitation Android Automotive ne semble cependant pas disposer de la même puissance de calcul que sur les Austral, Rafale et Espace : on note parfois quelques lenteurs en se déplaçant dans les menus de la tablette tactile centrale ou du combiné d’instrumentation, même s’il n’y a rien de vraiment gênant.
Sur la route (depuis Valence en Espagne jusqu’à Paris au plus fort de l’été dernier), les sensations s’approchent davantage de celles du Captur que de l’Austral (logique, compte tenu de sa fiche technique). A vitesse autoroutière, on entend quelques bruits d’air à 130 km/h qui constituent le seul élément gênant. On ressent aussi un contrôle d’amortissement (non piloté électroniquement comme sur les autres SUV de la gamme Renault) un peu sec sur les saignées et autres grosses irrégularités, phénomène peut-être amplifié par les jantes de 19 pouces « Pulsar » de notre exemplaire d’essai en finition Iconic haut de gamme. L’engin fait tout de même preuve d’un bon niveau de confort général et déroule aussi d’un comportement dynamique satisfaisant dès qu’on prend le réseau secondaire.
Le moteur hybride de 145 chevaux (commun aux Clio, Captur, Arkana, Nissan Juke et autres Dacia Jogger et Duster) offre un agrément très correct en conduite tranquille tout en limitant la consommation (6,1 litres aux 100 kilomètres en moyenne sur notre trajet de 1 800 km essentiellement autoroutier avec une pointe à 6,5 litres à 130 km/h sur certaines portions mais moins de 4 litres en ville). Ce groupe motopropulseur reste en revanche totalement inadapté à la conduite « sportive » (boîte à crabots trop lente aux réactions brouillonnes), même s’il ne s’agit évidemment pas du mode d’utilisation classique pour un tel modèle.
Un prix d’Austral junior ?
L’élément le plus déterminant pour choisir entre tous ces SUV Renault restera bien évidemment le prix. Non existante au moment de cet essai, la finition Evolution permet d’abaisser le tarif de base du Symbioz à 33 400€ (avec l’unique moteur hybride proposé au catalogue actuellement). C’est 4 000€ de plus qu’un Captur à motorisation et finition identiques, 500€ de moins qu’un Arkana dans la même configuration et 7 400€ de moins qu’un Austral dans la même finition mais avec un moteur hybride beaucoup plus puissant (200 chevaux). Notre exemplaire d’essai en finition Iconic haut de gamme fait monter la facture à 37 900€ et même à 41 350€ avec le bleu Mercure (950€), le système Audio Harman Kardon (1 000€) et le toit vitré panoramique opacifiant Solar Bay (1 500€). Même dans cette configuration, l’écart reste significatif avec l’Austral hybride qui dépasse vite les 46 000€ en finition Iconic avec quelques options.
Objectivement, j’aurais tendance à préférer l’Arkana par rapport à ce nouveau Symbioz puisqu’il offre à la fois des places arrière plus généreuses et un coffre quasiment aussi grand (quand on le compare à celui du Symbioz avec la banquette reculée), pour seulement quelques centaines d’euros de plus. Mais je comprends que les clients puissent préférer le design du Symbioz et la possibilité d’avoir un coffre encore plus gros (avec la banquette avancée au maximum), à condition de ne pas avoir à transporter de grands adultes à l’arrière dans cette configuration. D’autant plus que le Symbioz reste sensiblement moins cher que l’Austral tout en offrant déjà un bon niveau de confort. En revanche, j’ai du mal à imaginer comment le Symbioz, l’Arkana et même l’Austral ne puissent pas se piquer des clients les uns les autres avec des gammes aussi proches.
L’arrivée prochaine du nouveau Citroën C3 Aircross, offrant une excellente habitabilité arrière en configuration cinq places mais aussi un coffre plutôt grand (460 litres) et le tout à un prix nettement plus bas (28 200€ en finition haut de gamme), risque aussi de lui compliquer la vie. Certes, le SUV de la marque aux chevrons n’offrira qu’un moteur essence de 136 chevaux à l'hybridation plus sommaire en haut de gamme thermique et se contente d’une finition plus basique. Un Kia Niro hybride, de puissance (129 chevaux) et taille (4,42 mètres) similaires, démarre lui à 33 790€ et peut monter aussi haut que le Symbioz dans sa finition de pointe. Ce nouveau SUV nous paraît donc recommandable dans cette nouvelle catégorie des modèles à cheval entre les engins urbains et ceux d’un format vraiment familial, même s’il ne brille ni par son innovation, ni par son originalité, ni même par son caractère malgré la séquence d’accueil à bord « conçue avec l’aide du compositeur Jean-Michel Jarre ».
Chiffres clés *
- Longueur : 4,41 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,57 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 460 l / 1 582 l
- Boite de vitesse : Auto. à 4 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : 105 g/km
- Date de commercialisation du modèle : Non communiquée
* A titre d'exemple pour la version 1.6 E-TECH FULL HYBRID 145 ICONIC.
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