EN BREF

2e génération de HR-V

Disponible en boîte CVT ou manuelle

à partir de 21 000 €

Souvenez-vous au tout début des années 2000, Honda avait lancé le HR-V (acronyme signifiant High Rider Vehicle ou véhicule à haute garde au sol), un SUV surnommé également « Joy Machine ». Contre toute attente, ce modèle n’a pas vraiment rencontré le succès. Sans doute était-il trop en avance sur son temps. Les années ont passé et les SUV urbains sont aujourd’hui incontournables. Honda revient donc aux affaires mais avec du retard face à la concurrence. Le HR-V de seconde génération est disponible en concessions depuis le mois d’octobre alors que certaines marques comme Nissan sont installées sur le marché depuis des années. Après un premier essai relativement concluant du modèle diesel, place maintenant à la version essence.

En concevant son HR-V, Honda s’est inspirée de son SUV compact, le CR-V. Aucun doute là-dessus, car les deux modèles partagent de nombreuses ressemblances, notamment au niveau de la face avant. Si certaines marques ont choisi un design moins typé 4x4 comme par exemple Mazda, Honda est restée fidèle aux standards de la catégorie avec une structure plutôt haute. Tout en étant classique, les lignes sont réussies avec un certain dynamisme et modernisme dans le trait de crayon comme en atteste l’intégration des poignées de portes arrière.

Essai - Honda HR-V 1.5 i-VTEC 130 ch : haro sur la boîte CVT

Constat identique dans l’habitacle avec une planche de bord agréable à regarder. On s'interroge toutefois sur la pertinence de l’emplacement des aérateurs, face au passager avant. Au centre de la planche de bord trône un écran multimédia 7 pouces orienté vers le conducteur, qui regroupe les commandes de radio, navigation mais également quelques applications. Son ergonomie et sa réactivité auraient mérité un peu plus de soin. Face au conducteur, l’instrumentation avec effet 3D est plaisante et lisible. Au-delà de cela, on regrette la tristesse de la présentation, particulièrement sombre. Le principal défaut porte toutefois sur le choix des matériaux. Alors que certains concurrents (Peugeot ou Mazda par exemple) font appel à des plastiques moussés pour la partie supérieure de la planche de bord, Honda se contente du minimum avec du plastique dur peu valorisant et sensible aux rayures. C’est vraiment dommage car ce HR-V se révèle très agréable à vivre avec de nombreux rangements et des aspects pratiques bien pensés.


Essai - Honda HR-V 1.5 i-VTEC 130 ch : haro sur la boîte CVT
Très pratique le système Magic Seat
Très pratique le système Magic Seat
Essai - Honda HR-V 1.5 i-VTEC 130 ch : haro sur la boîte CVT


Avec une longueur de 4,29 m, le HR-V est l’un des plus longs SUV urbains du marché. Grâce à cette caractéristique, il est doté d’une habitabilité arrière généreuse et surtout d’un volume de chargement important qui oscille entre 448 et 1 473 litres, ce qui est excellent, d’autant plus que le double fond s’avère particulièrement vaste. À titre de comparaison, un Renault Captur dispose d’une capacité de chargement de 377 l. Le HR-V prend le leadership de la catégorie dans ce domaine. Mais ce n’est pas tout ; il possède un autre atout dans sa manche : le système Magic Seat. Ce dispositif également présent sur la Jazz ou la Civic permet de remonter l'assise de la banquette arrière. Résultat, il est possible de transporter aisément un vélo ou une plante verte droite. Tout simplement génial !

L’équipement proposé sur notre modèle d’essai en déclinaison haut de gamme dénommée Exclusive Navi est riche. La dotation comprend de série le régulateur limiteur de vitesse, les Magic Seat, les sièges chauffants, la climatisation automatique bi-zone, les radars de stationnement avant et arrière avec caméra de recul, le toit panoramique, l’accès et le démarrage sans clé ainsi que les vitres arrière surteintées.

Une boîte CVT catastrophique

Notre premier essai réalisé avec le diesel 120 ch couplé à la boîte manuelle avait été globalement positif. Alexandre Bataille avait notamment apprécié la disponibilité du moteur mais également le maniement de la boîte. Pour ce second test, nous avons donc fait le grand écart en optant pour le moteur essence associé à la boîte automatique. Et soyons clairs, fuyez-le !!!

Essai - Honda HR-V 1.5 i-VTEC 130 ch : haro sur la boîte CVT

Honda n’a pas encore à son catalogue de boîte à double embrayage, on a donc affaire à une boîte CVT (à variation continue), qui est une véritable punition. Ainsi, à la moindre accélération, le moteur monte dans les tours et comme la boîte tarde à passer le rapport supérieur, les occupants subissent un bruit entêtant, qui donne l’impression d’avoir un robot ménager dans l’habitacle. Une critique connue depuis longtemps et qui ne fait que se renforcer devant les progrès des transmissions sur le marché. Au-delà de son agrément proche de zéro, cette boîte a également le gros désavantage d’annihiler complètement le caractère du moteur. Si bien qu’on en vient à chercher les 130 ch et les 155 Nm de couple. Cela se traduit donc par des reprises faiblardes et des relances poussives. Pour contrer ce défaut, une seule solution : accélérer plus fort mais c’est à ce moment-là que la boîte CVT se rappelle à vos bons souvenirs. Bref, un véritable cercle vicieux qui grève totalement l’agrément de conduite. Le seul bon point concerne la consommation, qui s’est avérée raisonnable durant notre essai avec une moyenne de 7 l/100 km.

Si on fait abstraction des soucis précédemment cités – et c’est loin d'être évident -, il faut bien le reconnaître, on découvre un véhicule agile, plaisant même s’il faudra composer avec un amortissement relativement ferme, ce qui dégrade parfois le confort sur route dégradée. De plus, cet amortissement n’empêche pas le HR-V de prendre du roulis lorsqu’on augmente le rythme. À noter également, un toucher de volant guère gréable et une direction très peu informative. Bref, le bilan sur route est plus que moyen, d'autant plus qu'il manque de dynamisme. Un reproche que l'on peut imputer en partie à son poids de 1 324 kg, supérieur de plus de 100 kg à celui d'un Mazda CX-3 par exemple. Les Renault Captur, Mazda CX3 et Peugeot 2008 font beaucoup mieux.