Un châssis en aluminium, une carrosserie en fibre et un moteur à compresseur en position centrale arrière, la Lotus Elise S a tout d'une supercar miniature. Mais peut-elle affronter la vie quotidienne constituée de bouchons et d'autoroute avec la même maestria que les petites routes et le circuit ? C'est ce que nous avons voulu savoir en l'essayant pendant une semaine.

Épisodes précédents :
Lotus Elise S au quotidien : jour 1, la découverte
Lotus Elise S au quotidien : jour 2, dans le trafic urbain
Lotus Elise S au quotidien : jour 3, avec 536 km d'autoroute A6 à avaler sous la pluie
Lotus Elise S au quotidien : jour 4, sur le circuit de Pouilly-en-Auxois
A quelques heures de devoir rendre à contre-cœur les clés de la Lotus, j'avais un dernier profil de route à essayer en guise de baroud d'honneur : la départementale. Nous avons vu cette semaine que l'Elise s'affranchissait avec les félicitations du jury des épreuves que nous lui soumettions et aurait même été proche du sans-faute si ses sièges avaient été à la fois un peu plus confortables et avec un maintien supérieur. Sans surprise, c'est hier, au circuit de Pouilly-en-Auxois qu'elle semblait le plus à l'aise. Mais faut-il absolument l'emmener sur piste pour pouvoir vraiment l'apprécier ? C'est ce que je vais déterminer aujourd'hui en me dégotant une petite route toute en lacet à travers la forêt au fin fond de la Seine-et-Marne.
Mais avant d'y parvenir, enfer et damnation, c'est l'incident ! Ils m'avaient bien prévenu chez Marcassus Sport que la plaque d'immatriculation à l'avant avait été fixée trop bas et, je le jure, pendant ces quelques jours j'ai toujours pris soin d'aborder de biais pans inclinés et autres ralentisseurs. Mais je me suis laissé surprendre par celui-ci. Crac, le rectangle de plexiglas teinte sur le bitume et une goutte de sueur glisse déjà le long de ma tempe. Heureusement, les rivets ont fait office de fusible et le support comme le pare-chocs sont indemnes, je peux à nouveau respirer. Cependant, à des dizaines de kilomètres du premier garage et avec une vidéo à tourner, cela signifie que je vais devoir rouler une bonne partie de la journée sans plaque avant. L'expérience Lotus Elise S est décidément pleine de surprises.

Cette péripétie est oubliée à la première épingle. C'est sans aucun doute ici, sur une départementale, que la Lotus prend tout son sens et que l'ensemble de ses spécificités et réglages tombe dans les bonnes cases. La souplesse des suspensions, pourtant les Bilstein du Sport Pack, qui pouvait paraître excessive hier sur la piste de Pouilly, est en fait parfaitement calibrée pour digérer sans même sourciller les changements de tarmac, les bas-côtés affaissés et les nids de poule sans perturber l'équilibre de la voiture et permettent de sentir la route sans la subir. La direction, probablement la meilleure que j'aie pu avoir entre les mains, permet de garder un rythme soutenu tout en se maintenant sans peine sur sa propre voie par sa précision au dessus de tout soupçon. Le couple du moteur à bas régime permet d'arriver à vitesse optimale dans les virages aux sorties en aveugle et d'accélérer progressivement au fur et à mesure que la visibilité augmente sans avoir à tomber un rapport en pleine courbe. En cas de danger, les freins agissent comme le bouton pause d'une vidéo, sans déhanchement scabreux même en appui. Les aides à la conduite sur routes ouvertes, bouton Sport enclenché ou non, ont le bon goût de rester discrètes et de ne pas venir perturber la pureté des sensations de pilotage que l'Elise délivre, aussi organique qu'une Nissan GT-R est numérique. Toutes les commandes, pédales, volant et changement de vitesses, ont le poids parfait pour être manipulées avec précision sans céder à une dureté excessive.
Toutes les preuves sont là : nous sommes vraiment sur le territoire de la Lotus Elise S, perdus dans la nature à des kilomètres des premières habitations. Et des radars. C'est une sportive à l'ancienne, développée sur les B-roads britanniques et non au Nürburgring, épidémie touchant la majorité de ses consœurs dont le symptôme principal est une fermeté sans compromis.

A près de 50 000 €, la Lotus Elise S est un jouet très cher mais qui peut s’accommoder de la vie quotidienne pour peu qu'on ne coche pas la case du Pack Sport et ses sièges inconfortables, et peut-être en optant aussi pour une teinte un peu moins flashy afin de ne pas heurter la sensibilité exacerbée de nos concitoyens (Motorsport Black pour moi, s'il vous plaît). Certes, à ce tarif, on est proche d'une BMW Z4 35i (51 300 €) ou d'une Porsche Boxster (50 374 €), toutes les deux plus puissantes et plus confortables, mais si c'est le plaisir de conduite dans sa forme la plus pure que vous recherchez, l'anglaise l'emporte haut la main.
Et en restant sur le sujet du tarif, son poids plume et sa puissance somme toute raisonnable font qu'elle est économe en consommables (freins et pneus notamment) ainsi qu'en carburant. Après 758 km à son volant, ma consommation moyenne s'est ainsi établie à 9,4 l/100 km, circuit compris. Et avec seulement 200€ de malus, elle est probablement l'engin thermique à quatre roues le plus propre pour abattre le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes.
Twitter : @ PierreDdeG
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Par lapoutre45
Superbe auto, finalement moins radicale que les précédentes générations, mais qui a son lot de contraintes et surtout un prix encore hors d'atteinte.
A réserver aux passionés.
Par morane_j
Pas sûr que le plaisir de conduite d'une boxster soit moindre que celui d'une lotus...
Par Anonyme
Très bonne série d'articles. Merci !
Par §Dro367KL
La bonne excuse de la plaque!!!
Y avait-il quelques radars sur les routes de Seine-et-Marne? ;-)
Blague à part, l'offre Lotus est assez facile à lire:
- Elise : départementale en majorité avec du circuit à l'occasion
- Exige: circuit en majorité avec de la départementale à l'occasion
Le niveau de puissance est ensuite dicté par les moyens financiers et/ou le niveau de perf recherché.
Quant à la comparaison avec une Z4 3.5i ou Porsche Boxster, y'a pas photo!!!
Une Z4 ou une Boxster à ce prix sont "à poil", ce qui est choquant pour ce type d'auto (et qui ne l'est pas pour la Lotus).
Ce sont de supers auto, mais aucune ne peut donner la banane au premier regard le matin quand on sait qu'on va prendre SON auto plaisir.
Avec une Lotus, la contorsion pour se glisser dedans vous rappelle juste que vous ne montez pas dans une voiture ordinaire, et rien que ceci est finalement un bonheur car cela appelle un plaisir de conduite que les 2 teutonnes citées (et bien d'autres encore, de quelque nationalité que ce soit) sont incapables de délivrer.
Elles ont des châssis rigoureux, des moteurs extraordinaires, mais aucune ne distille se parfum de bestialité, aucune ne donne l'impression de faire corps avec sa machine, aucune ne montre ses défauts comme la Lotus le fait.
Et c'est aussi pour ceci qu'on aime une Lotus: elle a du caractère, du (très) bon et du mauvais.
Elle a une âme qui la rend vivante, et c'est pour ça qu'on s'y attache.
Par §Dro367KL
Et concernant la couleur "flashy", après chacun ses goûts! ... Mais ce Solar Yellow n'est pas la couleur "flashy" la moins estéthique qu'ils aient pu proposer au catalogue...
Le jaune pâle, le bleu ciel et d'autres encore sont assez ... spéciales!!!
Sacrés anglais!
Par Anonyme
La sonorité du 4 cylindres n'est quand même pas top et d'après Christophe TINSEAU dans un essai de SPORT AUTO,il manque un autobloquant.La meilleure version est sûrement la future ELISE S avec ses 350 ch et la sonorité sympa du V6.
Un ami a une ELISE de base mais malgré son agilité,les 136 ch sont à la ramasse dans une caisse pas si légère que les premières ELISE.
Par Anonyme
En réponse à §Dro367KL
La bonne excuse de la plaque!!!
Y avait-il quelques radars sur les routes de Seine-et-Marne? ;-)
Blague à part, l'offre Lotus est assez facile à lire:
- Elise : départementale en majorité avec du circuit à l'occasion
- Exige: circuit en majorité avec de la départementale à l'occasion
Le niveau de puissance est ensuite dicté par les moyens financiers et/ou le niveau de perf recherché.
Quant à la comparaison avec une Z4 3.5i ou Porsche Boxster, y'a pas photo!!!
Une Z4 ou une Boxster à ce prix sont "à poil", ce qui est choquant pour ce type d'auto (et qui ne l'est pas pour la Lotus).
Ce sont de supers auto, mais aucune ne peut donner la banane au premier regard le matin quand on sait qu'on va prendre SON auto plaisir.
Avec une Lotus, la contorsion pour se glisser dedans vous rappelle juste que vous ne montez pas dans une voiture ordinaire, et rien que ceci est finalement un bonheur car cela appelle un plaisir de conduite que les 2 teutonnes citées (et bien d'autres encore, de quelque nationalité que ce soit) sont incapables de délivrer.
Elles ont des châssis rigoureux, des moteurs extraordinaires, mais aucune ne distille se parfum de bestialité, aucune ne donne l'impression de faire corps avec sa machine, aucune ne montre ses défauts comme la Lotus le fait.
Et c'est aussi pour ceci qu'on aime une Lotus: elle a du caractère, du (très) bon et du mauvais.
Elle a une âme qui la rend vivante, et c'est pour ça qu'on s'y attache.
+1
je le vie au quotidient, pourtant mon metier me donne la chance de pouvoir essayer pas mal de model dite GTI ou RS, mais pourtant c'est toujours avec un grand et unique plaisir quand je part faire quelques kilomettres au volant d'une lotus elise...c'est peut etre chere au yeux de la majorité des auomobilistes, mais moi je trouve cela moin chere que quelqu'un qui achete par exemple une audi a6 2.0l tdi ful a +de 60k qui vous apporte quoi au final???qu'elle plaisir??? et'elle unique?? et'elle construite artisanalement???en voit'on a chaque coin rue??? elle vous donne la banane quand pousse sur le champignon??? pourtant c'est plus de 50k!!! et la sa choque personne....au final comme on dit le plaisir n'a pas de prix!!, l'elise vous prouve le contraire? pour 50k ?? c'est pas si chére que sa au final;)
Par Anonyme
MR anonyme de 11h30
site moi un peut un 4 cylindre d'origne qui ne manque pas de sonorité???
Tu sais il existe un petit accesoire que l'on appelle L'ECHAPPEMENT qui permet a sa quise et envie de changer la sonorité en fonction de ces gouts
si ces 136 cv sont a la ramasse c'est qu'il a fait le mauvais choix en achetant une elise;)
pcq moi mes 160 cv sur la mienne sont a la ramasse aussi, mais je ne m'en pliend pas ;) sur circuit il en faut 100 de plus pour me suivre, mais pour faire des repise en run sur autoroute la oui je suis a la ramasse, sauf que moi j'ai chosie ma voiture pour ma bonne utilité;)
Par Anonyme
Petite questions, sur quelles routes avez-vous été
Par Anonyme
Monsieur Anonyme de 11h30 devrait surtout savoir de quoi il parle :D
Tinseau critique l'absence d'autobloquant à glissement limité sur l'Exige S V6 de 350ch. Ce n'est d'ailleurs pas une Elise, mais bien une Exige.
Pour la sonorité évidemment, mais un Stage 1 réglera rapidement le problème. Après 136ch, c'est sûr, ça marche mal pour faire de l'autoroute. Mais sur départementale, ça permet amplement d'être hors la loi. En Lotus, on ne prend pas de plaisir à rouler vite : simplement à ne pas freiner et passer les virages plus vite que les autres.
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